CÉLINE SAINT-CHARLE, Autour de Praesidia

Céline Saint-Charle autour de praesidiaDernière partie de l’interview consacrée à Céline Saint-Charle

Dans cette ultime partie de l’interview consacrée à notre autrice du mois Céline saint-Charle, nous revenons avec elle sur son dernier roman en date. Ce livre dystopique nous laissait avec certaines questions que l’autrice prend plaisir à éclaircir. Cette interview tourne donc autour de Praesidia, mais pas que.

L’interview.

Litzic : Pour parler un peu plus en détail de Praesidia, peux-tu me dire quel en a été le point de départ ?

Céline Saint-Charle : J’ai été confinée chez moi pendant de longues semaines, suite à une opération chirurgicale, quand le confinement n’évoquait encore rien à personne (ndlr : pour rappel, Praesidia est sorti avant le 1er confinement). J’étais seule toute la journée, avec interdiction de mettre ne serait-ce qu’un pied dehors. Forcément, mon imagination s’est emparée de la situation pour la bidouiller à sa sauce ! D’avoir pris de plein fouet les sensations et les émotions qui accompagnent un confinement solitaire ont nourri mon cerveau et Praesidia en a découlé.

L : On y trouve des similitudes avec les sagas Hunger Games, Divergente. Celles-ci ont-elles eu un impact sur ta façon d’envisager Praesidia ?

Céline Saint-Charle : Honnêtement, je n’avais jamais fait le rapprochement, notamment parce que Praesidia est un one-shot et pas une saga. Je ne crois pas avoir établi de lien conscient avec ces titres. D’autant que Mira Mason n’a pas vraiment de famille, elle n’a personne à défendre, contrairement à Katniss ou Béatrice.

« Qui est encore assez naïf de nos jours pour croire au concept d’égalité des chances ? »

L : Tu aurais pu opter pour le format « série », il y a de la matière à la faire pourtant tu parviens à tout condenser en un seul volume, sans bâcler la chose. Comment as-tu réussi à réaliser cette prouesse ? Ton travail de relecture a dû être phénoménal non ?

Céline Saint-Charle : Il a toujours été clair dans ma tête que je ne voulais pas dépasser un tome et j’ai été intransigeante avec moi-même pendant l’écriture. Je me suis disputée avec mes personnages, qui voulaient telle ou telle scène et qui n’étaient pas contents quand je leur opposais un refus ferme et catégorique. Après ma trilogie Les Nouveaux Temps, où je m’étais autorisée à aller jusqu’au bout de l’histoire en prenant le temps, j’avais envie de m’obliger à produire un tome unique. C’est un travail intéressant, qui oblige à condenser sa pensée et à donner un rythme soutenu.

En gardant cela présent à l’esprit pendant l’écriture, j’ai limité les digressions, les passages un peu boiteux ou sans réel intérêt. Finalement, je n’ai gardé que le meilleur de l’histoire (enfin, je crois !). Du coup, le travail post premier jet n’a pas été plus conséquent qu’avec mes autres titres.

L : Question peut-être un peu étrange, mais … pourquoi un renard ?

Céline Saint-Charle : Réponse un peu facile : pourquoi pas ? ^^
J’aime bien mettre des animaux dans mes histoires, ils sont importants pour moi (j’en ai pleiiiiin à la maison). Dans Comme un moineau, logique, il y a un moineau dans une scène cruciale du livre. Dans #SeulAuMonde, une des sept protagonistes a deux poules. Dans Les Nouveaux Temps, il y a des chiens, des sangliers, des vaches, avec chacun leur portée sur l’intrigue. Dans La divine proportion, il y a un chien…

Pour Praesidia, j’ai choisi un animal dont la présence au Colorado semblerait logique. Et puis, c’est joli et très intelligent, un renard ! Sans parler de la puissance phénoménale de leurs mâchoires…

« Praesidia est le seul roman à ce jour que j’ai écrit en m’inspirant de lieux réels. »

L : Sans en dévoiler trop sur l’intrigue et ses révélations fracassantes, on voit des populations « indésirables » totalement ostracisées dans le roman. Crois-tu que ce soit déjà le cas, d’une certaine manière, dans nos sociétés occidentales actuelles ?

Céline Saint-Charle : Qui est encore assez naïf de nos jours pour croire au concept d’égalité des chances ? Selon l’endroit où tu nais, de la couleur de ta peau, de la catégorie sociale de tes parents etc., tu es mis d’entrée dans une case dont il faudra lutter pour t’extraire. Un eugénisme économique, social, génétique, religieux, sexuel, existe déjà officieusement. Je n’ai fait que pousser la logique jusqu’au bout. Pareil pour le jeunisme évoqué dans le roman.

« Le fléau de Stephen King »

L : Je parlais des sagas plus haut. Comme elles, ton histoire possède un potentiel pour être adaptée à l’écran. Y as-tu pensé en écrivant Praesidia ?

Céline Saint-Charle : Praesidia est le seul roman à ce jour que j’ai écrit en m’inspirant de lieux réels. J’ai passé des heures et des heures à me promener dans Google Earth, à visiter et explorer. Tous les noms cités existent dans la réalité, les endroits ont nourri l’histoire à un niveau important. J’ai vécu l’odyssée de Mira Mason visuellement en même temps que je la couchais sur le papier. Je pense que cela se ressent à la lecture, car tous les lecteurs avec qui j’ai échangé m’ont dit la même chose : il FAUT en faire un film.

Ça ne m’est pas venu du tout à l’esprit pendant l’écriture. Mais j’avoue qu’avec le recul, je distingue sans peine le potentiel cinématographique de ce livre.

L : Quel est ton film post-apocalyptique préféré ? Et ton roman du même genre préféré ?

Céline Saint-Charle : Encore une question abominable ! Je vais finir par me fâcher ! (et tu vas finir en tant que personnage qui meurt dans d’atroces souffrances, gniark gniark)
Pour la peine, je vais en donner deux. Celui qui m’a vraiment marquée enfant et qui est sûrement à l’origine de ma passion pour ce genre : La planète des singes (celui de Schaffner avec Charlton Heston). Celui que je connais pour ainsi dire par cœur : 28 jours plus tard (avec une mention spéciale à Christopher Eccleston, glaçant).

Mais il y a aussi World War Z, Les fils de l’homme, La route…

Côté livres, là, sans hésitation ! Le fléau de Stephen King, lu et relu une bonne quinzaine de fois depuis sa parution. Un outsider vient de se hisser dans ma sélection, que je considère presque aussi bon que Le fléau : Les somnambules de Chuck Wendig.
Mais aussi, tout Max Brooks, la trilogie de Justin Cronin, les romans de Hugh Howey, de Mira Grant…

 » Eh bien, soyons fous : une adaptation ciné ou Netflix de Praesidia ? »

L : Si tu ne devais en citer qu’un (et peut-être y aura-t-il redite)

Céline Saint-Charle : Là, si je comprends bien, ce n’est pas forcément en post-apo ? Plus genre portrait chinois ?

Un film : Il était une fois en Amérique de Sergio Leone

Un livre: High fidelity de Nick Hornby

Un disque : Reasons to hang around de Minor Majority, un groupe norvégien de folk que j’adore

Un artiste ou une œuvre d’art : Summertime d’Edward Hopper

L : Sur quoi travailles-tu actuellement ?

Céline Saint-Charle : Sur un appel à textes qui m’intéresse énormément. Je dois rendre ma copie le 15 août dernier délai. Ça va être chaud !

L : Que peut-on te souhaiter de beau dans les jours, semaines, mois à venir ?

Céline Saint-Charle : Eh bien, soyons fous : une adaptation ciné ou Netflix de Praesidia ?

Site officiel Céline Saint-Charle

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