[ POESIE ] GEORGES THIÉRY, L’état d’un monde

Recueils de poésie de Georges Thiéry.

Nous avions, il y a quelques mois, fait le portrait de Georges Thiéry, poète et peintre (même si cette dernière activité était en sommeil lors de notre entretien). Il nous a depuis envoyé trois de ses recueils de poésie (et chants), Chants à l’unique vérité et Teneur limpide (tous deux en autoédition et datant de 2019)  et Les jours tombent (édité chez Édilivre, plus ancien car datant de 2009) nous avons pu lire dans un moment de relative quiétude. Car lire de la poésie ne se fait pas dans n’importe quel contexte. Il est d’ailleurs étonnant que nous ayons choisi cette période de confinement pour ce faire.

Néanmoins, cela ne nous paraît pas totalement injustifié. En effet, la poésie possède ce pouvoir évocateur puissant de tirer, d’une situation donnée, des émotions variées en intensités et en ampleur. Et dans le cas des écrits de Georges Thiéry, force nous est de constater que son art trouve dans la pandémie du Covid 19 certains échos fortuits, même si pas prémédités.

Nous nous expliquons : de ce que nous avions pu lire de lui, Georges Thiéry n’orientait pas sa poésie sur une béatitude optimiste. Au contraire, ses écrits refermaient une certaine noirceur, un mal-être qui avait besoin de sortir. Sa quête personnelle et intime, spirituelle, y apparaissait déjà. L’état qu’il dressait du monde, autant de son monde intérieur que celui, fou, extérieur, nous plongeait dans un état d’interrogation quant à notre existence, quant à ses enjeux et ses interactions avec autrui.

Un autre monde ?

Mais ne nous éloignons pas trop du sujet qui est le nôtre aujourd’hui. Dans les trois recueils que nous venons de lire, Georges Thiéry évoque, en substance, sa difficulté à accepter les relations humaines vides de sens et les errements d’un monde courant à sa perte, vampirisant ressources et énergies à seul dessein de son profit. Les biens matériels, la futilité d’existences vouées à s’autodétruire ou à s’annihiler dans une débauche hédoniste sans fond, sont des thèmes récurrents et orientent ses écrits vers un pessimisme sincère.

Pour autant, Georges Thiéry, qui pourrait laisser à penser, par sa plume, qu’il est un misanthrope forcené (ce qu’il n’est pas du tout), laisse jaillir la lumière par endroits. Ces bouées de secours, ces prises nous servant de rappel, évitent que nous ne sombrions dans une lecture nous dégouttant de tout ce qui nous entoure. Cette lumière provient de la spiritualité intime de Georges Thiéry, mais chacun peut y voir sa propre porte de sortie.

Dans l’absolu, qu’il s’agisse de religion, de littérature, d’arts ou autre, nous pouvons nous tourner vers ce en quoi nous croyons pour apprendre à contempler ce qui nous entoure d’un œil nouveau. Oui, le monde va mal et ce confinement, ce virus, forme sévère de punition naturelle (d’aucuns diront divine) ne fait que nous confirmer que la quête vaine pour plus de richesse, au détriment des être les plus fragiles est un leurre. Ce mirage dans lequel se perdent les âmes, Georges Thiéry l’avait écrit dans ses recueils. Non pas qu’il soit un quelconque prophète, mais juste un homme éveillé, qui en regardant le monde, voyait sa mécanique interne.

Et n’est-ce pas là, justement, que le travail du poète prend tout son sens ? C’est-à-dire celui d’un observateur sensible et juste ? Deux qualités que nous retrouvons chez Georges Thiéry.

georges thiéry recueils de poésies

 

 

 

Relire les articles consacrés à Georges Thiéry ICI et ICI

Georges Thiéry est sur FB

On pense à un autre auteur dans cette même veine, Henry D.Thoreau.

 

Comments (1)

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    DAVIN Sandrine

    Bonsoir,
    Je suis auteure Grenobloise de poésie inspirée des tankas, j’ai édité 12 ouvrages dont le dernier « Rouillure’ vient de sortir et j’aimerai savoir si je pouvais vous adresser quelques textes afin de vous faire découvrir mon univers poétique et si un article pouvait s’envisager ?

    Je vous remercie d’avance pour votre réponse.

    Bien poétiquement,

    Sandrine DAVIN

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