PLAYLIST 37, ne jamais se contenter des codes

Nouvelle sélection musicale du 24/09.

Il apparaît clairement que les artistes et groupes présents dans cette nouvelle playlist ont décidé de ne pas se contenter des codes. En effet, chacun à leur manière, en triturant les sons, en bidouillant leurs compositions, en imaginant des titres enregistrés avec les moyens du bord, contribuent encore et toujours à faire de la musique un endroit d’exploration, de découvertes. On aime ce foisonnement d’idées qui ne finissent jamais de nous retourner la tête et le cœur, bref, qui nous fait nous sentir vivants.

playlist 36 anna ne jamais se contenter des codesANNA

Anna n’est pas une femme, c’est un groupe, à l’origine un artiste solo, Martin Vidy. Do it yourself one man band, bricolant ses chansons seul à la maison, sur enregistreur cassette, avec des bidouilles en tout genre, il s’acoquine, sur Night night, son nouveau single, et plus largement sur son nouvel album Guilt (qui verra lui le jour en novembre chez Howlin Banana et Another record), avec trois autres musiciens, dont deux issus du jazz. Il s’agit de son 4é opus.

Quant au morceau en lui-même, il est assez sympathique, pour ne pas dire complètement hors mode mais avec un putain de charme. Celui-ci réside dans un équilibre entre instantanéité et côté très travaillé du morceau, autant que des sonorités. Claviers sonnants comme les vieilles bandes-son des consoles 8 ou 16 bits, ritournelle obsédante, timbre de voix surprenant, tous les ingrédients pour devenir accro sont présents. Il nous tarde désormais de découvrir ce single entouré de ses petits camarades d’album.

NO MONEY KIDS

C’est un groupe qu’on aime beaucoup par ici, qui revient le 26 novembre avec son nouvel album Factory. Les No money kids, duo blues-rock/electro nous fait, sur Brother, penser à l’autre duo presque mythique The Black keys (et son hit ultime Lonely Boy) en alliant essence blues aux machines (pour les rythmiques uniquement). Si le mélange peut paraître osé, la conviction du groupe fait allègrement pencher la balance du côté plaisir jouissif.Il y a de l’énergie, du sens, un respect entre le sacré et le moderne ; Bref, ça fonctionne à 200% et on ne boude pas notre plaisir en attendant la parution de l’album !

SPLEENARIUM

Des fois, nous recevons des vidéos qui nous bottent, qui ne sortent pas tout de suite, alors on se dit qu’on a le temps. Et on les oublie. Et on les retrouve 3 mois plus tard, en nous traitant de tous les noms parce qu’on a l’impression qu’on est des grosses bouses. C’est encore pire quand le groupe en question fait un peu partie « de la famille ». Mille excuses à Spleenarium, qu’on aime beaucoup (c’est un euphémisme). Ce Bad joke ne viendra pas ternir l’amour éternel que l’on porte à ce groupe plus américain tu meurs même s’il est français. Superbe comme d’habitude, en plus ça met de bonne humeur. Et bref, on s’excuse on mérite pas !

FABIEN REVAUX

Même si ce Beauté divine est assez calme, intimiste, l’EP de Fabien Revaux, En boucle, est plutôt rock, chanson rock. Thèmes actuels, sur fond de musique rock à la façon des groupes 70’s, c’est-à-dire en gardant une bonne assise blues, sa musique est à même de traverser les âges puisqu’elle s’émancipe des modes. Chacun des 5 titres dégage un parfum d’intime, évoque des constatations personnelles sur le monde qui est le nôtre, avec un petit côté parfois mordant, parfois cynique, parfois (souvent) tendre comme sur ce Beauté divine. En boucle est sorti la semaine dernière et vous pouvez le retrouver sur les plateformes habituelles.

FRISE LUMIÈRE

Abscondre, c’est le morceau frustrant par excellence, parce qu’il est tendu, répétitif, jusqu’au point de rupture qui n’arrive jamais, jusqu’à une forme de folie qui se concrétise ici sous forme d’ajouts successifs de légères touches de guitares, de basse. La spirale est descendante, nous entraine au creux de la Terre, pourtant elle pourrait nous conduire au ciel par ce biais, en débouchant de leur côté et en ne cessant jamais sa progression rectiligne qui aimante à elle d’autres éléments périphériques.

Ce titre, aliénant, est d’une force tellurique et ressemble à une mauvaise fièvre, contractée dans un pays moyen-oriental, qui ne nous lâcherait plus et qui pourrait symboliser la guerre, les errances des hommes. Puissant.

CRAVISM & MAYA DIEGEL

On aime l’association entre ces deux-là. On avait déjà partagé leur précédent titre dans une de nos playlists, on réitère la chose avec ce Caryatid & Ladies’ Night aux deux ambiances fusionnant en une seule entité cohérente, avec beaucoup de grâce. C’est chouette, les sonorités sont superbes, la voix chaude. Il y a aussi beaucoup de personnalité et ce petit truc qui dépasse un peu le cadre un peu formel R&B soul pour produire une musique qui, au fond, sans fiche pas mal des étiquettes que l’on pourrait lui coller sur le dos. Bref, on aime !

VANISHING TWIN

Incroyable morceau pop, expérimental, aux sonorités dingues qui nous mettent en émoi. Groove saisissant, délire sonore, le tout tient méchamment le bitume et nous conduit aux frontière d’une pop qui casse les codes de jadis pour proposer une vision de demain. Inventif, fou, la musique de Vanishingt twin nous ravi. Cet extrait annonce la parution prochaine de nouvel album du combo, Ookii Gekkou, qui sortira le 15/10 chez Fire Records.

SERVO

Obsession. Tout est histoire d’obsession, ce truc qui nous tourne en tête, nous rend fou, n’en ressort jamais à moins que nous puissions l’exorciser par le sang, ou par le son. Dans cette nouvelle live session, Servo, avec son titre Ô god, nous embarque dans des ténèbres darkwave, postpunk désespérées mais o combien jubilatoires. Comme sur la précédente session, on aime le parti pris presque crépusculaire de la vidéo, avec cet éclairage central projetant inquiétantes ombres sur les murs, partout autour du groupe.

La musique n’a rien pour nous rassurer, notamment par cette voix elle aussi inquiétante, une voix non pas sortie d’outre-tombe mais d’un cauchemar innommable, ou nous serions face à une bête terrifiante, celle qui symboliserait tous nos mauvais penchants, nos désirs déviants. La transe générée par Servo est à la fois belle à en pleurer et flippante à en crever. Et forcément, quand on ressent tant d’émotions, c’est que forcément, c’est bon.

PHIL PACE

Play in the sunshine est un morceau qui fonctionne très bien, dégage un côté anglais plutôt très sympathique, tout en prenant une direction assez originale par ces sonorités un peu étouffées, un peu tassées qui lui confèrent une aura particulière. La ligne de basse est trépidante, joyeuse, et le titre dégage de fait un côté enthousiasmant, euphorisant. Et puis on a l’impression d’entendre la maquette d’un pote, ce qui renforce le lien de proximité avec ce morceau et son auteur. Le titre ouvre l’album Rarities, cinquième de Phil Pace, déjà disponible.

BEUBEU

De la joie, une pointe de mélancolie, tout un spectre d’émotions entre les deux, porté par une électro dream très bien faite et joliment mise en image à Labenne dans Les Landes. Nous aimons l’atmosphère qui règne sur le titre, mi léger mi grave, mais jamais clinquant, tape-à-l’œil. Bref, c’est exactement le genre de morceau à écouter en fin de soirée, qui nous rappelle la frénésie des moments passés et qui fait redescendre la pression avant d’aller se coucher, des images d’ailleurs plein la tête.

GUI FLOR

Nous terminons cette playlist avec un morceau qui nous fait un drôle d’effet. Fait maison, lo fi, Gui flor nous propose un titre avec un charme fou, dans une folk spatiale, qui dégage un parfum rétro totalement craquant. Des fois, il ne faut pas chercher plus loin que cette ambiance unique qui découle d’un titre, quand bien même tout paraît improbable. Ici, tout s’imbrique à merveille, voix, guitare, rythmique hyper basique, mais déclenchant une réaction en chaine qui nous laisse sans voix, heureux.

Un morceau « soleil » comme on aime, mêlant une base classique agrémentée de touches électroniques qui apportent un décalage psychédélique à l’ensemble. Bref on aime on aime on aime ! (tal e tal records)

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