14-23 De Kitano Graffiti à Grand Ressac (+bonus)

Playlist du 28 avril 2023

KITANO GRAFFITI, live session Caroussel

Anciens chanteur de We hate You Please Die, bassiste/chanteuse du projet Bank, batteur de Unschooling se donnent rendez-vous, autour de Hugo Gauvry-Calore (compositeur) pour un nouveau projet fou fou appelé Kitano Graffiti. Cette nouvelle formation inspirée par la vague Oh Sees et pas mal de groupes japonais déroule un rock gonflé à bloc où se côtoie avec une égale bonne humeur punk et pop. Les guitares sont bien présentes, tout comme les rythmiques enlevées, mais tout reste aisément accessible par le biais d’une musique jubilatoire dans laquelle infuse une bonne dose de pop culture. Génériques d’anim’ et punk’nroll aux gimmicks bien sentis croisent le fer dans un déferlement de décibel pas piqué des hannetons. Plaisir pas coupable, Kitano Graffiti se savoure comme un pogo bien dosé face à la scène. On en redemande !

MANDARINA, Villa Adriana

Reposant sur une musique sensuelle, une ligne de chant inventive, Villa Adriana nous conduits sur les rives de l’Amazonie où se déroule une étrange histoire d’amitié entre un enfant et un reptile. Si le sujet reste surprenant, évoquant un conte pour enfants, la musique du groupe, elle, n’est en rien enfantine. Tout y est léché, comme cette base rythmique douce mais catchy, comme cette voix qui apporte des modulations intrépides à cette histoire pleine d’un romantisme naïf. Nous nous laissons donc envoûter une nouvelle fois par l’art de Mandarina, celui de nous embarquer dans un univers riche en couleur et en sensations diverses.

 

VERTEBRE, T’as dû vouloir la mort.

Ça tabasse bien avec Vertebre ! On pense un peu, musicalement, à un groupe comme Meule (qu’on aime trop sur litzic), mais vocalement et textuellement, on est plus dans un esprit punk et vindicatif. Une part de déprime, une part de révolte, un esprit no futur, tout est réuni pour nous mettre les poils. Entre post punk et électro, le titre, relativement poisseux, nous électrise et nous rappelle que la musique reste un cri qui vient de l’intérieur. Brulant et ardent, T’as dû vouloir la mort s’avère venimeux et toxique, tout ce qu’on aime donc ! Ce groupe rennais, mené par Ron Kring mérite qu’on s’y penche avec attention !

https://open.spotify.com/album/710ul2TpsG2ZvdZA8hMWFy?si=zN4-YM9OTO-VMSH_WC9UDQ&context=spotify%3Aalbum%3A710ul2TpsG2ZvdZA8hMWFy 

SAID SARA, Same

Acoustique délicate et voix légèrement éraillée nous permettent d’entrée dans l’univers tout en nuances de Said Sara. On pense, un peu vite fait, à Lou Reed dans cette manière parfois un peu détachée de chanter, même si les qualités de chanteurs sont ici bien meilleures (quoi qu’on en dise). Si le tout guitare semble de mise, l’adjonction parcimonieuse d’un banjo renforce l’esthétique du tout, de même que cette petite poussée de sève en milieu de titre fini de nous électriser. Et ce morceau, qui paraît joué d’avance, fini de nous surprendre par ces petits arrangements inattendus. Bref, on savoure et on se laisse happer dans cet univers un peu à part qu’est celui de Said Sara.

GRAND RESSAC, Fario

Derrière une base électronique et électrique, une voix surgit avec une forme d’urgence mise en forme par un traitement type micro téléphone. On se trouve captif de cette rythmique en boucle, appuyant une forme d’anxiété. Impossible de se dépêtrer de ce climat « poisseux », qui nous prend par le col et nous entraine à sa suite, sans nous laisser le choix. Bien fichu, le titre ne fait pas de quartier et nous place en témoin direct des états d’âme de Grand Ressac. Entre âpreté instrumentale « mécanique » et douceur organique (le contrechant féminin), le cœur balance. Mais la magie opère. Et c’est tout ce que nous demandons.

BONUS : SIBYLLE, Ophélia.

Dur de mêler poésie et texte littéraire à une musique. Pourtant, avec tact, délicatesse et inventivité, Sibylle y parvient haut la main avec Ophélia. Sur une base jazz, elle déroule un texte fouillé, intense, qui prend forme dans un écrin de sonorités chaudes et sensuelles. Sans racolage, mais avec talent, la voix donne vie à Ophélia, la rend palpable et concrète. Cette musicienne, férue de lettres, nous l’avions découverte avec son titre Souminatrice, qui nous avait déjà électrisés. Elle confirme ici tout le bien que nous pensons d’elle.

Patrick Béguinel

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