[ROMAN] CALLIOPÉE VERDET, Les larmes de la déesse.

Tome 2 de la série La magie de Cassandre.

Exercice délicat que de chroniquer le tome 2 d’une saga sans dévoiler le contenu du tome 1, notamment les derniers rebondissements de celui-ci. Nous allons donc essayer de vous en dire le moins possible sur l’intrigue de ce nouvel épisode de la série La magie de Cassandre, nommé Les larmes de la déesse, et nous concentrer plus précisément sur les évolutions de la plume de l’autrice de cette saga, Calliopée Verdet.

L’arbre de cendre faisait se rencontrer Cassandre, jeune femme férue de magie, avec un dieu nommé Frêne (en réalité Ygg). Leur histoire improbable prenait racine dans un environnement qui, au fur et à mesure de l’avancée du tome 1 devenait de plus en plus inquiétant. En effet, une menace plane dans la région où vivent Cassandre, sa meilleure amie Sophia, son Frère Mathéo et d’autres personnages attachants, menace écologique imminente influencée par un mystérieux fond d’investissement. Mais les choses ne sont pas aussi simples qu’il y paraît.

Comme tout tome 1…

L’arbre de cendre, comme tout tome 1, plante les décors, installe les différents protagonistes dans un quotidien qui se trouve bouleversé par un événement, ici totalement surnaturel, puisque, sous l’invocation de Cassandre, un dieu, légèrement décalé, voire parfois totalement à l’ouest, apparaît dans un quotidien on ne peut plus banal. Nous suivons donc l’évolution de ce quotidien modifié tout au long du tome 1, avec des développements sur fond de romance et d’éthique écologique.

L’arbre de cendre se terminait néanmoins sur des révélations fracassantes, nous laissant, forcément, sur notre faim. Ainsi, les larmes de la déesse promettait de répondre à certaines de nos interrogations, et de rétablir une situation peut-être plus « normale ». Ainsi, le décor planté dans le tome 1, la psychologie des différents protagonistes (plus qu’esquissés) enfin posées, le tome 2 laisse place à plus d’action. Et nous pouvons affirmer que Calliopée Verdet sait y faire dans ce domaine.

Projections mentales, quête héroïque.

Si la psychologie des personnages s’affinent et évoluent, il en est de même pour l’histoire. Dans Les larmes de la déesse, la surprise de découvrir un dieu dans son quotidien s’est estompée, elle-même dans une certaine normalité, permettant à Cassandre de retrouver un certain sens à sa vie. Mais un événement inattendue survient, faisant accélérer différents leviers de la série. Nous nous retrouvons dès lors dans une sorte de course contre le temps, laissant néanmoins certaines zones sans réponses (ce qui est tout à fait normal puisque cette série continue après ce tome 2).

L’écriture de Calliopée Verdet est ici plus incisive. L’obligation de poser le cadre ayant été développée précédemment, l’autrice développe ici d’autres points forts de sa plume. Les dialogues sont encore une fois l’un de ses points forts (ils sont rythmés, fluides, documentés quand il le doivent, sans pour autant faire « définition encyclopédique »). Ils apportent un dynamisme réel aux différentes situations qui nous paraissent de plus en plus claires au cours de l’histoire (même si le fin mot de l’histoire reste inaccessible).

L’autre point fort concerne les phases d’action. Là où le tome 1 pouvait parfois s’inscrire dans un faux rythme où les considérations personnelles de Cassandre cassaient un peu le déroulement de l’intrigue, il en est tout autre dans ce tome 2.

L’action en fil rouge.

La situation nécessite que Cassandre sorte (un peu plus) de sa zone de confort. L’évolution de ce personnage s’avère plus qu’intéressante. De jeune femme s’oubliant dans son travail et ses actions écologiques, elle redevient maitresse de sa vie, de ses sentiments également. Un peu comme si l’apparition de Frêne avait été l’interrupteur qui rallume la vie de Cassandre. Nous découvrons un caractère farouche, déterminé, courageux, capable de tout par amour des siens. Seule sa gestion des émotions violentes laisse à désirer (mais dans des amplitudes allant des larmes à la fulgurance d’actions menées sous la colère).

Son acquisition de nouveaux pouvoirs place également ce personnage dans une nouvelle dynamique, dans de nouvelles responsabilités. Si elle découvre tout cela avec surprise, d’autres pressentaient ses pouvoirs et le possible danger que ceux-ci représentaient pour eux. Cassandre, toujours ébahie de ses nouvelles capacités, met moins de temps à réaliser l’étendue de ses pouvoirs. Elle n’hésite plus à aller de l’avant, entrainant l’histoire dans un rythme plus enlevé.

Vivement le tome 3.

La tension est présente sur une bonne partie du roman, tension rendue crédible par une nécessité d’agir vite, et fort, de la part des différents personnages. Tout ceci se déroule dans une linéarité allant crescendo mais ne résistant jamais à ponctué l’ensemble de l’histoire de quelques touches d’un humour bien dosé (proche du comique de situation). Celle-ci permet de dissiper quelques instant le côté presque anxiogène, en tout cas très haletant, de certaines situations. Mais quand la situation est grave, Calliopée Verdet sait faire surgir des aspects dramatiques, toujours contenus, c’est-à-dire ne virant jamais au pathos, qui accentuent les émotions de ses personnages.

Avec Les larmes de la déesse, nous entrons donc de plain pied dans l’intrigue et ses différentes ramifications. Ce tome lance l’aventure de Cassandre et ses amis dans une dimension plus surnaturelle, où la magie et la mythologie deviennent plus présentes, plus concrètes, sans perdre de vue néanmoins ce fil ténu avec une réalité elle aussi sur le point de basculer. Nous attendons donc la suite de l’aventure avec impatience.

les larmes de la déesse calliopée verdet

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