Babouche à l’oreille (éditeur)
Chaussez vos babouches de rêves
Chronique hors-champ
Vous commencez à me connaître, j’aime bien déroger à la règle, pour me surprendre, ne pas lasser vos yeux experts, et surtout, ne pas tomber dans une routine qui, pour moi, est synonyme de gouffre insipide.
C’est pourquoi, aujourd’hui, je vous propose une chronique qui se paie le luxe de se faire une sortie de route sans heurter personne. Une chronique pour vous présenter une maison d’édition qui explore des sentiers azimutés, j’ai nommé Babouche à l’oreille.
Babouche à quoi ? Vous n’en avez jamais entendu parler ? Un petit peu ? À la folie ? Les plus curieux de la variété éditoriale ont déjà eu le plaisir de lire, regarder ou écouter l’une de leurs parutions, car Babouche à l’oreille est en effet une maison qui donne à sa palette de propositions une tridimensionnalité (lisible, visible, audible) bienvenue dans la jungle des monstres publicateurs.
Un livre se lit, vous nourrit, vous émerveille par ses mots et ses illustrations.
Babouche à l’oreille existe depuis bientôt trois ans. Elle propose des livres en musique (dont la lecture en musique est accessible gratuitement en téléchargement sur son site), des livres audio numériques (créations de la maison ou grands classiques), disponibles sur les plateformes dédiées aux livres audio et des spectacles pour tous les publics.
Instant décryptage, rien que pour vous, chères et chers Litzic addicts !
Une maison d’édition virevoltante
Babouche à l’oreille a été créée à l’origine par trois artistes au carrefour de l’art polymorphe : Isabelle Wlodarczyk, autrice, Pierre Diaz, musicien, compositeur et Hajnalka Cserháti, illustratrice.
Ils sont la première ligne de la maison qui compte six autres chantres de la plume ou du motif pour seconder cette première ligne : Marie-Hélène Lafond, autrice jeunesse, Emmanuelle Figueras, autrice jeunesse, Virginie Grosos, illustratrice, Xavière Devos, illustratrice, Yann Damezin, illustrateur et Minji Lee-Diebold, illustratrice.
Cette fine équipe propose donc des titres multifacettes (comme La part du lion de Marie-Hélène Lafond et Virginie Grosos, lu par Isabelle Wlodarczyk, et mis en musique par Pierre Diaz), mais aussi des spectacles (lectures-concerts, suivis d’ateliers pour les scolaires) pour différents publics (le projet Cœur de hibou s’invitera dans une maternelle de Montpellier en 2022).
Plusieurs tranches d’âge sont concernées par ces événements. Citons quelques titres de livres-spectacles : Sacré chat !, Ruby, Couleur barbelé, Les jours de poudre jaune.
Les sujets sont variés et oscillent entre une légèreté apparente et une profondeur réflexive, un peu comme une continuité de la philosophie de La Fontaine : plaire et instruire.
Le livre comme un pont entre les arts
Pierre Diaz est le monsieur orchestre de la maison. Il joue de plusieurs instruments en direct, lors des représentations : saxophones, clarinette, flûtes, sur une bande-son originale.
Isabelle Wlodarczyk lit ses textes, et une projection vidéo accompagne ces deux artistes inventifs.
Des extraits des spectacles sont écoutables sur le site de la maison ou sur sa chaîne YouTube dédiée.
Babouche à l’oreille est bien une maison qui se joue des codes et lie les arts entre eux. Elle offre des univers riches et déclinables en mots, en formes, en couleurs, en sons, en images figées et animées. Elle débarque dans les structures qui l’accueillent avec tout le matériel nécessaire, une bonne dose de créativité et avec le souci d’amener la Culture plurielle partout où cela est possible.
L’art n’est pas l’apanage d’artistes égoïstes qui se retrouvent face à leur toile, leurs pinceaux, leur feuille, leur marbre ou leur instrument pour faire de l’art pour faire de l’art, sans but, sans intention, sans saveur et sans goût.
Bien sûr que non. Et celles et ceux, qui vous diront cela, sont des adeptes de la menterie la plus éhontée !
Les artistes ne lézardent pas au soleil en attendant comme des cigales insouciantes et irresponsables que les fourmis exploitées par une société avilissante les entretiennent à vie. Fariboles inventées pour dénigrer nos métiers de « créactrices » et « créacteurs » !
Les artistes créent par nécessité, par envie, par désir de donner à voir ce que leur inspire le monde. Elles/ils le recréent, le réinventent et enfantent un Nouveau Monde. Pas pour masquer la réalité fade, mais pour la sublimer, pour l’interroger, pour éveiller les consciences et pour secouer les esprits conformistes, cernés par leurs contradictions.
Et Babouche à l’oreille a retenu mon attention, car toutes et tous les artistes, qui œuvrent dans son ombre bienveillante, participent à la résistance artistique face aux obsessions de cases et de normes étouffantes.
Pour conclure
Babouche à l’oreille est une maison d’édition qui fête deux ans de spectacles cette année. Elle connaît un développement et une expansion dans diverses voies, malgré la passade terrifiante dont la Culture plurielle a encore du mal à se relever.
Bon anniversaire à cette maison qui réenchante le monde en notes magiques, en voix chamaniques, en mots salvateurs et en couleurs émouvantes !
Babouche à l’oreille, basée à Saint-Clément de Rivière, catalogue riche d’une trentaine de parutions, pour en savoir plus : https://www.baboucheaoreille.com/
Florent Lucéa
Florent Lucéa a rejoint l’équipe Litzic. Il chronique pour vous les BDs qui lui ont tapé au coeur et à l’oeil. Peintre, dessinateur et auteur protéiforme, il apporte son regard à la fois curieux et pertinent sur ce que l’on nomme communément le Neuvième art. Il a été notre auteur du mois en mai 2019.
Depuis 2021, il dirige également la collection encre sèche des éditions Ex Aequo
Florent
Florent Lucéa a rejoint l'équipe Litzic. Il chronique pour vous les BDs qui lui ont tapé au coeur et à l'oeil. Peintre, dessinateur et auteur protéiforme, il apporte son regard à la fois curieux et pertinent sur ce que l'on nomme communément le Neuvième art. Il a été notre auteur du mois en mai 2019. Depuis 2021, il dirige également la collection encre sèche des éditions Ex Aequo