[EP] WENDY MARTINEZ, La chevauchée électrique.

Nouvel EP disponible le 26/03 chez Le pop club records et Belka.

Le titre de cet EP pourrait être trompeur. Vous pourriez y lire qu’il recèle en son cœur des velléité rock, avec distorsions et crépitements d’amplis, potards réglés sur 10. Mais s’il y a distorsions sur La chevauchée électrique, elles concernent ici celles des sentiments dévoilés dans une forme poétique, pure et métaphorique. S’il y a crépitements, ce sont ceux de ce qui bouillonnent à l’intérieur et qui se révoltent peut-être, surement, derrière l’abstraction numérique qui nous guette tous.

Il est question, toujours, d’observer l’âme humaine avec un peu de hauteur. Nous montons avec Mon aviateur, titre tout en légèreté, musicale il va sans dire, car le propos est lui plus terrien. Amour détruit par la bêtise humaine, il persiste dans le cœur en peine de l’amoureuse qui a perdu celui qu’elle aime, ou dans celui de l’être humain ravagé par l’existence même par l »idée de guerre. Suit le morceau titre de cet EP (La chevauchée fantastique donc) commence par un « Je t’aime » susurré, à la manière d’une Jane Birkin / je t’aime moi non plus. La seule chose que nous voulons répondre à Wendy Martinez, c’est que nous aussi nous l’aimons pour cette capacité à véhiculer l’émotion sans démonstration ostentatoire. Le titre est d’une sensualité folle, traduite par une basse organique et une mélodie qui s’infiltre dans notre épiderme.

Sensualité…

La voix nous conduit vers un 7éme ciel dégagé, dans lequel peut-être retrouvons nous ce fameux aviateur, allez savoir ? L’entame du 6 titres se veut une réminiscence des années 70, pas peace and love, simplement inspirée par des sonorités analogiques/organiques qui donnent chair et corps à des titres à l’écriture « vérité », celle des sentiments qui nous habitent et que parfois nous avons du mal à verbaliser (ce qu’ici Wendy Martinez réalise à merveille). Kilomètre zéro et le magnifique L’aube (feat.Ottilie) ne viennent pas gâcher cette fête rétro tout sauf datée.

Retrouver dans les recettes de jadis le terreau pour produire une pop racée et intemporelle n’est pas toujours chose aisée. Ici, chaque son nous propulse dans une époque que nous n’avons pas connue, tout en tirant un fil invisible vers une modernité totalement d’actualité, celle exprimée dans Écran triste, triste réalité de l’effacement de l’homme derrière son écran. L’amour y est toujours évoqué, fonctionnant, ou dysfonctionnant sur l’ordre d’un on/off, électrique (était-il nécessaire de le préciser ?). Les sonorités s’émancipent, sur ce morceau et son suivant, Les vieilles filles en fleur, des années 70 pour s’acoquiner avec le début des années 80, sans perdre en charisme, ni en identité.

(version sans le featuring apportant une dimension pique supplémentaire)

L’aube.

Ce moment où tout recommence, où tout semble possible. Ce titre est simplement sublime. Martinez y est amazone, conquérante, forte, prêtresse du sentiment d’amour et de vie. Charnel, ce titre possède des choeurs divinement efficaces et une rythmique épique qui nous transporte au-delà de la simple musique qu’elle propose.

L’aube, porte son nom à merveille et ce mot pourrait synthétiser l’essence de ce mini album, symbole de renouveau, de transformation, tel le papillon s’extirpant de sa chrysalide. L’écriture, pleine de maturité de Wendy Martinez fait mouche, se développe dans des lignes de chant qui permettent à la musicalité de l’EP de se frayer un chemin tout à l’intérieur de nous, pour ne plus en ressortir. Nos épidermes se font sensibles, comme l’ensemble de nos sens qui, électrifiés, transmettent les frissons poétiques de chacun des textes ici présents. Et elle se situe là, La chevauchée électrique, dans ce que l’inexplicable d’une chanson provoque chez nous. Alors oublions les analyses et laissons nous aller à rêver, et à ressentir…

wendy martinez la chevauchée électrique

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