[ AUTEUR DU MOIS ] JEAN-MARIE FLEUROT, inspiration aléatoire
Nous vous dévoilons la suite de l’interview de Jean-Marie Fleurot, dans laquelle il est notamment question d’inspiration.
Ah ! L’inspiration ! Il va sans dire que cette source d’idées, nourrissant chaque créateur d’histoire, qu’elles soient mises en musique ou sur papier, comme c’est le cas pour Jean-Marie Fleurot, est une éternelle question. D’où vient-elle ? de quoi se nourrit-elle ? Dans cette deuxième partie d’interview avec notre auteur du mois de juin, il en est question, un peu, ou même beaucoup si l’on sait lire entre les lignes. Mais plus que de longs discours bavards, nous vous laissons découvrir cette deuxième salve de questions/réponses.
L’interview, suite.
Litzic : J’ai toujours été intrigué par les écritures à quatre mains. Pratiquement, comment cela se passe-t-il ? Comment se définit le thème du livre, écrivez-vous à tour de rôle ou est-ce toujours l’un des deux auteurs qui écrit et l’autre qui rectifie etc. ?
Jean-Marie Fleurot : Dans le cas du livre avec cas, nous avions une idée de départ et dès les premiers chapitres nous avons été emportés plus loin que prévu. Il était question d’un voyage assez statique à l’origine, plutôt intérieur je dirais, et très vite son héros et mon héroïne nous ont emmenés beaucoup plus loin que prévu, dans l’espace, le temps et l’action. Nous écrivions sous la forme d’aller-retour, chacun une partie et l’autre enchainait. Sans correction, juste en se laissant pousser par l’écriture de l’autre et notre personnage. À la fin bien sûr, un peu de remise en forme et on a même réécrit la fin d’ailleurs.
L : Quelles sont tes sources d’inspirations ?
Jean-Marie Fleurot : Très diverses je dirais ce qui ne va pas t’aider beaucoup. Disons que je suis très sensible aux ambiances, donc assez inspiré par ce qui est visuel et le cinéma ou les séries ont une place importante je crois comme je me nourris aussi du quotidien, l’info, l’histoire ou les arts.
L : Quel est ton support privilégié d’écriture ? (J’allais dire traditionnel) crayon+papier ou directement sur ordinateur ?
« J’ai toujours envié les auteurs qui suivent un plan, rigoureux de surcroit parce que ça doit être rassurant et permettre de s’organiser et aussi parce qu’on doit sûrement se sentir un « vrai » écrivain. »
Jean-Marie Fleurot : J’écris quasi exclusivement à l’ordinateur depuis le début, c’est vraiment mon média d’écriture. J’ajouterai que j’écris à peu près n’importe où car la notion de bureau m’est étrangère. Rires. J’ai un seuil de tolérance à la routine assez faible en fait et assigner une place ou une pièce aux gens ou aux objets ne convient pas très bien à ma façon de fonctionner, surtout pour écrire.
L : Comment t’y prends-tu lorsque tu écris ? Suis-tu un plan rigoureux ou bien laisses-tu ta plume te conduire là où elle veut ?
Jean-Marie Fleurot : Rires. J’ai toujours envié les auteurs qui suivent un plan, rigoureux de surcroit parce que ça doit être rassurant et permettre de s’organiser et aussi parce qu’on doit sûrement se sentir un « vrai » écrivain. J’ai même essayé mais ce n’est pas fait pour moi et je n’y arrive pas et j’écris au fil de l’inspiration. Vraiment pas le choix.
L : Quelles sensations te procure l’écriture ?
Jean-Marie Fleurot : Je passe un peu par tous les états. La frustration de ne pas y arriver, le plaisir quand ça tient même sur quelques lignes, le plaisir d’être ailleurs et de plonger en moi et tout ça se succède comme une journée de printemps pendant laquelle tu prends la flotte puis arrive une éclaircie, un orage et où tu finis par te réfugier derrière la fenêtre.
« Pour moi plus que l’angoisse de la page blanche j’ai plutôt celle de ne pas trouver l’intrigue ou le ressort qui la fait décoller. »
L : Question peut-être un peu étrange : est-ce que tu arrives à écrire lorsque tu es en pleine période de lecture ? La lecture, justement, ne parasite-t-elle pas (ou n’influence-t-elle pas) ton écriture ?
Jean-Marie Fleurot : Rien d’étrange, je me suis souvent demandé s’il ne serait pas souhaitable de « jeuner » un peu au niveau de la lecture quand j’écris mais la lecture m’est indispensable et ce serait comme cesser de manger. Pour ce qui est de l’influence, j’ai certainement subi des influences et j’en subis encore, je pense que c’est le cas dès qu’on écrit et que le fait de lire pendant la période d’écriture ne bouleverse pas cet état de fait qui est profondément ancré. Ensuite, il appartient à chacun d’essayer de trouver sa voie ou de rester prisonnier du style ou de l’inspiration d’un autre.
L : Y-a-t-il, quelque part dans un carnet ou un coin de ta tête une idée que tu n’arrives pas à coucher sur papier parce qu’elle te paraît trop « ambitieuse » ? Subis-tu de plein fouet l’angoisse de la page blanche ou bien celle-ci n’est-elle, chez toi, qu’une notion inexistante ?
Jean-Marie Fleurot : Pour moi plus que l’angoisse de la page blanche j’ai plutôt celle de ne pas trouver l’intrigue ou le ressort qui la fait décoller. Je ne fais pas partie de ces écrivains qui en se promenant dans la rue et juste en contemplant la banalité de la vie qui s’y déroule y trouve matière à pléthore de rebondissements tous plus passionnants les uns que les autres. Pas d’idées qui me paraissent trop ambitieuses mais peut-être que je tourne autour de certains sujets sans jamais les avoir abordés explicitement encore, la sexualité, la filiation par exemple…
L : As-tu des projets en attente ou bien évacues-tu chaque histoire au fur et à mesure avant d’entamer la suivante ?
Jean-Marie Fleurot : Pour l’instant j’ai des projets que j’essaie de tenir à distance jusqu’à ce qu’ils se mettent à ne plus ressembler à ce que j’ai déjà fait ou que je peux avoir « en magasin » , pour aller en terrain plus inconnu.
Relire le portrait et la nouvelle Bleu comme le vent de notre auteur du mois !
Relire la première partie de l’interview
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