JEANNE MALYSA, début d’interview

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crédit photo : Caroline Hache

Notre autrice du mois se dévoile.

Nous avons interrogé Jeanne Malysa sur son parcours, ses goûts littéraires, et surtout sur ce qui l’a conduite vers l’écriture érotique. Le début d’interview de notre autrice du mois, c’est tout de suite.

L’interview.

Litzic : Bonjour Jeanne. Tout d’abord, comment allez-vous ?

Jeanne Malysa : Bonjour Litzic ! Je vais parfaitement bien. La vie est belle. Ravie de revenir chez vous.

L : Quels sont vos premiers souvenirs de lecture ?

Jeanne Malysa : Les malheurs de Sophie de la comtesse de Ségur. Je n’en avais pas encore vraiment conscience, mais avec le recul, ce personnage m’a toujours fascinée par son impertinence et cette liberté si chèrement payée. La comtesse m’a donné le goût de la lecture très tôt et j’ai dévoré tous ses livres.
Et les aventures d’Astérix le Gaulois. Avec Uderzo et Goscinny, j’ai plus appris en histoire (voire en géographie) qu’à l’école concernant cette époque ! Ils m’ont permis aussi de développer mon sens de l’humour. C’est grâce à eux que je suis devenue une fiévreuse lectrice de BD.

L : Quels sont les auteurs/autrices qui ont eu une influence majeure sur vous, tout au long de votre vie ?

Jeanne Malysa : Ma réponse va peut-être étonner, mais je n’ai pas vraiment d’écrivains favoris. J’ai des goûts tellement éclectiques en lecture (et musique) qu’aucun nom ne me vient spontanément à l’esprit, ou alors la liste serait bien trop longue. Elle débuterait par Marcel Aymé, continuerait avec Maurice Druon, Ken Follett, René Goscinny, Stephen King, Dean Koontz, Lovecraft, Guy de Maupassant, Ellis Peters, Dan Simmons et finirait avec Émile Zola. En gros.

« Et les aventures d’Astérix le Gaulois. »

L : Quand avez-vous commencé à écrire pour vous ? Etait-ce un besoin ou juste un essai qui s’est avéré payant ?

Jeanne Malysa : Très tardivement, contrairement à beaucoup. J’ai eu envie, soudainement, de me lancer dans l’aventure. Je n’avais pas du tout l’ambition de me faire éditer ; je l’ai fait pour mon plaisir. Et puis j’ai osé penser que, éventuellement, cela pourrait intéresser un lectorat. Ce n’est que lorsque j’ai déposé mon premier texte (un pavé qui a maigri depuis) sur le site de lecture Atramenta, sur des forums, et qu’au regard des impressions plus que positives, je me suis dit que je pouvais tenter le coup. C’est grâce à une petite maison d’édition – qui n’existe plus, hélas – que j’ai mis un doigt de pied dans le « milieu » et à présent, mes orteils y sont bien implantés.

L : De quoi parlaient ces premiers écrits ?

Jeanne Malysa : D’aventures plutôt mouvementées dans lesquelles je mélangeais allègrement le suspense, la romance, l’historique, l’ésotérisme, l’érotisme, le surnaturel. C’est d’ailleurs devenu une saga (Thuata) et il faudrait que je la termine (tout est prêt, il me manque plus que la finition). Comme vous le voyez, je ne m’enferme pas dans une unique catégorie, j’aime utiliser beaucoup de genres, jouer avec eux. Si seulement j’arrivais à trouver le temps pour m’y replonger…

L : Vous êtes à la fois directrice d’une collection de littérature érotique pour les éditions Ex Aequo et autrice dans ce même genre. Comment vous êtes vous dirigée vers ce genre littéraire ? En étiez vous une consommatrice ?

Jeanne Malysa : Si je peux me permettre de rectifier : je suis directrice de deux collections, Alcôve et Vibrato. La première est effectivement centrée sur l’érotisme et la seconde porte sur le sentiment amoureux, mais dans le sens très large du terme, comme il est mentionné sur le site des éditions Ex Aequo.

Et si j’ai été amené à diriger Alcôve, c’est parce que Laurence Schwalm, la créatrice et gérante de la maison d’édition me l’a proposé après avoir lu le recueil de mes nouvelles « Dans tous les sens » que je lui avais soumis (elle en avait déjà édité trois de moi dans cette collection). Elle a aimé mon écriture et mon style correspondait à ce qu’elle recherchait pour Alcôve. Depuis, j’en dirige une seconde, mais là n’est pas le sujet.

Pour répondre à la seconde question, oui, je suis une consommatrice de livres érotiques et ce depuis mon adolescence.

De Sade à Alphonse Momas en passant par Pauline Réage (Dominique Aury), Régine Desforges ou Esparbec, tous ces écrivains m’ont marquée dans la chair, si je puis dire. Il se dégage de leurs ouvrages une liberté d’être, une conscience aiguë du plaisir, du désir, de la jouissance, qui me laisse parfois pantelante. Certains vont très loin dans les fantasmes et s’aventurent dans les interdits que la morale réprouve, ils osent et c’est justement cela qui me parle.

L : Qu’est-ce qui vous motive dans l’écriture érotique ? Est-ce de décrire une sensation au plus près du ressenti ou au contraire une façon d’exprimer des fantasmes, de faire rêver, d’exciter le lecteur ou la lectrice ?

Jeanne Malysa : Tout cela en même temps, je pense. Et aussi le défi. Ce n’est pas si facile d’écrire les choses du sexe sans lasser ni le lecteur ni soi-même. Mon style est plus dans la suggestion, la description des sentiments et des sensations que dans la représentation photographique au poil près d’un plan. Il faut manier un vocabulaire bien particulier, avoir du doigté dans la mise en scène, titiller le lecteur par tous les bouts, l’amener à ne tenir le livre que d’une seule main, faire en sorte que son souffle s’accélère, ou que les joues rougissent. C’est tout cela qui me motive quand j’écris des passages érotiques : penser que la personne qui me lit vive au moins un de ces petits bonheurs, qu’il prenne du plaisir et imagine… Je lui donne des outils, à lui de s’en servir pour aller là où il veut.

Plus d’infos

En découvrir davantage sur Jeanne Malysa, sur ses romans/recueils de nouvelles en vous rendant sur le site des éditions Ex Aequo

Relire l’interview de Jeanne Malysa, directrice de collection.

Relire la nouvelle « Blanche ».

Découvrir la collection Alcôve et la collection Vibrato

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