ITW : Jeanne Malysa, directrice de collection alcôve et accroch’coeur.

Éditions-Ex-Æquo- collection alcôveDirectrice de collection(s), c’est quoi ?

Nous avons posé quelques questions à Jeanne Malysa, directrice de 2 collections aux éditions Ex Aequo, la collection Accroch’cœur dédiée à la romance (au sens très large du terme, puisqu’il y est autant question d’amour filiale que du sentiment amoureux) et la collection Alcôve, dédiée à l’érotisme. Afin de démystifier ce métier peu connu, ces quelques questions/réponses vous permettront de vous faire une idée de ce en quoi il consiste. Pour ceux que la lecture rebute (mais que diable faites-vous ici?), le podcast de l’émission B.O.L dédié à Jeanne Malysa est audible en bas de page (en version un peu condensée).

L’interview.

Litzic : Bonjour Jeanne. Première question : comment allez-vous ?

Jeanne Malysa : Bien ! Enfin, aussi bien que possible en attendant de retrouver cet art de vivre si précieux qui est de profiter des plaisirs qui nous ont été interdits depuis des mois.

L : Pouvez-vous nous expliquer un peu qui vous êtes ?

Jeanne Malysa : Je suis née à Paris, un 10 novembre du siècle dernier (la seconde moitié, hein, pas la première). J’ai une belle famille, un chien, trois chats, un jardin et les oiseaux qui vont avec. Je suis indépendante jusqu’au bout des ongles, plutôt autoritaire ; la notion de respect n’est pas un vain mot pour moi, il est même primordial. Je suis curieuse, patiente, et j’ai le rire facile. Bon, j’ai aussi un sale caractère, il vaut mieux éviter de me contrarier, le scorpion que je suis sait piquer. J’aime la religieuse au chocolat et ma fleur préférée est le mimosa. Voilà, en gros.

L : Vous êtes auteure, vous êtes aussi directrice de deux collections chez Ex aequo. Comment passe-t-on du premier au deuxième ?

Jeanne Malysa : Version courte : par un coup de téléphone !
Version longue : j’avais envoyé un recueil de trente nouvelles érotiques (j’en avais déjà eu 3 d’éditées chez Ex Aequo) et Laurence Schwalm, l’éditrice, m’a appelée quelques semaines plus tard pour me dire qu’elle acceptait mes textes. J’en étais très heureuse, forcément. Une fois passées les modalités d’usage, je pensais que la conversation allait s’arrêter là. Que nenni ! Le poste de directeur de la collection Alcôve étant devenu vacant, Laurence m’a demandé si j’étais partante pour m’occuper de faire vivre cette collection. Elle appréciait mon écriture érotique et c’est ce genre, ce style, qu’elle recherchait pour Alcôve. Je n’ai pas hésité une seconde et j’ai accepté de prendre cette responsabilité. Cela fait maintenant plus d’un an, et je peux dire que je ne le regrette pas du tout du tout.

« Je sers aussi de courroie de transmission entre l’auteur et l’éditrice. »

L : Pouvez-vous nous en dire plus sur le travail de directrice de collection ? En quoi ce travail consiste-t-il exactement ?

Jeanne Malysa : La jauge « textes à lire » monte plus vite que celle des « textes lus », mais avec l’aide précieuse d’une lectrice et auteure Ex Aequo, je lis tous les manuscrits que je reçois. J’analyse, je décortique et j’évalue. S’ils conviennent à une de mes deux collections, je prends contact avec l’auteur. Le plus souvent au téléphone, mais je ne force à rien. Même si j’aime bien entendre les auteurs, je comprends aussi que parfois, certains préfèrent écrire plutôt que parler.

Une fois le contrat signé et les démarches administratives concrétisées, je commence la phase « corrections » : je commente, je suggère, je propose, j’argumente. L’auteur est souvent d’accord avec moi, et lorsqu’il ne l’est pas, on discute et on tranche. Je traque les tics d’écriture (TOUS les auteurs en ont), les répétitions non nécessaires, les fautes de temps, les incohérences, les ponctuations défaillantes, les tournures de phrase, les ajouts utiles pour une meilleure compréhension…

Avec l’auteur, nous travaillons sur le choix de la couverture, sur la 4e de couverture et après plusieurs retours, une fois que tout est en place, vérifié, accepté, je relaye le dossier à l’éditrice pour le processus de fabrication du livre. La collaboration ne s’arrête pas là : il faut faire connaître l’œuvre de l’auteur, l’aider dans sa promotion, animer et partager les publications sur les réseaux sociaux (nous avons d’ailleurs une excellente Community Manager que j’aime appeler Grande Prêtresse des RS, coucou Catherine).

Je sers aussi de courroie de transmission entre l’auteur et l’éditrice. Ils savent qu’ils peuvent compter sur moi en cas de questions, de difficultés, quelles qu’elles soient, et je m’efforce toujours de répondre ou de rassurer.

Un travail de dingue que j’adore !

« …on distingue tout de suite si le manuscrit vaut la peine ou pas. »

L : Quelles sont les spécificités des collections que vous dirigez (Alcôve et Accroch’cœur) ?

Jeanne Malysa : La collection Alcôve accueille des ouvrages érotiques (romans et nouvelles – pas de poèmes, ce n’est pas mon registre) contemporains ou historiques. Je publie des textes dans lesquels les plaisirs littéraires, ainsi que ceux de la chair et du désir s’immiscent entre les pages. Pour attirer mon œil, l’œuvre doit être aguicheuse, charmeuse, emplie de délices rougissants. Je suis très permissive, mais je refuse systématiquement tout manuscrit prônant le non-consentement, le racisme, l’homophobie, la pédophilie et la zoophilie.

L’amour, sous toutes ses formes, est le maître-mot de la collection Accroch’cœur. Là aussi, il peut être historique ou contemporain, pluriel, familial, passionnel, autobiographique, fantaisiste, dramatique, loufoque. Dès lors que l’écriture d’un roman emporte au point d’accrocher le cœur, cette collection est faite pour lui. Elle est beaucoup plus sage que Alcôve.

L : Comment sélectionnez-vous les manuscrits que vous recevez ?

Jeanne Malysa : Il y a tout d’abord la présélection : suivant le synopsis, je le classe dans la collection idoine. Ce document est très important ; les auteurs doivent avoir conscience qu’une présentation alléchante est un très bon point pour eux. Lorsque le résumé est confus, mal rédigé et avec des fautes, les chances de m’accrocher sont très réduites.

Vient ensuite la phase de lecture. C’est terrible à dire, mais dès les premières pages, on distingue tout de suite si le manuscrit vaut la peine ou pas.
Déjà, par la qualité de l’écriture (on pourrait presque dire que c’est une lapalissade). Un texte décousu, bourré de répétitions, de verbes faibles et une pauvreté de vocabulaire me découragent très vite de continuer.

Ensuite, l’originalité de l’histoire. Elle doit interpeller, titiller, émouvoir, voire pourquoi pas choquer, et surtout ne jamais lasser.
Enfin, une présentation soignée et une orthographe maîtrisée sont des critères importants pour donner une suite éventuelle au texte. Je ne demande pas à ce que l’auteur sache par cœur le lexique des règles typographiques ni le Grevisse, mais il y a tout de même un minimum à respecter. Cela étant, si l’écriture est belle et l’histoire me plaît, un affichage médiocre ne sera pas un frein. Tout du moins en ce qui me concerne.

J’aime l’idée de donner sa chance à celle/celui qui ose. Parce que mine de rien, il en faut du courage pour écrire et soumettre son texte.

« Je commente toutes mes impressions, propositions de correction, suggestions de développement… »

L : Comment accompagnez-vous vos auteur. e. s ? Leur donnez-vous des pistes à suivre quand vous sentez un potentiel fort mais pas forcément mis en valeur de la meilleure des façons possibles ?

Jeanne Malysa : C’est tout à fait cela. Lorsque, par exemple, le potentiel érotique demande à être plus exploité, je traque les passages où l’auteur peut le développer et je lui donne des idées pour ce faire. J’insiste notamment sur le fait qu’il faut se servir de nos cinq sens, et pas seulement faire de la description clinique, voire chirurgicale. Décrire les odeurs des corps, leurs mouvements, les sons que font les amants, ressentir le toucher et le goût de leur peau. Le lecteur doit pouvoir s’immerger dans ces sensations.

L : Comment organisez-vous le travail de correction avec l’auteur ? Entre la réception de son manuscrit et une publication, combien de temps en moyenne cela demande-t-il ?

Jeanne Malysa : Je commente toutes mes impressions, propositions de correction, suggestions de développement, relevé d’incohérences, de tics d’écriture, etc. en marge du texte. Il y a ensuite un ballet d’aller-retour pour parvenir à une version définitive. Certains auteurs n’ont besoin que de 2/3 voyages, d’autres bien plus. Je m’adapte, mais c’est tout de même moi qui siffle la fin de la danse. À un moment donné, il faut savoir s’arrêter de corriger (une difficulté majeure chez la plupart des auteurs, dont moi la première !).

Ce qui m’amène à la seconde question : la durée varie en fonction des auteurs, je leur demande toujours de bien prendre leur temps pour relire et corriger ; certains ont du mal avec cette recommandation… (sourires et bises à ceux qui se reconnaîtront). Il y a aussi des aléas de la vie qui font que parfois certains ont besoin de plus de souplesse. Dans ce cas, il est bien évident que je leur laisse tout le temps qu’il leur faut. Il m’est donc difficile de répondre précisément à cette question. En revanche, je peux vous dire qu’entre le moment où la version définitive est envoyée à l’éditrice pour le processus de fabrication, il se déroule en moyenne, un mois, un mois et demi environ pour voir le livre (papier et numérique) disponible dans les réseaux de distribution et sur toutes les plateformes.

L : Arrivez-vous à être toujours objective lorsque vous lisez un manuscrit ?

Jeanne Malysa : Je m’efforce de l’être le plus possible. Parfois, je ressens moins d’émotion à la lecture d’un texte, mais la qualité de l’écriture et l’originalité de l’histoire plaident en sa faveur. Comme on dit, tous les goûts et les couleurs sont dans la nature, donc autant donner sa chance à l’auteur.

 » J’ai besoin de retrouver cette adrénaline… »

L : Parmi les romans que vous avez édités, certains se démarquent-ils du lot par des qualités autres que celles attendues ? Je pense à Jessika Lombard notamment qui dresse, au-delà des aspects érotiques de ces livres, des constats plus « sociétaux » notamment (violences faites aux femmes, acceptation d’un handicape physique…)

Jeanne Malysa : Vous surprendrais-je si je vous dis que TOUS ceux que j’édite se démarquent du lot ? Dans les deux collections que je dirige, vous trouverez toujours des sujets de société, ceux que vous décrivez pour Jessika Lombar, mais aussi la violence vécue enfant et ses conséquences, la mutilation pour effacer d’autres douleurs, la bipolarité, l’intolérance, la liberté d’aimer qui l’on veut quel que soit le sexe, la création artistique qui conduit à la folie, l’amnésie et ce que cela implique au sein de notre société où nous sommes tous fichés, la dénonciation de la fausse pudeur, le polyamour, et j’en passe.

L : Vous êtes vous aussi auteure de romans érotiques. En lisant ceux des autres, cela ne vous coupe-t-il pas un peu l’herbe sous le pied ?

Jeanne Malysa : Pas du tout ! Nous avons tous une imagination débordante et comme je n’en manque pas, je ne suis pas du tout inquiète. De plus, je n’écris pas uniquement dans le registre érotique. J’aime aussi créer des romans où l’Histoire se mélange avec le contemporain, dans lesquels je joue avec le surnaturel, l’ésotérisme, l’aventure, la passion que j’assaisonne de scènes sensuelles (je ne peux pas m’en empêcher).

L : Vous m’avez dit ne plus avoir trop le temps d’écrire pour vous. Cela ne vous manque-t-il pas ?

Jeanne Malysa : Oui. Je pense d’ailleurs faire une pause durant l’été pour rattraper mon retard d’écriture. J’ai besoin de retrouver cette adrénaline lorsqu’une idée me trotte dans la tête ; j’aime ce qu’elle enclenche chez moi : la recherche de documentation, la création de personnages, la planification (je ne sais pas écrire sans plan, sauf concernant mes nouvelles qui sont de l’improvisation du début à la fin). De plus, j’ai un texte en souffrance de finalisation qui m’attend depuis des lustres et je dois absolument m’y replonger.

 » Je peux comprendre également que la pudeur peut freiner certaines personnes à aller se balader en « Enfer »… »

L : Parmi les romans que vous avez édités, pouvez-vous m’en citer quelques-uns qui vous paraissent être de bons moyens de se familiariser avec ce genre littéraire souvent snobé, en particulier par les hommes ?

Jeanne Malysa : Vous surprendrais-je si je vous dis TOUS ceux que j’édite (bis) ? Il faut également s’entendre sur qui snobe quoi. La littérature érotique a toujours eu ses lecteurs (et ses détracteurs), mais il est vrai que pour trouver un rayon de livres de ce registre dans les librairies ou dans les grandes enseignes, il faut bien chercher, quand il y en a. Je peux comprendre qu’ils ne doivent pas être à la disposition de regards innocents, mais il serait intéressant d’utiliser le concept de la « bibliothèque de l’Enfer » pour donner leur chance à ces œuvres. Je peux comprendre également que la pudeur peut freiner certaines personnes à aller se balader en « Enfer » et qui pourtant aimeraient lire cette littérature. Le numérique offre cela et c’est tant mieux si ce moyen de lecture permet la diffusion plus importante du genre.

Concernant les hommes, il est connu qu’ils lisent moins que les femmes, mais boudent-ils pour autant les livres érotiques ? Je ne sais pas.

L : J’ai l’impression que, parmi les thèmes récurrents du genre érotique, la domination, le sm, sont récurrents et ultra présents (pour ne pas dire écrasants). N’y a-t-il pas d’autres pratiques mises en avant dans la littérature érotique ?

Jeanne Malysa : Disons que depuis un certain monsieur gris, ce thème est remonté en haut du panier. J’écris « remonté » parce qu’il existe tout de même depuis un sacré bout de temps ! Eh oui, bien évidemment qu’il y a d’autres sujets pour mettre en avant la littérature érotique : l’amour, l’amitié, le polyamour, le drame, la vengeance, la quête de soi, l’art, etc. ; ils peuvent se décliner en épopée historique, en fantastique, en SF, en tragédie, en comédie. Tout est possible.

« Oui. Il y a un lectorat masculin. »

L : Concernant la romance, comment parvenez-vous à éviter l’écueil du livre « nunuche » ? Y a-t-il des auteurs hommes vous proposant des manuscrits dans ce genre ? Et y a-t-il de même un lectorat masculin ?

Jeanne Malysa : J’ai effectivement reçu des textes dont la trame était très pauvre, l’histoire d’une banalité affligeante à hausser les yeux au ciel, une écriture épouvantable, une vulgarité sans nom. Aussi bien de la part d’auteurs que d’auteures, dans les deux collections. Comme je l’ai mentionné, dès les premières pages, on sait si le texte vaut le coup d’être lu ou pas. Et la première qualité que je demande aux auteurs, c’est de faire en sorte que le lecteur ait envie de tourner les pages, pas de laisser tomber le livre d’ennui.
Oui. Il y a un lectorat masculin. Il se manifeste peut-être un peu moins que les lectrices, mais je peux vous dire qu’il existe. Et ce, pour les deux collections.

L : Pouvez-vous nous parler de certains de vos derniers romans édités ? Et de peut-être vos deux ou trois prochains qui le seront sous peu ?

Jeanne Malysa : Afin de vous démontrer que la collection Alcôve est très riche en diversité, je vous cite :
. Les Confidences Courtoises, de Georges Souleyrac. Un roman épistolaire qui se situe au siècle des Lumières, où l’on apprend les délices de la chair, la philosophie épicurienne et l’irrévérence.
. Into Vinceres, de Jessika Lombar (que vous connaissez) traite de l’amour fou d’un Maître, atteint d’une maladie génétique qui le défigure, et du milieu BDSM. Son second titre, Cœur à pic, met en scène une femme en proie à l’addiction sexuelle.
. Cordons, de Gabriel Kevlec (mon tout premier auteur et son tout premier roman) relate une magnifique histoire d’amour et de seconde chance ; il a obtenu la mention spéciale du jury du prix du roman gay ; son second livre, le Choix de l’Oranger, est en voie de suivre le succès du premier. Un merveilleux roman d’amours masculines où le dilemme du choix justement se pose, et aussi de traumatismes et d’acceptation de soi ;
. Iris Solemnis, de Julie-Anne de Sée, nous offre des épisodes de la vie d’une Domina, de ses interrogations, de ses envies, de ses amours. Les Paysages de la soumission masculine, de la même auteure écrit en collaboration avec Vera Mar, est un essai sur ce sujet très peu traité et qui existe pourtant bel et bien.
. Le journal d’un sans-mémoire — épisode 1 : À la croisée des ponts, de Raphaël Watbled. Il s’agit d’une saga en 5 tomes où le principal protagoniste cherche à retrouver qui il est (à paraître très prochainement)
. oups, j’ai failli m’oublier : Dans tous les sens, un recueil de 30 nouvelles où je joue avec tous les genres (hétéro, bi, lesbien, trio), toutes reliées par un fil rouge.

La collection Accroch’cœur continue à s’enrichir ; sous ma direction :
. L’Envol du Flamant rose de Jérôme Idelon. L’histoire d’un jeune garçon qui tente de vivre avec sa mère qu’il adore mais qui souffre d’une forme grave de bipolarité.
. Racine de Nuage d’Anouchka. Un sculpteur, abîmé par une enfance maltraitée, tente de trouver la paix grâce à l’amour d’une femme. Jusqu’au jour où… (à paraître très prochainement)
. L’amour, surtout l’amour, de Patrick Chavardès. Trois nouvelles, trois héros, trois temps, un sujet : le passé, le présent, le futur et l’amour (à paraître très prochainement)

Le prochain titre (courant septembre/octobre) dans la collection Alcôve :
. Les Dames de ma vie, de Dick Sainte Cécile. Des nouvelles qui ont un fil rouge où il est question d’un homme qui se découvre grâce aux femmes qu’il rencontre.

Et dans la collection Accroch’cœur, également courant sept/octobre :
. Frédéric, instants de grâce, de Dominique Faure. Un roman dans lequel l’amour permettra à deux hommes de guérir de leurs blessures vécues durant leur enfance.

Il y en aura d’autres, vu le nombre de manuscrits que je reçois…

L : Merci beaucoup d’avoir pris le temps de répondre à nos questions !

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Retrouver le podcast de B.O.L diffusé sur radio-activ le 22/06/21

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Vous pouvez retrouver les différents auteurs cités (homme comme femmes) sur ce lien (collection Alcôve ) ou celui-ci (collection accroch’coeur )

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