[ SUITE INTERVIEW ] GUY TORRENS, profondément humain

Suite et fin de l’interview avec notre auteur du mois Guy Torrens.

Découvrez la suite de l’interview de notre auteur du mois Guy Torrens. Retrouvez également la première partie ICI.

L’interview.

Litzic : Ta plume mêle surnaturel, de façon légère, et poésie. Que t’apporte l’un et l’autre ?

Guy Torrens : C’est je pense la difficulté que j’ai avec la réalité brute, je dirais presque brutale. La poésie et le surnaturel me permet d’adoucir la vie des personnages, de leur laisser une porte de sortie. Personnellement j’essaie de percevoir au delà de ce qui paraît évident. l’image qui me vient c’est celle de l’iceberg et j’aime imaginer ce qu’il y a dessous.

L : Dans Les cendres muettes et Les saisons de l’après, l’Histoire se mêle à l’histoire. Quelles sources d’inspirations sont pour toi cette période s’étendant des environs de la Seconde Guerre mondiale à la fin du siècle ?

Guy Torrens : C’est d’abord une période dans laquelle j’ai vécu, le pacifisme a été pour moi une des raisons de mes engagements, ensuite en étendant la réflexion, je m’interroge sur ce besoin d’une partie de l’humanité à massacrer l’autre, à cette intolérance constante et ce goût du malheur et de la mort. je n’ai bien sûr pas trouvé de réponses. Mais mes personnages essaient de remettre de l’humain dans ces moments de haine. Ce ne sont pas des guerriers ou des guerrières mais des amoureux profonds de la liberté d’être, par exemple dans le roman « La nuit de l’aube » le personnage principal se balade avec sa conscience personnifiée par une vieille femme, qui le pousse à vivre et à ne pas subir.
Pour Les cendres muettes, dans la première nouvelle, c’est une période que j’ai connue enfant, il y a des éléménts réels ( le suicide de ma grand-mère) et d’autres complètement inventés ( la rencontre avec Camus).

L : J’apprécie la pudeur qui se dégage de tes textes. Beaucoup d’auteurs traitant d’homosexualité y parlent de la sexualité pure et non de l’amour entre deux personnes du même sexe. Je trouve qu’en ce sens ta plume y est plus pertinente et bien plus encline à l’ouverture d’esprit (de ceux qui l’ont étriqué, cet esprit). Choix délibéré ?

Guy Torrens : Je dirais choix imposé parce que c’est ce que j’ai vécu et ce que je vis et que parler du sexe pour le sexe je ne vois pas l’intérêt d’autant que c’est très intime et que je n’ai aucun goût pour l’exhibitionnisme et ce qui m’importe c’est cette alchimie qui peut naître entre deux personnes et qui peut durer ou pas. Je suis fidèle en amitié et en amour. Mes livres sont d’ailleurs dédiés toujours aux deux mêmes hommes. ça ne m’empêche pas, tu l’as d’ailleurs souligné, d’être crue quand c’est nécessaire.

L : Comment procède tu pour écrire tes histoires ? Les thèmes se dégagent-ils d’eux-même avant l’écriture ou bien te laisses-tu surprendre par tes histoires ?

Guy Torrens : J’ai des pistes, je prends des notes mais je me laisse complètement surprendre par les personnages et par les histoires qui prennent souvent des tournures que je n’avais pas prévues au départ dans mes carnets et je réorganise le tout à la fin. J’écris d’ailleurs beaucoup plus et je fais un travail de relecture et je supprime pas mal de pages qui peuvent me servir aussi pour d’autres travaux.

L : Les psychologies de tes personnes sont très variées. On dit souvent que l’écrivain ou l’auteur parle de lui dans ses textes. Doit-on comprendre que tu es une personne très complexe, avec une psychologie qui s’étend sur plusieurs spectres ? J’ai plutôt tendance à penser le contraire (nos échanges sont très simples, je le dis pour les lecteurs). Du coup, je me demande si on retrouve beaucoup de toi dans tes écrits ou si une grosse partie n’est elle pas qu’un fantasme d’écrivain pour ses personnages ?

Guy Torrens : J’aime l’image du puzzle ou du kaléidoscope ou de la boule à facettes. Je parle parfois de moi surtout dans mes recueils de poésie et dans une moindre mesure dans mes romans mais je mets en scène surtout ce que j’observe autour de moi. Il y a des traits dans mes personnages qui sont des facettes de ce que je suis et parfois avant d’écrire j’ai l’impression d’être plusieurs et dès que les personnages prennent vie, ça s’ordonne. Je suis surtout un rêveur un peu fêlé.

L : Quels sont les travaux que tu as en cours ? Quels sont ceux que tu projettes de réaliser bientôt ?

Guy Torrens : Un roman terminé  » Le vertige du bourreau » qui j’espère sortira dans l’année, un recueil de nouvelles  » Les dentelles du cygne » et un recueil de poèmes  » Les hommes se taisent parfois ».

 

Guy torrens interview 2

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