[ INTERVIEW ] ENCORE ! des questions pour Steff S.
Suite des questions à Steff S. à propos de son roman Encore !
Nous poursuivons notre interview avec notre auteure du mois de mai, Steff S. Celle-ci est orienté autour d’Encore !, son dernier roman. L’auteure y « délaisse » la romance au profit du sexe le plus débridé. Voilà quelques questions pour entrer plus en profondeur dans les mécanismes ayant conduit à ce livre sulfureux, écrit à la manière d’un film X.
Questions sur Encore !
Litzic : Question deuxième degré : Dans encore, nous suivons la relation entre Manie et Fifty green. Pourquoi avoir choisi un rappeur comme personnage « secondaire » ? Les rockeurs n’ont plus la cote ou ne sont pas assez sulfureux ?
Steff S. : Rockeur, mon cher monsieur… Oui, il aurait pu l’être ou bien n’importe quelle pop-star d’ailleurs, mais le rap prend une part considérable dans le parc musical. Et comme je l’ai mentionné plus tôt, c’est Dadju qui m’a inspiré le personnage. Même si la vraie célébrité chante plus du R’n’B que du rap désormais, il m’est tout de suite apparu évident qu’il était rappeur et rien d’autre. De plus, as-tu noté que notre rappeur préféré n’a pas d’addiction, qu’il ne boit pas, et qu’il a une vie saine ? C’est ma touche de rappel quant aux clichés.
L : L’un des personnages importants d’Encore ! est l’orgigami. Tu nous disais qu’il était le résultat d’un jeu de mots, en revanche, t’es-tu inspirée de lieux réels, que tu as peut-être visités, pour te documenter et rendre le lieu crédible ? (je ne te demande pas de noms de lieux, cette question est juste pour savoir comment naissent de l’imaginaire de tels endroits).
Steff S. : Je me permets de rectifier, l’Orgigami est un lieu. En effet, le nom est venu d’un jeu de mots entre Orgie et Origami, mais il y en a des dizaines par jour qui me traversent l’esprit. Pourquoi avoir retenu celui-ci ? Attendons la fin de la thérapie *rire*
Non, je ne me suis pas inspirée de lieux réels, comme pour le Montcristal (je reviendrai dessus plus tard), j’ai totalement pensé cet endroit. Comme les personnages, les lieux qu’ils fréquentent s’imposent d’eux-mêmes. Ils existent réellement… dans ma tête. Je peux vous dire de quelle couleur est le mobilier, s’il est de telle ou telle inspiration. Bref, c’est chez moi ! Encore une fois, comment naissent les idées, d’où elles viennent et pourquoi, je suis incapable de répondre vraiment. Je pourrais formuler quelque chose de basique, de bateau, mais, il me semble que vous souhaitez me connaître, alors, je joue cash !
« Chères lectrices, chers lecteurs, ceux qui n’en ont jamais visionné, levez la main. »
L : Je te disais en off que l’on sent, malgré des scènes relativement hard, pas mal de bienveillance dans ce roman. La domination n’est donc ici qu’un jeu, ponctuel, entre Manie et Fifty Green ?
Steff S. : En effet, j’ai voulu un texte joyeux, sans prise de tête pour le lecteur ni pour moi. Infliger des douleurs aux personnages, c’est sonder leur âme à la pelle et à la pioche, et croyez-moi, la douleur ressentie par l’auteur est tout aussi grande que celle que vous lisez. D’ailleurs, on s’en aperçoit en lisant « Number One » où là, la dimension psychologique peut échapper au lecteur, mais sur laquelle j’ai beaucoup travaillé.
Pour en revenir à la domination entre les protagonistes de Encore ! Oui, oui, c’est un jeu et non un dogme comme dans le « vrai » BDSM. Pour cela, rendez-vous au Montcristal. Ce serait dommage de spolier l’histoire, alors, je dirai juste qu’une phrase résume bien la situation vers la fin, lors du Valentineclock.
Ah, c’est sûr, les puritains du BDSM vont s’offusquer. Seulement, dans toute pratique, il y a les pros et les amateurs. Disons que Manie et FG aiment se faire plaisir de cette façon sans y voir une philosophie de vie.
L : L’effet obtenu, dans Encore ! Est une succession d’épisodes de sexes , à la manière d’un film pour adultes (plus porno qu’érotique). Cet effet est plutôt réussi, mais « sacrifie » un peu l’écriture du « scénario » de ton roman ou pas du tout à ton avis ?
Steff S. : Merci pour le compliment *sourire*, un néophyte le trouve réussi. Ce sera ma plus belle victoire.
En effet, Encore ! est un livre pornographique, disons-le franchement. L’éditeur le mentionne clairement sur son site. Les autres plateformes n’ont pas ce genre de catégorie, du coup, l’érotisme comprend aussi bien le petit bisou osé que les scènes d’orgie. Dommage, quelques nuances s’imposent. Heureusement la classification de Dewey est plus précise sauf qu’on ne risque pas de retrouver Encore ! en bibliothèque *rire x 2*.
Ai-je sacrifié une partie du roman au profit des scènes de sexe qui s’enchainent ? Certainement, mais c’est un parti pris de ma part. J’aurais pu aussi tisser un peu plus le tissu du synopsis et raconter minutieusement d’autres aspects des personnages, mais non ! Je vous le rappelle, Encore ! n’est fait que pour émoustiller le lecteur. C’est tout.
L : Es-tu consommatrice de ce genre de films ? Sont-ils des inspirations directes que tu as voulu retransmettre par écrit ?
Steff S. : Chères lectrices, chers lecteurs, ceux qui n’en ont jamais visionné, levez la main.
Ah, je vois qu’on se cache dans le fond de la salle…
Bien, trêve de bêtises. Comme tout le monde, oui, j’en regarde. En général pas jusqu’à la fin, ça manque de suspense *rire*.
Bien que je mentirais en disant que pour ce roman ça n’a pas été une source d’inspiration, je pense néanmoins que Encore ! est un peu plus élaboré qu’un scénario de film. Forcément, par écrit, il y a des impératifs à tenir.
« Pour la petite histoire, avant d’aboutir à cette version, il y avait deux fins possibles. Et c’était au lecteur de choisir entre deux options. J’ai finalement abandonné l’idée. »
L : Tu disais avoir écrit Encore ! sous le coup d’une impulsion. D’autres romans sont-ils envisagés dans cette veine ?
Steff S. : Je n’envisage pas grand-chose en général quand j’écris. Mais peut-être qu’un Encore-encore verra le jour, qui sait ?
Pour l’instant j’ai plusieurs projets d’écriture et professionnels qui mobilisent mon énergie. Un projet dont je ne peux pas encore parler parce qu’il n’est pas concrétisé et d’autres qui verront sûrement le jour comme une spin-off de « Number One ». Un spin-off est une histoire à part de l’histoire principale dont le héros ou l’héroïne est un personnage secondaire du roman principal.
L : Tu me disais également avoir reçu des commentaires contrastés par rapport au roman. Des bons comme des mauvais. Penses-tu qu’en général nous devenons un peu trop puritains ? Ces commentaires t’ont-ils fait plaisir (même les négatifs) ou plutôt interrogé sur notre rapport au sexe ?
Steff S. : En fait, je m’attendais à avoir des avis tranchés. J’ai voulu choquer, j’ai voulu casser tous les codes, mettre en exergue le côté le plus osé de la littérature érotique, et j’y suis parvenue ! Donc, pari gagné !
Les commentaires négatifs ne m’ont pas atteint plus que ça pour la bonne raison que quelqu’un qui peut parler de la fin a tout lu. Et donc, les lecteurs ont été tentés de savoir quel dénouement avait l’histoire ou peut-être ont-ils voulu se convaincre que non, ils n’aimaient pas. Vous savez comme lorsque vous ne pouvez vous détacher du film d’horreur alors que le scénario s’avère un navet, mais au cas où… vous regardez jusqu’au bout. Cela donne une sensation mitigée. En tout cas, c’est ainsi que je le ressens.
L : La fin de Encore ! m’a laissé un sur un sentiment d’inachevé. Retrouverons-nous les héros du roman ?
Steff S. : Pour la petite histoire, avant d’aboutir à cette version, il y avait deux fins possibles. Et c’était au lecteur de choisir entre deux options. J’ai finalement abandonné l’idée.
Le sentiment d’inachevé revient souvent dans les critiques (j’entends critique dans le sens positif du terme). J’admets que terminer sur une telle scène est frustrant pour le lecteur. Mais, hé ! Le bouquin vous a comblé de frissons du début à la dernière ligne, maintenant, à vos partenaires d’imaginer la suite *clin d’œil* !
Non, sérieusement, s’il fallait recommencer, en effet, je rajouterais quelques passages. Cela dit, cela fera peut-être l’objet d’une suite. J’aime contenter tout le monde.
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Lire la chronique de Encore !
Première partie de l’interview
Notes bibliographiques : Voici les références de quelques ouvrages de Steff S.
Chez Libertine Editions
Encore !
Number One.
Chez Evidence Editions
– Réveillez vos sens au Montcristal
– Réveillez votre sixième sens au Montcristal
– Brûlez vos sens au Montcristal