[ INTERVIEW ] Sébastien Jamet nous parle de Levitation Free

Découvrez l’interview de Sébastien Jamet (Levitation Free).

Alors qu’avec Levitation Free il était en résidence à Bonjour-Minuit il y a quelques jours, Sébastien Jamet, avec son groupe, vient tout juste de sortir un nouveau titre, The one. Une double occasion pour nous de lui poser quelques questions revenant sur le premier EP du groupe, sur la genèse de Levitation free, et sur le patrimoine national. Nous remercions chaleureusement Sébastien Jamet d’avoir pris le temps de répondre à nos question et pour sa bonne humeur.

L’interview.

Litzic : Salut Sébastien. Première petite question rituelle : comment vas-tu ?

Sébastien Jamet : Hello hello! Plutôt très Bonitooo. Normalement je devais t’écrire depuis L’île d’Ouessant mais comme j’ai raté la dernière navette je t’écris depuis le port du Conquet où je vais sûrement passer la nuit! Mais ça le fait quand même! 😀

L : Comment as-tu vécu le confinement (qui n’est pas très loin derrière nous) ? Il a été source d’annulations diverses (je pense notamment à la venue de Levitation Free à Art Rock) mais t’a-t-il été bénéfique d’un point de vue créatif ?

Sébastien Jamet : Plutôt pas mal, à vrai dire il me manque un peu. J’ai eu la chance de rentrer en Bretagne après 7 années passées à Paris, juste avant le confinement. Du coup je n’étais pas à plaindre, de l’espace et du calme en bord de mer, c’était parfait pour créer!

« Voir l’impact que cela avait sur eux et voir leur sourire à chaque retour de plongée m’a vraiment touché et je garderai ces images en moi pour toujours. »

L : J’ai lu sur le fb de ton groupe que le nom de Levitation free t’avait été inspiré par une expérience avec des personnes handicapées physiques. Peux-tu me dire les sentiments qui t’ont traversé en participant à cette expérience que j’imagine riche humainement parlant ?

Sébastien Jamet : Oui il y a 5 ans j’ai eu l’opportunité, grâce à ma mère, d’aider à faire plonger, avec toute une équipe de bénévoles, des handicapés au large du centre de rééducation Bouffard Vercelli de Cerbère, à la frontière avec l’Espagne. Le cadre était vraiment sublime et chaque plongée était une bouffée de bonheur frais pour nous comme pour eux. Voir l’impact que cela avait sur eux et voir leur sourire à chaque retour de plongée m’a vraiment touché et je garderai ces images en moi pour toujours. Le fait de les voir se bouger et se battre pour avancer malgré le handicap m’a mis un grand coup de botte au cul aussi. J’ai été bénévole 3 étés d’affilée, mais malheureusement, par faute d’argent et d’autres raisons, le centre a été investit pour une autre utilisation il y a maintenant 3 ans..

L : Sans mauvais jeu de mots, t’a-t-elle permis de te lancer dans le grand bain, celui d’avoir ton propre groupe ou bien cette idée te trottait déjà en tête depuis un moment?

Sébastien Jamet : J’ai toujours été un peu touche à tout, du coup la voie d’avoir mon propre projet m’était grande ouverte. J’avais vraiment envie de pouvoir mettre la main sur l’ensemble du process de création, que ce soit sur l’image, la musique et de ne dépendre de personne pour avancer…

« Levitation free c’est planer au-dessus des montagnes de l’Himalaya et descendre les Andes en luge d’été »

L : Comment définirais-tu Levitation Free et sa musique ?

Sébastien Jamet : On a une bio qui dit « Levitation free c’est planer au-dessus des montagnes de l’Himalaya et descendre les Andes en luge d’été ». je trouve que cette punchline assez sexy tant dans le côté rêveur que le côté fou et non prise de tête assumé.

L : Quelles sont les influences qui t’ont conduit à la musique ? Les retrouve-t-on dans la musique que tu fais aujourd’hui ?

Sébastien Jamet : J’ai beaucoup d’influences. Quand j’étais ado j’écoutais énormément de rap, après j’ai eu ma période électro, puis rock, puis funk / disco et à je suis en train de boucler la boucle en revenant au Rap. J’adore l’idée de faire évoluer ma musique et qu’elle transpire de toutes ces influences sans me soucier de qui aime ou pas.

L : Ton premier EP s’appelle The world is in your hands. Penses-tu que nous sommes pleinement maîtres de notre destin, que tout n’est qu’une histoire de volonté ?

Sébastien Jamet : En 2011 j’ai obtenu un Master en développement logiciel, j’ai travaillé 3 ans comme un rat en laboratoire derrière mon ordinateur, jusqu’au jour ou j’ai rencontré, en 2014, Giulia, une kinésithérapeute dans le centre de rééducation de cerbère justement. Elle travaillait en parallèle dans le tourisme et s’occupait du transfert de clients américains principalement, en bus depuis l’Allemagne jusqu’à Paris. Elle m’a donné l’opportunité de rejoindre son équipe et j’ai tout de suite accroché.

Du coup, c’est mon activité depuis 5 ans. Résultat, j’aurais pu faire un max de ronds, compter des bitcoins, manger un Shawarma avenue champs Elysées, à la place je compte les tomates de mon potager et je mange des crêpes au beurre « cristaux de Sel-Benco » que mon coloc Tanguy prépare avec amour, mais c’est ça la vraie Vida Loca.

L : De quoi parlent les 4 titres de l’EP ?

Sébastien Jamet : Chaque titre aborde un thème un peu différent mais évoque toujours des sentiments qui m’habitent profondément. J’essaye toujours de chercher le positif dans ce que je ressens, parce que c’est ce que je suis, optimiste, rêveur et naïf à la fois, enthousiaste. D’ailleurs certains de mes proches, pour ne pas citer Maitre Lumbrose, m’appellent Enthousiastix. Je pense vraiment qu’il y a toujours de l’espoir, même quand tout semble s’effondrer autour de nous.

« Il est BRETON »

L : Tu sors un nouveau titre, accompagné d’une vidéo. Même question, de quoi traite-t-il ?

Sébastien Jamet : « The one », je crois que c’est le premier son que j’ai commencé en revenant ici sur Saint-Brieuc. Durant ces deux ans qui ont suivi la sortie du disque « The World Is In Your Hands » j’ai eu une série de déboires personnels, amoureux. Cela m’a pris du temps pour m’en remettre et je crois que je ne m’en suis toujours pas remis à 100%. Mais j’y travaille ! Je pense que j’avais perdu un peu confiance en moi. Et quand j’ai fait écouter cette musique à un ami, Pierre Aigret, il m’a dit « c’est cool, fais-toi confiance ».

À ce moment-là, je ne savais plus qui écouter, vers où me diriger… j’ai alors réalisé qu’il fallait vraiment que je m’écoute parce que j’avais toutes les clefs en moi. J’ai fait une synthèse de ces dernières années, des personnes magnifiques que j’avais rencontrées, de ceux qui étaient là pour me porter vers le haut, m’aider à avancer. Cette vidéo c’est aussi un peu pour les remercier. Je pense que peu importe le nombre de personnes que nous sommes sur cette planète, on ne sera jamais deux à ressentir les mêmes choses, nous avons tous en nous ce quelque chose qui nous rend uniques, seulement nous seuls pouvons le ressentir. C’est à nous de nous faire confiance pour continuer de rêver..

l : Vous effectuez une marche (sauf un veinard porté sur une chaise ou un âne;) ) dans la baie du Mont Saint-Michel. Question essentielle, pour ne pas dire vitale : il est quoi, le Mont Saint-Michel, Breton ou Normand ?

Sébastien Jamet : Étant donné qu’on a été super bien formé par notre Guide Normand du Mont Saint-Michel et que je travaille dans le tourisme je ne peux pas me permettre de fournir des infos erronées, mais je vais quand même le faire…. XD Il est BRETONNN

D’ailleurs puisque tu rentres dans la controverse, j’ai une anecdote assez sympa. l’été dernier on a eu la chance de jouer au Irma Festival de Saint-Contest près de Caen, et quand je me suis présenté sur scène comme venant de Bretagne on s’est pris une huée, bien sûr sur le ton de la taquinerie mais c’était assez rigolo.. Mais oui on vous aime les Normands! <3

L : Passé cette petite blague, ça doit être quelque chose de tourner un clip à cet endroit ?

Sébastien Jamet : C’était incroyable, et comme c’était pendant la période de confinement on était vraiment les seuls sur place. On a eu la chance aussi d’être accompagné par un super guide local (Les traversées de Ludo) pour entre autres ne pas marcher dans les sables mouvants.

« Le problème avec Levitation Free, c’est qu’on sait jamais à quoi s’attendre. »

L : As-tu un rapport particulier à la mer ? Je pense à ce clip, à l’expérience vécue avec les personnes tétra et paraplégiques, mais aussi à l’illustration de The world is in your hands (superbe soit dit en passant). Que t’inspire-t-elle ?

Sébastien Jamet : La mer, m’a toujours énormément inspiré. En Bretagne on a la chance d’avoir un littoral sauvage et protégé. De là où j’ai grandi, à Yffiniac, sur la côte briochine, les falaises se chevauchent au rythme des marées, comme dans une course épique où l’horizon finit par gagner.

Je trouve le décor tellement idyllique et poétique. Je me rend compte aujourd’hui, que j’ai besoin d’être entouré de la nature pour m’inspirer. Concernant la pochette, au moment où j’ai travaillé avec Mark Warrington, je revenais juste du Japon ( d’où l’influence de cette immense vague ), je lisais beaucoup de Pablo Neruda (qui m’a d’ailleurs beaucoup inspiré, notamment pour l’écriture), et j’étais dans une relation à distance avec une personne qui habitait aux États-Unis, et j’aimais cette idée de regarder l’horizon, assis sur ma falaise comme sur un mât de bateau, à la recherche de son regard…

L : The one annonce-t-il quelque chose à venir ?

Sébastien Jamet : Le problème avec Levitation Free, c’est qu’on sait jamais à quoi s’attendre.

L : Tu as carte blanche pour faire ton auto-promotion, c’est à toi !

Sébastien Jamet : Je voudrais remercier toute l’équipe du tournage de The One, sans qui ces magnifiques images n’auraient jamais vu le jour. Dans le désordre je pense à ma mère en premier bien sure ainsi que ma famille qui sont toujours la pour m’aider et me conseiller, à Simon Barrau pour les images, Florian Duboé et Adrien Saura pour les arrangements, Alain Witts pour le Master, Manon Ruglio, Audrey Brakha, Kevin Lepage, François moulin, Raphaël Brexel, Mathieu Revault, Tanguy Abgrall, Guirec Feuvrier, Lucas Abgrall, Les traversées de Ludo, Manon Rault et son cochon Titporcgus et chien Guizmo, La Cidrerie de la baie / Korig’ane , Marion et son âne Pedro, Regis Desbois, Florian Moudener, Quentin Brulé, Pierre Aigret, Antoine Duffros, Sophie Taylor, Stefanie Threadgill, le Voyage des Koumoul, et le meilleur pour la fin, Merci à toi Patrick pour cette belle interview <3. A très vite!!

interview sébastien jamet

Revoir le clip de The One
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