ERWAN BARGAIN interview et confidences

erwan bargain âme d'enfantDécouvrez l’interview de notre auteur du mois.

Une fois n’est pas coutume, nous avons dévoilé il y a quelques semaines déjà l’interview radio concernant notre auteur du mois. Cette interview écrite devrait fouiller un peu plus l’univers de notre auteur, de ces premières amours littéraires et là où il se trouve aujourd’hui. Nous vous invitons à découvrir tout cela dès à présent.

L’interview.

Litzic : Bonjour Erwan, avant toute chose, comment vas-tu ?

Erwan Bargain : Bonjour Patrick. Ça va, merci, même si comme pour tout le monde l’année a été compliquée, notamment d’un point de vue professionnel car beaucoup de choses ont été annulées et que les sorties de mes différents ouvrages ont été contrariées par les confinements successifs. Sans parler des ateliers d’écriture que je devais animer et qui ont été annulés pour la plupart.

L : Quels sont tes premiers souvenirs de lecture ? Quel livre a marqué ton enfance ? Quel est celui qui, peut-être, t’a révélé ta vocation pour l’écriture ?

Erwan Bargain : Mes premiers souvenirs de lecture remontent aux fables de la Fontaine et à quelques ouvrages de Jules Verne, puis vers 11 ou 12 ans, à Stephen King et plus particulièrement Cujo. L’un des livres m’ayant le plus marqué est sans conteste Le Petit Prince, de Saint-Exupéry. C’est un ouvrage qui a bercé l’enfance de nombreuses personnes, et je n’échappe pas à la règle. Quant à celui qui m’a révélé ma vocation, je dirais sans hésiter Il pleut en Amour, un recueil de poèmes de Richard Brautigan (édité à l’époque aux éditions L’Incertain). Lire ce livre, vers l’âge de 15/16 ans, a été une révélation. Brautigan sait comment rendre poétique le quotidien et ce, avec une simplicité fascinante. J’ai compris grâce à lui que la poésie venait du regard que l’on portait sur le monde et que nous pouvions, au fond et chacun à notre niveau, tous être des poètes.

L : Quand as-tu commencé à esquisser des histoires ?

Erwan Bargain : J’ai commencé à douze ans. Il s’agissait d’un roman mais je me suis arrêté au bout de quelques pages, la tâche me semblait trop ardue et insurmontable. Et je me suis alors tourné vers la poésie.

Parmi les auteurs qui m’ont influencé il y a Richard Brautigan dont la poésie a été déterminante à plus d’un titre.

L : De quoi cela parlait-il ?

Erwan Bargain : C’était l’histoire d’un garçon qui découvrait dans son grenier une petite porte qui menait à un monde parallèle peuplé de monstres et de créatures menaçantes. Maintenant que j’y pense, cette idée est assez proche de celle de Coraline, de Neil Gaiman. Il faut dire que j’ai toujours aimé le cinéma fantastique, d’horreur et d’épouvante et que cette passion continue aujourd’hui de m’accompagner car j’écris depuis près de 25 ans pour la revue L’Ecran Fantastique.

L : Quels sont les auteur.e.s qui t’ont marqué, influencé ?

Erwan Bargain : Parmi les auteurs qui m’ont influencé il y a Richard Brautigan dont la poésie a été déterminante à plus d’un titre. Mais il y a également William Burroughs et Henry Miller que j’ai lu durant mon adolescence et qui m’ont considérablement marqué. A ces noms s’ajoutent ceux de John Fante, Jack Kerouac et de l’auteur de BD Charles Burns. Et il y a quelques années, j’ai découvert l’écriture de Kenneth Cook, en particulier ses nouvelles dont le recueil L’Ivresse du Kangourou, que j’ai beaucoup apprécié. J’ai toujours été porté sur la littérature américaine et anglo-saxonne, je ne saurais expliquer pourquoi. Et je peux également citer Vladimir Maïakovski et Louis Calaferte ou encore certains textes des Stoïciens que j’ai découverts durant mes études de philosophie.

L : De la même façon, quelles œuvres figurent dans ton panthéon personnel des œuvres majeures ?

Erwan Bargain : Sans hésiter, les livres de Richard Brautigan, Il pleut en amour et Pourquoi les poètes inconnus restent inconnus, et ses romans Un général sudiste de Big Sur et La pêche à la truite en Amérique, La crucifixion en rose et Le cauchemar climatisé d’Henry Miller, Le Festin Nu de William Burroughs, Demande à la poussière et Mon chien stupide de John Fante, Mexico City Blues de Jack Kerouac, Ainsi Parlait Zarathoustra de Nietzsche, Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand ou encore Jardinage Humain de Rodrigo Garcia.

L : Es-tu du genre à avoir un livre de chevet ou au contraire es-tu bibliovore ?

Erwan Bargain : Je n’ai pas vraiment de livre de chevet hormis les recueils de poésie de Brautigan dans lesquels je me replonge régulièrement. Et j’avoue que plus j’écris moins je lis, peut-être pour ne pas me laisser influencer. Adolescent et durant mes années d’études, je lisais énormément. Mais aujourd’hui, je lis moins, si ce n’est de la bande dessinée.

Pas un jour ne passe sans que j’écrive. Ne serait-ce que quelques lignes

L : Est-ce que tes lectures, à un moment donné influencent ton écriture à ce même moment ?

Erwan Bargain : Mes lectures n’influencent plus mon écriture mais ça a été le cas au début. J’écris depuis l’âge de douze ans. J’ai commencé à publier des poèmes en revues vers quinze ans et je publie des ouvrages depuis plus de vingt ans désormais. Je pense avoir trouvé mon univers et mon souffle (car je préfère parler de souffle plutôt que de style), du coup mes lectures ne m’influencent plus ou alors inconsciemment ce qui est possible.

L : Comment t’y prends tu pour écrire : t’accordes-tu un temps chaque jour ou est-ce au hasard de tes envies ?

Erwan Bargain : J’écris tous les jours, que ce soit de la littérature ou des articles pour les revues L’Ecran Fantastique et ArMen ou les sites culturels auxquels je collabore. Pas un jour ne passe sans que j’écrive. Ne serait-ce que quelques lignes

Pendant longtemps, par contre, j’écrivais ma poésie, la nuit, devant la télé.

L : Tu écris des livres pour enfants, des livres pour les enfants plus grands (qu’on nomme adultes), des essais, des chansons… Quel exercice te stimule particulièrement ? Vers lequel se tourne ta préférence ?

Erwan Bargain : Je n’ai pas vraiment de préférence. Ce sont des écritures que je qualifierai de complémentaires. Même si, ayant débuté par la poésie, dès l’âge de douze ans et pour exprimer mon mal-être (en cinquième, suite à un déménagement, je suis entré dans un nouveau collège où j’ai été victime de harcèlement et de racket et mon intégration a été particulièrement difficile et douloureuse), j’avoue avoir un petit faible pour cet exercice littéraire pour lequel j’ai désormais certains automatismes.

L : Tu écris des chansons (tu chantes aussi). Les deux arts te sont-ils indispensables et si oui, dans quelle mesure ?

Erwan Bargain : Je suis venu sur le tard à la musique même si j’ai toujours eu une passion pour elle et pour le rock en particulier. Adolescent, avec une association baptisée Générations Perdues, nous organisions des concerts. Ce n’est qu’en 2006/2007 que j’ai commencé à monter sur scène avec le groupe e.Sens. Nous avons fait de belles dates, de belles salles et j’ai vite pris goût à ça. J’aime beaucoup jouer également avec des musiciens improvisateurs. J’ai une écriture poétique très rythmée, très rimée et très musicale qui se prête bien, je pense, au slam et au spoken word. Mais je ne me considère pas vraiment comme un chanteur. Plus comme un slameur car je scande plus que je ne chante même si avec le temps le parlé-chanté est de plus en plus présent au sein des groupes auxquels je collabore.

L : Ecris-tu en écoutant de la musique ?

Erwan Bargain : J’ai beaucoup de mal à écrire en musique car j’ai tendance à me disperser et à écouter les morceaux. Quoique maintenant, depuis quelque temps, il m’arrive de mettre un peu de musique quand je suis devant ma feuille ou mon carnet. Notamment du jazz. Pendant longtemps, par contre, j’écrivais ma poésie, la nuit, devant la télé. Il y avait si peu de choses intéressantes qui étaient diffusées que ça ne me posait pas de problème. La télé était un peu comme un fond sonore, une présence fantomatique qui me rassurait, rien de plus.

Voir quelques clips sur le fb du groupe

Compléments

Page FB d’Erwan Bargain

Relire la chroniques de ses trois ouvrages jeunesses

Chronique de Zombies, des visages des figures.

Relire les chroniques de Lettres à rêver et Dans de beaux draps , ainsi que celle de En marche arrière (nouvelles)

Son portrait

Redécouvrir la chronique d’Old School.

Erwan Bargain évolue aussi en musique, avec e.Sens.

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Chronique radio des écrits d’Erwan Bargain (En marche arrière et Bande de sauriens)

Interview d’Erwan Bargain diffusée sur Radio-activ 101.9 FM le 05/05/21 dans l’émission B.O.L

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