[ ROMAN JEUNESSE ] FLORENT LUCÉA, Mamie Bonbon.
Nous vous parlons du dernier roman en date de Florent Lucéa, un de nos « ex » auteurs du mois, Mamie Bonbon (parut aux Éditions Ex Aequo, collection Saute-mouton, 9-12 ans).
Nous avions partagé, il y a presque un an, un mois avec Florent Lucéa, artiste multiforme et auteur. Il nous revient avec un nouveau roman jeunesse, Mamie Bonbon, l’histoire d’une vieille dame possédant un étrange pouvoir suite à une chute.
L’histoire.
Mamie Bonbon vit dans un petit village du Périgord vert. Elle y vit seule depuis la mort de son mari. Ses enfants et ses petits-enfants, aux agendas surchargés, ne prennent plus la peine de lui rendre visite. Pire : lorsqu’un étrange pouvoir lui est révélé, suite à une chute, ses enfants l’enferment dans une maison de retraite. Là, elle y fait la rencontre de 4 autres personnes âgées, elles aussi dotées d’étranges pouvoirs. Mais des événements étranges surviennent bientôt dans l’établissement.
Nous n’en dévoilerons pas plus pour ne pas vous gâcher la surprise jeunes lecteurs. Et plus vieux également. Si Mamie Bonbon est estampillé roman jeunesse (tranche d’âge 9-12 ans), il reste tout à fait lisible par les adultes. Cette histoire qui mêle surnaturel et fable familiale possède des atouts forts qui en rendent la lecture plaisante (et à plusieurs niveaux de lectures possibles).
La plume.
Nous avions chroniqué Nous sommes la forêt, un des précédents livre de Florent Lucéa. Ce roman écologique (pour synthétiser) possédait un univers fort mais souffrait d’un « encombrement » de synonymes pour qualifier les différents protagonistes de l’histoire (des animaux). Ce défaut est, dans Mamie Bonbon, totalement rectifié. Résultat : un plaisir et une facilité de lecture décuplée.
Pour le reste, rien à redire. L’univers une nouvelle fois dévoilé par Florent Lucéa est coloré, dynamique, ouvert sur les sens, nimbé d’une poésie légère. Nous y retrouvons des allusions à l’écologie, ou du moins au monde animal, mais pas que. En effet, en esquissant d’emblée le portrait de cette femme délaissée par les siens, Florent Lucéa nous parle du sort de « nos vieux », très et trop souvent oubliés et, en creux, de la bêtise humaine face à un phénomène qui leur est inconnu.
Surnaturelle magie.
Dans l’univers de Mamie Bonbon, tout est surnaturel, du pouvoir magique des Cinq têtes d’argent (le gang formé de Mamie Bonbon et de ses quatre acolytes), au retour des défunts. Attention, pas de zombies ici, ni même un univers à la Chair de Poule (vous savez cette série horrifique pour jeunes adolescents), mais un univers fantastique intrigant, pas angoissant. Si frissons il y a, ils sont de ceux qui sont sains, qui incitent à finir le bouquin dans les plus brefs délais.
Au final, nous avons là un livre des plus agréables à lire, qui délivre plusieurs petits messages sans morale pesante. Il nous donne, que nous soyons jeunes ou moins jeunes, l’envie de recontacter nos anciens, anciens qu’il faut couvrir d’amour avant qu’il ne soit trop tard. Et il nous dit aussi que la magie existe, surtout dans la poésie des liens affectifs.
Les mots d’une jeune lectrice à propos de Mamie Bonbon.
Lilwenn, 12 ans dit ceci :
Ce qui est bien dans ce roman, c’est qu’il peut être lu par tous, enfants comme adultes. Florent Lucéa utilise des mots à la fois simples et compliqués qui nous demande de la recherche comme par exemple : insurgea ou alors embrigadé. Ces mots-là, tous les enfants ne les connaissent pas.
J’ai ressenti beaucoup de complicité entre Mamie Bonbon et ses nouveaux amis. Le moment du livre que j’ai préféré c’est à la fin, sur un dé à coudre, il y a écrit « nob el sius ej ». Au début, je n’ai pas compris pourtant c’était simple. On pourrait donner à ce roman la morale : « tout est bien qui fini bien ».