INTERVIEW d’Yves Montmartin. Les bases.

interview d'yves montmartinQuelques Questions à …

Découvrez l’interview d’Yves Montmartin, la première partie du moins. Notre auteur du mois nous y donne quelques clés pour comprendre à la fois son écriture mais également ce qui lui a donné envie de passer à l’acte toujours délicat de l’écriture. On n’en dit pas plus, on vous laisse découvrir.

L’interview.

Litzic : Première question, d’usage : comment vas-tu ?

Yves Montmartin : Je viens de mettre un point final à l’écriture de mon cinquième roman donc je suis dans une période de douce euphorie.

L : Quels sont tes premiers souvenirs de lecture ?

Yves Montmartin : J’ai eu le bonheur d’avoir une maman qui lisait énormément, donc mes premiers souvenirs de lecture se confondent avec mes premiers souvenirs tout court.

L : Quel est le premier livre qui t’a véritablement chamboulé ?

Yves Montmartin : Enfant je lisais quelques livres de la bibliothèque rose ou verte, mais ma vraie rencontre avec la littérature fut « 813 » de Maurice Leblanc, c’est une des nombreuses aventures d’Arsène Lupin. Notre professeur de français, en sixième, avait pris l’habitude de terminer ses cours par la lecture de quelques pages de ce roman. Aux premières vacances scolaires, je n’ai pas pu attendre la reprise des cours, je voulais absolument connaître la suite. J’ai donc acheté le roman et j’ai enchaîné avec les autres volumes d’Arsène Lupin. Après ce fut la découverte de Jules Verne. Depuis je ne me suis jamais arrêté de lire.

L : Est-ce lui qui t’a donné envie à la fois d’écrire et de continuer dans la lecture ?

Yves Montmartin : De continuer à lire sans aucun doute, d’écrire, je ne pense pas. Chaque écrivain est à la base un grand lecteur et je ne déroge surement pas à cette règle.

Je suis un vrai bibliophage

L : Quels sont les auteur.e.s qui t’ont profondément marqué et qui, peut-être, sont tes maîtres à penser ?

Yves Montmartin : Sans aucun doute Emile Zola, c’est le seul auteur dont je relis régulièrement les ouvrages. Son œuvre est une immense fresque psychologique et sociale. Son écriture est vivante et réaliste. J’apprécie sa maîtrise du récit, ses personnages profonds et inoubliables, la qualité de ses descriptions.

L : De la même manière, quels livres ont eu de forts impacts sur toi et qui ont façonné à la fois tes goûts en matière de lecture, mais qui ont aussi influencé ton écriture ?

Yves Montmartin : Je suis un vrai bibliophage, je dévore des livres matin, midi et soir. Je suis comme une éponge, j’absorbe ici ou là des styles, des façons de conduire une intrigue. Je me suis construit peu à peu, je suis encore un apprenti-écrivain ou un écrivain-artisan.

L : Quand as-tu commencé à écrire des histoires ?

Yves Montmartin : Je me souviens enfant, je noircissais des cahiers de brouillon avec mes histoires qui bien souvent n’avaient ni queue ni tête. Ensuite au Lycée, avec quelques amis nous avions publié plusieurs numéros d’une feuille de chou sur la vie de notre établissement. Ensuite les études, le mariage, les enfants, la vie professionnelle et familiale ont fait que j’ai mis cette envie d’écrire dans ma poche avec mon mouchoir par-dessus. Mais je savais qu’un jour, à la retraite, je me lancerais pour de bon dans l’écriture et c’est ce que j’ai fait en 2017.

je savais qu’un jour je me lancerais pour de bon dans l’écriture

L : Qu’est-ce que cela te procure-t-il ?

Yves Montmartin : Comme tous ceux qui créent, musiciens, peintres, sculpteurs, photographes et autres, c’est une joie profonde, celle d’avoir réalisé quelque chose. J’écris avant tout pour mon plaisir et si quelques lecteurs veulent bien s’intéresser à mon travail et bien j’en retire une grande satisfaction.

L : Tu as écrit 4 romans et presque une vingtaine d’albums illustrés pour enfants. Comment abordes-tu ces deux domaines d’écriture ?

Yves Montmartin : Les albums illustrés sont pour moi une récréation. L’écriture d’un roman demande beaucoup d’énergie, de temps de patience. Alors ensuite je fais un ou deux albums pour me détendre. Le roman c’est une longue gestation. Je n’ai aucune obligation de publier, alors je me laisse le temps, il faut que les idées murissent que mes personnages rentrent complètement dans ma tête.

L : Concernant les albums illustrés, d’où te vient cette envie d’écrire pour les plus jeunes ?

Yves Montmartin : Nous avons eu le bonheur d’avoir cinq enfants, nous avons neuf petits-enfants. J’ai donc l’habitude de raconter des histoires dont certaines sont le fruit de l’imagination. Je me suis donc lancé dans la publication de ces histoires.

L : Tu adaptes tes ouvrages pour que les enfants dyslexiques puissent les lire de façon autonome. Dans le gros mot qui voulait entrer dans le dictionnaire notamment, tu utilises des caractères colorés. Mais quels sont tes autres secrets pour leur rendre la lecture plus facile ?

Yves Montmartin : J’ai d’abord choisi des personnages attirants, des insectes ou des petits animaux que chaque enfant connaît, qu’il peut croiser en permanence. Il faut que le texte soit relativement court puisque ces albums s’adressent à l’apprentissage de la lecture et aux enfants dyslexiques. Ensuite il y a les codes couleurs, chaque syllabe est identifiée soit en bleu soit en rouge. Les lettres muettes sont en gris. Une fois que l’enfant a compris ces codes, tout roule. Enfin j’utilise une police spécifique pour éviter par exemple de confondre le « d » et le « p ».

Le premier « Le livre qui vole » a une grosse part d’autobiographie

L : Comment sont nés tes 4 romans ?

Yves Montmartin : Le premier « Le livre qui vole » a une grosse part d’autobiographie, on retrouve des personnes qui m’ont marqué tout au long de ma vie. Le second et le troisième sont partis d’une simple idée. Le quatrième « La mauvaise herbe » relate d’une façon romancée une histoire vraie.

L : Comment travailles-tu sur tes romans ? Sont-ils écrits sur la base d’un plan immuable, ou au contraire te laisses-tu aisément embarquer par ta plume ?

Yves Montmartin : J’écris toujours en premier le prologue et l’épilogue. Comme cela je sais d’où je pars et où je souhaite aller. C’est très important pour moi, car mes personnages ont tendance à prendre leur indépendance et vouloir faire ce qu’ils veulent. C’est donc nécessaire de leur fixer un cadre.

L : Combien de temps as-tu mis pour écrire ces romans ?

Yves Montmartin : Un roman c’est comme un enfant, il me faut donc bien neuf mois pour le concevoir et le mener à terme. L’écriture n’est que la partie émergée de l’iceberg. Ensuite il y a le long et fastidieux travail de relecture.

L : Fais-tu appel à des bêtas lecteurs pour tes corrections ? De la même façon, procèdes-tu à des lectures à voix haute pour t’assurer de la fluidité de tes mots ?

Yves Montmartin : Je n’ai pas pour habitude de lire à voix haute. Je confie mon manuscrit à quelques bêtas lecteurs qui partent à la chasse aux coquilles et aux imperfections.

L : Es-tu de ces auteurs qui prennent plein de notes ou plutôt de ceux qui font confiance à leur inventivité ?

Yves Montmartin : J’écris essentiellement le matin tôt. Dès mon réveil, je note en effet les idées qui me sont venues pendant la nuit. Quand je commence à écrire un roman, il est présent en permanence dans ma tête. Donc à tout moment, je note un détail, un trait de caractère d’un personnage, une situation. On peut dire que je suis habité par mon roman.

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