[20] des brèves en décollage imminent (Emilie Kosmic & co)
Emily Kosmic
Le clip est sorti hier, et mine de rien (ou peut-être à cause de ça), il nous fait bien décoller et mis en retard sur ce papier. Sur une base musicale qui tabasse bien, c’est une poésie étrangement peu onirique qui nous rattrape au galop. Celle-ci s’ancre dans un réel bien glauque, constat froid et infinie détresse face à l’incompatibilité entre nos rêves de devenir et le poids d’une société sclérosée par les « on doit ». Musicalement, nous sommes loin du Moon Safari d’Air, ou du psychédélisme planant des Floyd, on est dans un mélange électro et punk qui tabasse bien. Le clip, brassant des images de décollage imminent, instaure comme un léger mal-être, entre le besoin d’accomplissement (le décollage) et le retour à la réalité (le décollage passé à l’envers), symbolisant les rêves qu’on étouffe le plus souvent face aux obligations et à l’indifférence.
Fort de son univers riche (voir le compte instagram d’Emilie Kosmic et vous vous sentirez sur orbite), Appolo vise juste, au cœur de l’artiste qui déballe son intime dans une dimension universelle. Un coup de cœur de la rédaction.
Pour faire en sorte que litzic reste gratuit et puisse continuer à soutenir la culture
Transmusicales, dernière phase de la programmation.
Nous en terminons avec l’exploration de la programmation de la 43é édition des rencontres Transmusicales de Rennes. On commence par quelques curiosités, notamment celle concernant l’espagnol Rodriguo Cuevas qui revisite à sa manière le folklore asturien. Voix haut perchée, musique à la limite de la transe mystique avec cette pulsation électro. Pas forcément le genre de musique qui nous attire de prime abord, mais le charisme de ce « Freddy Mercury » asturien joue pour lui. À découvrir, ne serait que par curiosité. Même curiosité pour le chorégraphe Salim Mzé Hamadi Moissi qui présente sa pièce pour 7 danseurs Massiwa. La danse y est athlétique, nous semble ancestrale. De la même manière que pour Rodriguo Cuevas, nous ne sommes pas spécialistes du genre, mais quand le geste parle de lui-même, avec force et conviction, cela nous touche. À découvrir également.
Nous retournons vers des rivages plus connus, ceux d’un « post punk » poétique, aux rythmiques qui nous électrisent d’un bout à l’autre du corps. Chanté parlé expressif, groove binaire, voix claire qui débite des paroles portant une intensité concrète qui ne manque pas de nous ébranler. Il s’agit de Sinead O’Brien, irlandaise inspirée par la poésie de Y.B Yeats (un compatriote) ou Frank O’Hara (américain lui).
La place de la femme dans le monde.
On avait entendu parler de Star Féminine Band chez les amis de Radio Activ, on ne résiste pas à en parler aussi ici. Ce groupe, composé de femmes, vient du Bénin et promeut, en français dans le texte (et en langue locale également), sur fond de pop, l’émancipation de la femme africaine. Il y a de la candeur dans ces voix (les musiciennes sont tout juste sorties de l’école), un optimisme et un appel au réveil du peuple féminin de ces pays qui, bien souvent, est inaudible.
TEKE::TEKE ne manque pas non plus d’arguments à faire valoir avec sa musique revisitant le mouvement surf rock qui a cartonné au Japon dans les années 60 (d’où il tire le nom de son groupe) en y incorporant un psychédélisme rock superbement réjouissant. Et puis, le groupe, de Montréal, possède un atout supplémentaire, une front woman qui s’avère ultra électrique. Une surprenante découverte à découvrir sans faute !
Si vous aimez Rage Against The Machine, vous aimerez le trio indonésien Voice of baceprot, trio féminin qui, dans ce pays musulman (le plus grand pays musulman du monde) fait figure d’épouvantail. Musicalement, ça tripote méchamment, sans oublier d’être mélodique et gorgé de groove. Immanquable également.
Du côté de Bordeaux, W!zard nous fait également une très bonne impression, tout comme, cette fois du côté de l’île de Wight Wet leg. Gros coup de cœur (et adrénaline puissance 10 000 pour la musique hybride rock et rap de Wu-Lu. On n’en dit pas plus, sa musique parle pour lui (mais on a grave envie de voir sur scène ce que ça donne!). Et si la musique pouvait encore sauver le monde ?
Dédicace/lecture
David Le Golvan sera en séance de lecture dédicace au bar librairie maritime Le Chaland qui passe. Ça aura lieu le 5 novembre, à partir de 19h, c’est à Binic (22), face au port. Un endroit rêvé pour parler de Brutalisme, roman noir et psychologique.
Remix
Squid, qui va bientôt tourner à guichets fermés aux États-Unis a sorti un EP remix de 2 titres de son premier album Bright Green Field. Narrator est ainsi passé à la moulinette de la productrice anglaise Loraine James tandis que Global groove est lui travaillé par le musicien, écrivain, artiste performer Cosey Fanni Tutti. L’univers du groupe inspire d’autres artistes, et c’est tant mieux, d’autant que la qualité est encore une fois de la partie.
Tournée automnale.
On a énormément aimé son EP, on ne résiste donc pas à vous annoncer la mini tournée en France de Wendy Martinez. Elle passera en effet un peu de temps avec le public, le 12 novembre au disquaire The Message à Troyes, le 13 novembre au Hasard Ludique à Paris et le 14 novembre au Fotomat’ à Clermont- Ferrand. L’occasion de partir dans une chevauchée électrique pop de grande élégance avec une musicienne apportant autant d’importance aux textes qu’à la musique.