Playlist 15, électrique, acoustique ? Entropique !

Nouvelle sélection musicale du 09/04/21

Explosive ou douce, folk ou rock, électrique ou acoustique, en français ou en anglais, cette playlist 15 convoque d’anciennes connaissances et de nouvelles venues, n’hésitant jamais à faire le grand écart entre innovation et classicisme, pour régaler le maximum d’entre vous. Il y a de très belles découvertes (Entropie, Magali Michaut) et de très belles confirmations (Caribou Bâtard, Matcha). Bref, on aime la musique et on partage cet amour avec vous. Savourez et partagez.

playlist 15 entropieENTROPIE

Commençons cette playlist 15 par un petit coup de cœur. Non, un grand coup de cœur pour ce Teenager summertime ! Parce que… Parce que quoi d’ailleurs ? Parce que c’est frais, c’est joyeux, c’est un cri d’ado qui remonte du ventre sur fond de guitare rock et d’une voix qui lâche un peu les watts, chose qui n’arrive plus si souvent que ça (d’ailleurs, pour faire un pont, on retrouve cette considération dans Je n’aime que la musique triste d’Adrien Durand tout juste chroniqué).

Toujours est-il que ce morceau est bien fait, bien interprété (le bien est un chouïa faible) et qu’il met une pêche d’enfer. Si nous étions un peu dans la comparaison, nous citerions une espèce de similitude entre Entropie et The Strokes. Pas forcément dans la musique en elle même mais par ce regain rock plus vrai que nature. Bref, on aime beaucoup beaucoup !

FRANCE IS BAKED ON

Il y a instantanément ce truc qui nous plait au-dessus du raisonnable dans ce Perfect ride, cet élément que l’on peut retrouver dans les premiers Noir Désir, ou dans les morceaux alt country de 16 horsepower, un côté un peu hanté, habité par une voix qui semble provenir de derrière nous. Mais pas comme une menace, plutôt comme celle de fantôme d’un aïeul qui voudrait nous guider sur le chemin de la vie. D’ailleurs, peut-être est-ce cela que symbolise ce road trip contemplatif de la vidéo ? Nous ne savons pas véritablement, mais une course parfaite pourrait être la métaphore de la vie, quand on décide d’y voir le verre plutôt à moitié plein qu’à moitié vide.

France is Baked on est le nouveau projet de Damien Bonhomme (qui officiait auparavant au sein de son groupe Ray Mond). Si vous nous suivez régulièrement, vous aurez noté qu’il est également musicien dans Full Moon Little House. En tout cas, nous allons vous reparler de ce nouveau projet qui nous met déjà les poils des avant-bras au garde-à- vous. Ah, que la musique est belle !

MAGALI MICHAUT

Nous sommes d’emblée saisis par la production de ce titre. La voix sonne puissante, les accords de guitare se fondent dans cet esprit 70’s folk jusqu’au bout des doigts. Violoncelle qui apporte une touche de mélancolie, toujours, mais le chant lui porte un espoir ténu, à bout de vibrato. Un léger aspect chanson française, mais un texte sans phrases creuses ou vides de sens. Un serpent qui ondoie, qui nous donne un paysage vallonné, brillant, une tension sensuelle qui masque le silence, ou plus exactement qui le prolonge, avec discernement, avec tact, avec talent.

Ce morceau de Magali Michaut est un indémodable immédiat, qui semble provenir des années où le folk gagnait ses lettres de noblesse, du côté des Etats-Unis, mais en français dans le texte et produit avec modernité.Nous sommes sous le charme de cette qualité qui englobe le titre, comme s’il était évident que tout devrait être ainsi. Dur de dire autre chose, si ce n’est qu’il faut se laisser envahir par ce morceau qui ravage tout sur son passage.

Caribou bâtard.

On aime Caribou Bâtard ! Il nous était quasiment impossible de ne pas les ajouter dans cette playlist 15. Nous avons déjà parlé du duo, mais nous ne résistons pas à le faire à nouveau avec ce nouveau titre paru il y a une semaine. Bento Pesto, qui possède cet inénarrable parfum de soufre et qui mélange avec un certain bonheur son cradingue et mélodie qui tue. Punk, metal, rock, les frontières n’existent plus sous la puissance de feu de Caribou Bâtard qui réussit un amalgame des plus pertinents, surprenant, foutraquement génial (rayez la mention inutile, ou ajoutez d’autres notions, en fonction de ce que vous ressentez) de styles qui d’ordinaire restent bien cloisonnés dans leur petite case.

Rien que pour ça, on aime la personnalité artistique du groupe. Mais c’est surtout parce que le morceau est d’une efficacité redoutable qu’on adore le duo. Parce que, mine de rien, c’est très pop Bento Pesto ? Non ? En fait on s’en fiche, seul l’ivresse compte !

EMPTY HEAD

Tempo frénétique, rock sous tension, relents de Cobain dans l’impact de la voix sur le début du refrain, son à la fois doux et proposant une certaine rugosité de la basse. Il y a un danger qui rôde, un sentiment qu’il faut soit fuir, soit faire face, mais en tout cas ne pas rester impassible. Hyper efficace, tant dans le son que dans l’image animée, Cosmic rave montre qu’Empty Head contrairement à son patronyme en a sous le ciboulot, mais également dans les pattes. On conseille à tous ces amoureux de la musique évoluant entre Muse et Nirvana.

LABOTANIQUE

Mettre en relation musique et botanique (et aspects sociaux/sociétaux également), voici une façon originale de traiter l’une et l’autre. C’est ce que propose Labotanique dans Le syndrome du banlieusard et son EP Expression végétale qui sortira le 25 juin. Forcément, il y est question de racines, de végétation, de mouvement, avec toujours ce rapport entre l’humain et le végétal. Plutôt maligne, emplie de sens, la musique du duo d’agronome repose sur une pop plutôt dansante, mais au sein de laquelle demeure une fragilité, une mélancolie légère également.

A l’heure où, faut-il le rappeler, le climat se dérègle et force certains peuples a quitter leur lieu de vie, comme le pollen d’une plante qui s’envolerait sous l’effet du vent ou au passage d’une abeille ayant résisté à l’emploi de néonicotinoïde, pour se planter ailleurs, Le syndrome du banlieusard interroge sur l’appartenance à un lieu.

Pour plus d’explications sur le titre, nous vous renvoyons sur la fiche technique de la plante ayant inspiré ce morceau, autrement dit le (ou la?) Polypodium vulgare, autrement appelée Polypode commun, Réglisse des bois, Réglisse sauvage.

L’ENVOÛTANTE

Deuxième extrait du futur album de L’Envoûtante que nous vous dévoilons. Une nouvelle fois, nous ne vous ferons pas l’affront d’une explication de texte. Nous, on aime l’aspect révolutionnaire du duo, on aime la tension de la voix et de la musique. Minimaliste mais pressante, crescendo d’intensité sur près de 4 minutes, la langue est belle et le son au diapason de ce que le sens dégage. Ouais, poing levé quoi ! Et l’espoir, toujours, féroce !

MATCHA x TANDO

Poursuivons cette playlist 15 avec de l’urban, même si nous n’aimons pas l’urban. C’est comme ça, les goûts, les couleurs… Mais cette artiste, elle possède un truc bien à elle, qui fait mouche. Nous avions partagé son single Seule, et nous avons envie de perpétuer le mouvement en partageant ce Je m’isole qui nous fait encore une forte impression. Sans doute parce que Matcha possède une putain de voix qui véhicule force et fêlure(s) sans basculer dans le jeu surfait. Musicalement, nous sommes aussi dans une certaine sobriété, celle des titres sûrs de leurs sonorités.

Et puis il y a ce texte qui lui colle à la peau. La ligne de chant déboule sans crier gare, bouscule, caresse, déstabilise. Sur des tessitures évolutives, caméléon, tout se fond dans une teinte mélancolique, comme ce cri de ceux qui ont survécu. Matcha possède une grande classe et il est fort probable que nous continuions à partager les actualités de la chanteuse dans les semaines à venir (et ça tombe bien, son EP ne devrait plus trop tarder).

SNOC

Alors ce titre nous fait bien tripper. Pur esprit déconne rock n’roll. Enfin déconne sérieuse quand même. L’attaque est rock, indubitablement. Le chant est juste parfait, blasé, dégage une certaine arrogance, adulte enfant qui constate simplement qu’il a La rage against la machine. C’est à la fois drôle et malin, totalement dans l’état d’esprit originel du rock, avec son côté mauvais garçon qui se fout un peu de tout. C’est de SNOC, groupe Bordelais qui a quelques années de musique derrière lui mais dont voici le premier clip réalisé par un pro (Alain Duplantier) comme l’explique le groupe.

Au fait, ce n’est pas parce que le rock atteint ses 70 piges (paraît-il qu’il est né en 54) qu’il n’en est pas moins un ado en fleur. Et c’est tout à fait ce que dégage ce morceau préfigurant le nouvel album du combo prévu fin avril et sur lequel nous n’allons pas tarder à poser une oreille attentive !

MARINA ALLEN

Images traitées comme si elles provenaient d’une vieille bobine oubliée dans un grenier, le clip sert à merveille un morceau folk inspiré de ceux des années 70. Délicat, guitare voix, bref puisqu’il dure un peu plus de 2’30, tout semble dit dans les 15 premières secondes. Mais Marina Allen nous empêche de nous endormir sur nos certitudes et le titre gagne bientôt en corps et en pouvoir séducteur (qui était néanmoins déjà présent dans cette base épurée).
Les grandes heures de la musique s’imposent à nous avec une délicatesse dans la composition, dans les instrumentations. Fin, le morceau possède tous les ingrédients nécessaires pour être un grand morceau. Ce qu’il est, cela ne fait aucun doute. Le nouvel album de Marina Allen arrive le 04 juin et répond au nom de Candlepower.

JUANITA STEIN

Son EP live sort fin mai mais la chanteuse Juanita Stein nous propose cet extrait très anglais, Snapchot (locked down, live from Brighton electric). Pourquoi sonne-t-il si anglais ? Attendez le refrain, vous comprendrez. Tout commence comme un titre pop comme il y en a tant. Début du titre minimaliste, reposant sur la voix, quelques arpèges de guitare + violon + léger jeu de cymbale. La basse se greffe au deuxième couplet, début d’une tension. Adjonction des autres guitares, la batterie se libère après un court break. Le refrain se veut psychédélique, évoque le Barrett des albums solo. Mais toujours avec cette forme de nostalgie dramatique. Bref, le titre nous donne envie d’en découvrir davantage, vous n’êtes pas d’accord avec nous ? Quoi qu’il en soit, ce titre nous paraiîr parfait pour refermer cette playlist 15 haute en émotions.

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Comments (2)

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      Patrick Beguinel

      Les emmerdeurs sont attachants malgré tout ! Merci, erreur corrigée, honte sur moi (c’est pas faute de me relire mais des fois, on ne voit plus rien à force).

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