[ALBUM] SPLEENARIUM – Volume I // Beauté & Désespoir

Volume I, premier album de Spleenarium (disponible le 5 décembre sur les plateformes).

Dans la médecine antique, d’après la théorie des humeurs, répandue par Hippocrate, il existerait quatre types d’humeur. L’une d’elle serait liée à la bile noire sécrétée par la rate, “splēn” en grec, qui serait la cause de notre mélancolie. Terme qui donnera naissance au mot aussi poétique qu’anglais, le spleen. Par la suite, l’auteur des Fleurs du Mal, Charles Baudelaire, couchera sur le papier son vague à l’âme et marquera plusieurs générations de lycéens et d’amoureux de poésie. A l’humeur plutôt mélancolique, Spleenarium, loin d’Athènes et de ses banlieues, nous vient directement de la ville rose.

De formations musicales multiples

Les quatre membres du groupe ne sont pas des inconnus. La plupart arpente la scène locale toulousaine depuis plusieurs années et viennent de formations musicales diverses telles que Westwego, Octarine,The DeNiro’s ou encore Sex Drug & Rebetiko. Notre quatuor se compose de Dedzu, chanteur, guitariste et principal auteur-compositeur, de Fab, Nathan et Raph, musiciens aux multiples talents.

Spleenarium voit le jour au printemps dernier, époque assez insensée durant laquelle chacun d’entre nous a pu se remettre en question. Nos amis toulousains ne sont pas restés bras ballants et ont profité de cette période, quelque peu anxiogène, pour se sublimer, et s’autoriser à faire ce qu’il n’aurait peut-être pas pu faire en dehors de telles circonstances.

Une Musique du Monde

Baudelaire écrivit à propos de la musique, “Je sens vibrer en moi toutes les passions, d’un vaisseau qui souffre; le bon vent, la tempête et ses convulsions”, et c’est exactement ce que nous ressentons en écoutant ce volume I, où chaque chanson est comme une vague, qui nous berce, ou une lame de fond. Cependant nous sommes toujours ramenés sur le rivage avec l’écume des mots. L’album est un brassage des genres, hétéroclite, entre Americana, Alt-country, World, Folk et Pop. C’est une Musique du Monde qui voit le jour dans ce laboratoire du Spleen.

Dedzu et ses acolytes abordent des questions existentielles que nous nous sommes déjà tous posées. Nos peurs. Nos craintes. Nos doutes, par exemple avec A Sheet of Certainity. Le morceau Dead Skin quant à lui nous interroge sur comment devenir une nouvelle personne, comment se reconstruire malgré son histoire personnelle (“Wanna be there as a complete unknown and disappear when your life weighs a ton”).

Trompette et Scie Musicale

Il est question d’amour. L’amour sous ses innombrables visages. Que ce soit le pardon et les regrets sur Honey Tale, l’indécision sur Bad Joke ou encore la séparation, la désillusion sur Aerialist, hymne à l’amour sans filet. La trompette et la scie musicale d’Igor Estrabol en guest, alliées à un texte aux mots justes (“My heart in confetti, but I’m not on parade, it’s all tears and pain”) font de ce morceau un petit joyau.

Nous parcourons le monde avec Spleenarium, comme avec le très latino Lo Que Sera y Lo Que Ha Sido ou bien le mystique Off The Wall, où nous sommes plongés dans une nuit noire, au milieu du désert en compagnie de Touaregs. Mais également sur Late où la Lyre Grecque de Pascal Demonsant nous amène sur les bords de la Mer Egée. On a Sunny road, morceau dylanien avec Tijean Dalmayrac à l’harmonium, clôture ce voyage avec la musique comme seul passeport.

Spleenarium nous offre douze titres éblouissants où la puissance des textes s’entremêle à la qualité musicale de ces apothicaires émérites. Ce Volume I est un spleen “doux” qui nous renvoie au fait que nous sommes des femmes, des hommes avec des fêlures, que la vie est faite de hauts et de bas mais qu’il y a toujours une lueur d’espoir. La rage de vivre n’est jamais très loin.

LGH

spleenarium, volume I

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LGH
(Le Gosse hélicoptère) j’adore découvrir de nouveaux artistes encore inconnus du grand public
et chercher ceux qui dans le passé ont fait ce qu’est la musique aujourd’hui.
La musique m’accompagne en permanence et tient une place primordiale dans ma vie.
Mon maître-mot est l’éclectisme même si mon cœur balance pour le rock sous toutes
ces formes. J’affectionne également la littérature et plus particulièrement la littérature
anglo-américaine (Bret Easton Ellis, Don Delillo, Jonathan Franzen,…).

 

 

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