ANNE-CLAIRE RALLO, Poèmes d’ici et d’ailleurs.

anne-claire rallo poèmes d'ici et d'ailleursRecueil qui paraîtra le 18/02 aux éditions Hello

C’est un petit livre, qui recueille en son sein des Poèmes d’ici et d’ailleurs, lieux ou époques, comme son nom l’indique. Ces textes, rimés, rimant, sont un questionnement, une interrogation sur le sens, de la vie, de l’être, mais aussi, de manière diluée, une photographie du monde actuel, un monde ne croyant plus en rien, ni en quiconque.

Quelle route choisir, semble se demander Anne-Claire Rallo, dont nous avions chroniqué le précédent livre, Récits d’ici et d’ailleurs. Quelle route, mais aussi quelle foi embrasser ? Celle en l’Homme, en un dieu quelconque, en l’amant.e ? Ou peut-être s’enfermer dans une solitude, volontairement ou involontairement. Subir ou choisir.

Désolation.

Les décors sont vides. Les images qui existent à la lecture de ces Poèmes d’ici et d’ailleurs ne sont que blanches, ou noires, vagues paysages désolés, fait de charniers, de tombes. L’ensemble est métaphorique, marquant un mal-être, un doute persistant, en celui que nous sommes, en l’autre, en l’humanité en général.

Le rythme est à la fois lourd est léger. Lourd parce qu’il se pare souvent d’oripeaux funestes, léger car la rime rythme les vers, libérant les entraves qui retiennent les mots à la boue de l’existence. Sensations terre à terre, l’espoir est bien trop absent face au spleen noir, bourbeux, qui envahit les écrits.

Une chape de plomb nous tombe sur la tête, réduit notre vision à ce petit rectangle noirci de mots en quête de sens, de mots qui font le bilan, à un instant de la vie, un œil dans le rétroviseur, un autre sur le futur. Avenir présent passé s’entrecroisent , nimbé du même halo trouble, de celui qui cherche des réponses là où elles n’existent pas tant qu’elles n’ont pas été vécues.

Constat ?

Les mots d’Anne-Claire Rallo dégagent un parfum qui laisse comme un arrière-goût au fond de notre gorge. Elle expulse ses propos comme on expectore. Le mieux surgit sans doute après, une fois les Poèmes d’ici et d’ailleurs digérés, une fois les plaies pansées (celles d’hier et d’aujourd’hui).

La force réside dans le hors cadre qui se crée à la lecture. Ce hors-cadre contraste avec la froideur analytique des textes, crée une lumière née de ténébreuses pensées. Car après tout, il s’agit de ça, de lucidité. Comment avancer si nous n’apprenons pas de nos erreurs, comment avancer si nous restons naïfs à l’extrême. Se protéger en voyant les choses en face, dans leur crudité nue, pour croire en un ailleurs simplement heureux.

La plume, les mots, tout s’enlace dans un tableau pessimiste, sur des sentiments plutôt sombres, et pourtant, c’est ragaillardi par la lecture, qui nous fait nous dire que nous ne sommes pas totalement seuls à nous engourdir dans cette société de plus en plus folle, à chercher le sens dans l’infiniment petit, dans les éléments les plus anodins, que nous en sortons.

Et d’envoyer paître les doutes.

Renaître après chaque défaite.

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