[RECUEIL] ELSA DUSSERT, Ô bonheur des maux
Recueil de poésie Ô ! Bonheur des maux d’Elsa Dussert (Éditions Édilivre)
En dix-huit poèmes, Elsa Dussert nous parle de la place que nous devons trouver, dans la société, pour être nous-même, pour être heureux. Ô ! Bonheur des maux nous permet de voir le monde différemment, sous un angle poétique, pas toujours joyeux, mais lucide.
La poésie pour délivrer les maux de l’âme.
La poésie est depuis toujours un exutoire aux maux de l’âme. Sous la plume d’Elsa Dussert, cela n’en est que plus vrai, et poignant. En dix-huit vignettes douces amères, l’auteure du mois de Litzic nous parle de ses interrogations, sur la vie, sur le monde, sur elle-même. Avec une plume toujours délicate, à travers de laquelle pointe souvent un soupçon d’interrogation, Elsa dénonce, revendique et imagine une autre voie possible à travers laquelle nous pouvons nous épanouir.
Elle constate également les imperfections de cette société qui nous entoure, faite de valorisation à outrance à ceux qui n’ont pas de morale, de ces inégalités qui nous frappent si tant est que nous ne soyons pas nés une cuillère d’argent dans la bouche. Les valeurs ? Elles tiennent dans Ô ! Bonheur des maux, une place prépondérante, cruciale, vitale. Car sans valeur, à quoi bon ?
La place des valeurs.
C’est une question qui taraude Elsa Dussert. Comment croire encore que nos valeurs en ont une quand ce monde s’autodétruit ou s’autoparodie ? Les valeurs derrière lesquelles nous devrions nous réfugier pour avancer dans un même élan, sont systématiquement bafouées par ceux qui n’ont que le pouvoir, l’avidité comme hygiène de vie et de pensée. Alors les valeurs de respects ? D’humanité ? Piétinées.
Difficile alors d’y voir clair et trouver son chemin. Mais en jetant ses maux en pâture, Elsa Dussert nous amène à la réflexion, avec une plume enlevée, rythmée comme un souffle de vie, justes et posées, comme pour mieux en extraire la colère et repartir ainsi apaisé. Et tout cas, notre sentiment est, après avoir lu ces extraits de réflexion passés à la moulinette poétique et touchante de leur auteure, que nous pouvons repartir d’un bon pied.
Libérateur.
Pourquoi ? Parce qu’en posant le constat, en l’écrivant dans une prose à cloche-patte, sautillante, comme s’il s’agissait d’un jeu, l’effet qu’elle crée disperse le sentiment poisseux de l’inévitable combat de classe, et même de celui du combat interne, pour décider de vivre sa vie comme elle l’entend. Exposer ses états d’âme comme pour mieux les évacuer. Ô ! Bonheur des maux est l’exemple même que les mots, justement, ont ce pouvoir de nous faire aller de l’avant.
Parce que si tout semble noir, noyé dans un échantillon de marasme à l’image de la société dans laquelle nous vivons, dans laquelle, hélas, trop souvent l’argent prédétermine la place que nous occuperons dans celle-ci (plutôt que nos compétences, notre intelligence et notre humanité), il n’en demeure pas moins que nous avons le pouvoir, par nos mots, de tuer ou de repousser nos maux.
Et avancer, et continuer à rêver à un lendemain meilleur.
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