Julien Ash et les Nouvelles Lectures Cosmopolites

julien ash nouvelles lectures cosmopolitesInterview long format de Julien Ash !

Propos recueillis par Ben.

En presque 35 ans d’activité (dont un hiatus de 14 ans), Julien Ash et ses Nouvelles Lectures Cosmopolites n’ont cessé de créer, innover et fasciner. Depuis son retour aux affaires en janvier 2021 avec l’album « Au-delà », le pape de l’underground français, a étoffé sa discographie de pas moins de 36 nouveaux albums (!)… Sur les 90 que recense Le Lieu Noir, site entièrement dévoué à la cause de NLC. Tout cela valait bien une rencontre avec l’ermite de Céret qui, entre deux nouvelles collaborations, a accepté de nous donner de son temps et de répondre à quelques questions pour Litzic.

L : NLC semble être devenu une sorte de groupe à géométrie variable. Peux-tu, pour commencer, nous définir NLC aujourd’hui ?

Julien Ash : En fait, NLC n’a été un « groupe » que durant une année, en 1990. Après le split, j’ai fait un album sous le nom de Julien Ash, puis NLC est ensuite devenu le nom de mon projet solo, avec effectivement une incorporation des collaborateurs, réguliers ou non, au sein de l’entité. Donc on peut dire que la situation n’a guère évolué depuis, même si mon fils Aloïs est aujourd’hui un invité permanent, pas seulement parce qu’il est mon fils, mais parce que nous partageons beaucoup d’influences, et parce qu’en plus d’être un excellent compositeur, c’est aussi un très bon technicien, pour toutes les étapes de la chaîne de production.

L’ actualité et l’ atmosphère ambiante après une pandémie et une guerre aux frontières de l’ Europe ont fait le reste.

L : Parfois tu publies sous le nom de Julien Ash et parfois sous celui de NLC. Peux-tu nous expliquer la différence entre les deux ?

Julien Ash : Il n’y en a pas, c’est à la carte. Si je collabore avec un musicien qui officie sous son nom, ce sera plutôt Julien Ash. Si je suis seul, ça dépendra un peu du projet. Si d’autres collaborateurs interviennent, ce sera plus volontiers NLC. Mais c’est totalement adaptable et interchangeable en fait. Je n’aime ni ce qui est figé, ni les étiquettes, ni les cadres, j’ai besoin d’un certain chaos…

L : Il y a quelque chose d’important qui se joue chez NLC au niveau de la relation père fils. Une sorte d’osmose. Es-tu d’accord avec ça ?

Julien Ash : Totalement. Aloïs écoutait ma musique avant même de naître et connaît ma discographie mille fois mieux que moi. Nous avons énormément d’influences communes, et nous arrivons à travailler ensemble en nous catalysant l’un l’autre. Malheureusement, il est extrêmement occupé, et mon but n’est pas de l’accaparer, donc s’il n’est pas toujours physiquement intervenant au sein de NLC, il est toujours là de toute façon… NLC est redevenu un « groupe » !

L :Pour ma part je t’ai découvert à ton retour. Après 14 ans d’absence. Sur les réseaux ça bruissait : « NLC est de retour ». Peux-tu nous expliquer pourquoi il y a eu cette si longue absence ?

Julien Ash : Une lassitude, une emprise plus forte du travail à ce moment, et probablement aussi les difficultés de l’industrie du CD physique qui y sont pour beaucoup. Les réseaux n’étaient pas aussi développés, il y avait certes myspace, mais ce n’était pas Bandcamp, et je n’avais pas trouvé ma place dans la diffusion en ligne même si j’y étais déjà présent via Musea, mon distributeur de l’époque, qui était un précurseur dans ce domaine. Chaque sortie avant 2007, c’était un gros budget, des mois de travail avant et après le pressage, toute une logistique lourde, et beaucoup de frais annexes. Quand tu boucles difficilement tout cela, il ne faut pas que la machine ralentisse, sinon tu coules. C’est ce qui s’est produit à ce moment, et je n’ai pas voulu continuer au rabais, sans objets physiques et sans bon moyen de diffuser en ligne. Les outils ont bien changé, assez rapidement après que j’aie arrêté, mais je m’étais détaché du process, et je n’ai repris que quand mon fils a commencé sa vie professionnelle de musicien.

la noise me fascine, j’adore les dissonances et les sons agressifs

L : Je qualifierais ta musique à la fois d’organique et tellurique. Ce n’est pas si étonnant quand on sait que tu es un scientifique, un médecin. Pour moi, il y a quelque chose d’intrinsèquement connecté à la fois au vivant et au minéral dans ta musique. Qu’en penses-tu ?

Julien Ash : Je ne peux qu’approuver. Prends mes titres de morceaux : « gynogéodésie » est un barbarisme, il y a le minéral et le corps féminin. La nature est omniprésente dans ma vie, c’est le thème de la trilogie « Friesengeist », une sorte de trip qui lorgne vers « into the wild »… L’ organique aussi me fascine, et je trouve que les flux des humeurs corporelles sont une source d’inspiration inépuisable. Je pense à des compositeurs comme Christine Groult par exemple… mais il y a beaucoup de ponts entre le corps, la musique, la cuisine et la nature, tout cela finalement, c’est un peu pareil… combien de musiciens que j’apprécie sont aussi des cuisiniers passionnés… regarde Blixa Bargeld, Steve Albini pour ne citer qu’eux.

L : Tu me l’apprends ! Je t’avoue que je n’imaginais pas Bargeld derrière les fourneaux. Un des albums les plus parlants, à ce titre, est pour moi « Cave Crawlers ». Peux-tu nous en expliquer la genèse ?

Julien Ash : J’ai eu envie de bosser avec Pete, il venait de sortir quelques morceaux qui m’avaient beaucoup inspiré, et je sortais de ma trilogie assez dronesque des « morse transmissions », il fallait donc que cela se fasse. Ça s’est fait très vite, sans qu’on s’en rende compte, tu connais un peu Pete ! Le concept s’est imposé à moi dès que c’était fini, comme souvent, il n’y a donc rien de prémédité et pas grand chose à développer la-dessus…

L : En même temps, tu peux sortir des albums très pop comme « The Golden Age (of nothing) ». Quand il est sorti je te décrivais comme paradoxalement un peu absent et pourtant omniprésent dans ce projet. Peux-tu nous parler de cet album ?

Julien Ash : Cette question est particulièrement bienvenue et intéressante. Autant le « Cave Crawlers » a été composé rapidement et spontanément, autant « the golden age » a mis du temps (presque un an, versus une semaine pour l’album avec Pete). Les bases ont été faites très rapidement, en une session, suite à un changement de matériel. J’ avais acquis des nouveaux synthés et j’ explorais… ces bases de départ ont été retravaillées par Christian pour donner « snake moult », et ont été confiées aussi aux autres collaborateurs qui ont ajouté leur contribution. J’ai ensuite tout retravaillé, réincorporé des éléments de Christian, rajouté d’autres choses, remixé et restructuré les morceaux. Enfin, nous avons enregistré des sessions acoustiques complémentaires avec Aloïs, qui a rajouté deux morceaux faits à partir de bases venant de lui. L’ album est donc très certainement celui sur lequel j’ ai le plus travaillé, et le moins spontané. Mais c’est aussi celui qui est finalement le plus conforme à mes attentes, alors cette sensation d’absence, je l’interprète comme une réussite, peut-être ai-je été dépassé par ma création, on en revient à Frankenstein ?

L : J’aimerais aussi qu’on s’attarde sur la trilogie des inhabitants. Comment t’est venu ce concept des inhabitants et comment as-tu décidé de le mettre en musique ?

Julien Ash : Je pense que cette trilogie est venue tout naturellement dans la lignée de la précédente, celle des « morse transmissions », qui traitait de l’incommunicabilité. Outre le langage, « morse » faisait allusion au film éponyme d’Alfredson (les caractères sur le visuel ont une signification). Ensuite est venu « Cave Crawlers » qui décrivait lui aussi un univers déshumanisé et inhospitalier. L’ actualité et l’ atmosphère ambiante après une pandémie et une guerre aux frontières de l’ Europe ont fait le reste. Le concept des inhabitants en découle et nous renvoie à notre néant, nous ne sommes que des hôtes temporaires, mais néanmoins nous marquons les lieux que nous avons foulés, et nous finissons par les intégrer en nous y désintégrant…

les collaborations sont un excellent exercice d’adaptation

L : On sent une évolution dans la trilogie. On part de quelque chose d’assez simple, presque monolithique, très abstrait. Et au fil des albums, tu évolues vers quelque chose de plus musical tendant clairement vers le néoclassique.

Julien Ash : Oui, c’est une façon de raconter ce qui précède. Au début était la matière brute, puis l’homme s’est fondu dans cette matière. Les voix d’enfants du démarrage de la trilogie deviennent voix adultes puis enfin musique apaisée. Ce n’est au fond pas une catastrophe, juste le cours des choses.

L : Parmi tes albums les plus récents, il y en a un que j’aime beaucoup, mais qui ne me semble pas avoir eu l’écho mérité. Je parle de « Per Ore ». Là, NLC fait vraiment une incursion dans la noise. Qu’est-ce qui t’a donné envie d’explorer cette facette plus bruyante de ta musique ?

Julien Ash : J’en ai toujours eu envie, déjà « vestiges » sorti en 1991 était pas mal noisy je trouve… la noise me fascine, j’adore les dissonances et les sons agressifs. Mais j’ai un tempérament et des oreilles plus adaptées aux musiques calmes. Je suis un peu hyperactif, et je ne peux pas écouter plus de 30 minutes de musique sérieusement. Donc je privilégie les choses soft, car je suis aussi très attaché au côté mélodique. Mais dans mes sources d’inspiration il y a plein de choses très noisy. Avec « Per Ore » j’ai pris un peu le contre-pied de la trilogie. Les mots précieux et intimes deviennent des discours bruyants, des éructations bruyantes et emphatiques (pérorer). J’avais besoin de cela. Je fonctionne par vagues, par cycles, et j’ai besoin de ruptures.

L : A l’inverse, les deux albums enregistrés avec Grosso Gadgetto ont vraiment bien marché. Quelle est ta relation avec Christian ?

Julien Ash : J’ai énormément de respect et d’admiration pour lui. C’est un des premiers musiciens que j’ai sollicité par les réseaux sociaux pour une collaboration. Il a dit oui de suite, et tout a été magique, humain et simple. Il est extrêmement doué, c’est un beatmaker mais il a un sens poussé de la belle mélodie, et beaucoup d’inventivité et d’intuition. Bref, j’adore ce type, et bosser avec lui est toujours un plaisir et un honneur !!!

Je ne sais pas pourquoi, mais ce truc de dingue s’est vendu en un clin d’œil.

L : Je crois savoir que tu utilises des centaines de pistes pour composer tes morceaux. Peux-tu nous en dire plus sur ton processus créatif ?

Julien Ash : N’allons pas jusqu’à des centaines, mon pc ne pourra pas suivre… mes gros morceaux font souvent 120 à 130 pistes, ce qui est déjà pas mal, car je regroupe les effets dans des bus, donc ce sont presque exclusivement des pistes audio… en fait, c’est un peu comme en cuisine ou en peinture, tu rajoutes un bouillon cube pour donner du goût, des épices, ou tu enduis ta toile avec des mélanges de couleurs pour faire un fond, puis tu grattes pour faire de la place, tu rajoutes des couches etc… je ne sais pas faire simple. J’aime que les textures soient épaisses, complexes, que les choses soient perceptibles sans être évidentes. Comme j’aime à dire, l’amour se doit d’être flou car la beauté est ce qui nous trouble. Ça agace beaucoup mon fils qui n’est pas autodidacte, et en bon professionnel il dégage toujours ce qui est superflu. Je fais des efforts dans ce sens.

L : Depuis ton retour aux affaires, ta production est pléthorique. Quels albums figurent parmi les plus personnels de NLC ? Où y a-t-il le plus de Julien Ash ?

Julien Ash : Dans « Wow Gazoline », « Per Ore », « non-lieux », et, ne t’en déplaise, « the golden age » !! Mais j’essaie d’être à ma place, c’est-à-dire un peu partout, et de m’ouvrir au maximum quand je collabore. Je n’essaie pas d’imposer une ligne directrice ou une vision des choses, j’ expérimente et j’ apprends.

L : Tu as multiplié les remix, les collaborations avec de nombreux artistes, ces derniers temps. Que trouves-tu dans ces expériences très variées ?

Julien Ash : Justement cet apprentissage, les collaborations sont un excellent exercice d’adaptation. La technique est toujours différente et chaque rencontre est une expérience enrichissante. Et tout seul, j’ai peur de refaire les mêmes choses, celles que je sais bien faire. Je pense qu’à un moment j’aurai certainement besoin de refaire le point, mais je n’en ressens pas encore le besoin. Je fais très attention à ne pas te donner d’ expression toute faite pour répondre à tes questions. Là, j’aurais pu dire « les collaborations me poussent à sortir de ma zone de confort » mais un dénommé Jordane nous surveille probablement ( et j’aurais fait pareil, private joke).

L : Aujourd’hui, la musique est principalement dématérialisée mais tu restes attaché au support physique via les sorties chez Atténuation Circuit. Peux-tu nous expliquer ton rapport à l’objet ?

Julien Ash : Non. Mais alors pas du tout. J’ai revendu tous mes disques, je n’y étais pas attaché le moins du monde. Par contre je suis très manuel, ceci explique peut-être cela… En fait, ce que j’aime vraiment, c’est recevoir une commande, préparer un paquet, expédier le disque… Là je prends mon pied. J’ai l’impression de faire quelque chose de bien. Mais c’est bizarre tout ça, si j’avais un psy je lui en parlerais.

Quelques rares collaborations restent en travaux et vont s’achever sous peu

L : En parlant de support physique, il y a une chose qui doit absolument être portée à la connaissance des lecteurs et lectrices de Litzic, ce sont les Schizolithes. Peux-tu nous parler de ce projet absolument dingo ?

Julien Ash : Le schizolithe est paru à l’époque où NLC était un groupe, c’est donc un projet commun que j’avais concocté avec Angustère. C’est un anti-objet. Nous l’avions défini comme un monolithe schizophrène. Une masse qui se serait prise pour un boîtier de K7. Au lieu de protéger la cassette, elle pourrait plutôt blesser son propriétaire. Au lieu de faciliter et de sécuriser son transport, elle le compliquerait. C’est un triangle de béton armé grillagé qui accueille la cassette dans une encoche, pèse 2 kilos, et dont une partie de la surface est creusée. Dans ce creux saillent, sans dépasser la surface, une douzaine de clous retournés, ancrés dans le béton, pointe tournée vers l’extérieur. Je ne sais pas pourquoi, mais ce truc de dingue s’est vendu en un clin d’œil. Une bonne partie au Japon. Que du bonheur pour emballer ça… Tu imagines faire ça aujourd’hui ?!!

L : Impossible ! Je crois aussi savoir que tu as organisé des festivals de musique expérimentale par le passé.

Julien Ash : Oui, entre 1992 et 1994 j’avais une émission de radio de deux heures hebdomadaires sur radio graffiti Vandoeuvre intitulée « futur antérieur » ainsi qu’un festival de musique expérimentale qui s’appelait « futur intérieur » et que je co-organisais avec Angustère. Nous y faisions venir les groupes que nous aimions et que nous voulions voir ! H.N.A.S. par exemple existait depuis une bonne décennie et n’avait jamais donné de concert en Europe avant de venir, ils ont été longs à convaincre, mais nous avons finalement abouti. Les concerts se déroulaient dans la salle des fêtes, une belle salle de mille places, c’était assez démesuré pour un tel festival. La première édition a été un succès inespéré, avec 600 personnes, un reportage tv, un passage au JT, plein de photographes de divers magazines présents, et une douzaine de plaintes déposées en mairie pour outrage aux mœurs. Il faut dire que le JT de 13 heures avait montré des images d’hommes nus qui hurlaient et se frappaient pendant le repas familial de la bourgeoisie locale, et sorti du contexte, cela avait fait grand bruit. Heureusement, nous avions invité tous les élus locaux au concert, et ils avaient été séduits et très impressionnés par les prestations, donc tout cela n’a pas eu de suite, et nous avons pour la dernière édition été épaulés et aidés par le centre culturel André Malraux voisin qui nous a prêté son matériel et ses salles, ainsi que du personnel pour finir sur une troisième édition grandiose. Il y a eu Jim O’Rourke, Sigillum S, P16D4, Lieutenant Caramel, Legendary Pink Dots, Granulare Synthesen, Bee Queen…

L : Quels sont les projets de NLC dans un avenir proche ?

Julien Ash : Un coffret 2 cd avec Grosso Gadgetto

Un album avec Christophe Petchanatz le 2 juin.

Quelques rares collaborations restent en travaux et vont s’achever sous peu, puis je lèverai le pied pour compiler quelques participations à divers projets et enregistrer du nouveau matériel.

L : Pour terminer, y a-t-il des artistes trop méconnus à ton goût que tu recommanderais aux lecteurs et lectrices de Litzic ?

Julien Ash : Marcel Kanche. Chrome. Trajedesaliva. Quelques milliers d’ autres.

L : Merci pour ces recommandations, on reparlera prochainement de Trajedesaliva. Merci pour ton temps.

Julien Ash : Merci à toi !

NLC en 10 albums

Derivations (Juillet 1989) : Dès le deuxième album, tous les ingrédients sont là : drones lancinants, envolées, classiques, ruptures brutales, expérimentations bruitistes et titres de dans la langue d’Oliver Kahn. Avec, en prime, un beat bien lourd à la Grandmaster Flash sur « Eibon ». Coup de maître.

Vestiges / Schizolithe (Octobre 1992) : Un incontournable de la discographie de NLC, ne serait-ce que pour le package absolument dingue dans lequel était vendue l’édition cassette. Musicalement, NLC pousse le curseur de l’expérimentation au maximum flirtant ouvertement avec la musique concrète. Ce qui, admettons-le, a, ici particulièrement, du sens.

Le Domaine (Octobre 1998) : Les sorties automnales réussissent à Julien Ash. Ces 19 pièces courtes à la forte coloration néoclassique synthétisent les goûts de l’ermite de Céret pour la mélodie et les bidouillages électroniques. Résultat : un mélange de tension et de contemplation.

The Book Of Laments (Novembre 2002) : L’un des albums les plus cinématographiques de NLC. Tout sauf hasard puisqu’il est inspiré par l’œuvre de Peter Greenaway. Douze pièces toutes en délicatesse et en subtilité nostalgique où Ash laisse libre cours à son talent de mélodiste.

Friesengeist part I (Octobre 2004) : Album baroque à la beauté froide des après-midis d’automne, ce premier volume de la trilogie du même nom résume parfaitement toutes les directions empruntées par NLC au cours des années précédentes. Et voit même Angustère effectuer un éphémère retour au sein d’un line-up que l’on retrouvera en partie dans « The Golden Age (Of Nothing) ».

Failed Morse Transmission (Septembre 2021) : Dix-sept années ont passé et Julien Ash pousse ici à leur paroxysme les orientations qui commençaient à poindre sur « Antipodes/Contrepieds ». Sept titres habités de drones menaçants parmi lesquels un léviathan sonore de 20 minutes judicieusement intitulé « Angles de Tir ». A écouter dans le noir, disent les notes de pochette.

Cave Crawlers (Juin 2022) : On a écrit ici tout le bien que nous pensions de ce « Cave Crawlers » coréalisé avec Pete Swinton. Album concept à la beauté minérale, ce passionnant opus entre Jules Verne et « The Descent » emmènera loin celles et ceux pour qui se perdre dans le ventre de la Terre est une idée aussi exaltante qu’effrayante.

Per Ore (Novembre 2022) : Après avoir frôlé la noise à de nombreuses reprises, Ash s’y précipite cette fois entièrement. En deux titres d’un quart d’heure chacun et à l’aide de synthétiseurs analogiques tourmentés par ses soins, le docteur Ash explore les vertues thérapeutiques du bruit blanc. Étonnamment apaisant.

The Golden Age (Of Nothing) (Novembre 2022) : NLC revient en formation élargie livrer au monde un album de pure pop expérimentale aux mélodies lumineuses et aux envolées lyriques. En prime, (au moins) un tube radiophonique en diable : l’exceptionnel « Vertigo ».

Non-Dits (Décembre 2022) : Au terme d’une année 2022 éprouvante au possible, Julien Ash livrait le dernier volet de la Trilogie des Inhabitants, ce sublime « Non-Dits », monolithe de 48 minutes d’une richesse et d’une diversité inouïes. Le « Ainsi Parlait Zarathoustra » des NLC.

Si l’honnêteté intellectuelle nous pousse à exclure de cette sélection l’extraordinaire Dystopian Thoughts (auquel nous avons très humblement participé, mais dont le mérite principal revient à la collaboration magique entre NLC et Innocent But Guilty alias Arnaud Chatelard que nous interviewions récemment), nous ne pouvons qu’en conseiller l’écoute la plus attentive !

Tous ces albums sont disponibles sur https://nouvelleslecturescosmopolites.bandcamp.com/

BenBEN

Frontman de Wolf City, impliqué dans des projets aussi divers que The Truth Revealed ou La Vérité Avant-Dernière, Ben a grandi dans le culte d’Elvis Presley, des Kinks et du psychédélisme sixties. Par ailleurs grand amateur de littérature, il voit sa vie bouleversée par l’écoute d’ « A Thousand Leaves » de Sonic Youth qui lui ouvre les portes des musiques avant-gardistes et expérimentales pour lesquelles il se passionne. Ancien rédacteur au sein du webzine montréalais Mes Enceintes Font Défaut, il intègre l’équipe de Litzic en janvier 2022.

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