[ROMAN] CALLIOPÉE VERDET, L’arbre de cendre

Tome1 du cycle La magie de Cassandre.

Cassandre est une magicienne. Enfin, une magicienne du dimanche, qui croit au pouvoir de la magie blanche. Elle plante une graine, un soir, fait son incantation et, au réveil, un arbre majestueux a poussé dans son jardin. Mais il n’est pas le seul nouvel habitant de son environnement, puisqu’il est accompagné d’un Dieu, Frêne, qui assure vouloir veiller sur Cassandre. Ainsi commence L’arbre de cendre, premier tome d’une série de romans intitulée La magie de Cassandre, qui nous rappelle, dans ce premier volet, un certain magicien à lunettes et à la cicatrice en forme d’éclair.

Bon, nous n’allons pas vous nier que les deux univers sont très éloignés, néanmoins, nous avons pour postulat de départ une personne croyant vaguement à la magie et qui se retrouve, du jour au lendemain les yeux rivés sur la preuve de ses pouvoirs. Incrédule, Cassandre apprendra pourtant qu’elle possède effectivement des pouvoirs magiques.

Quête initiatique.

Cette histoire se déroule dans une époque qui pourrait être la nôtre, dans une ville qui pourrait être la nôtre. Tout y est terriblement concret, les amitiés, les voisins pénibles, le boulot parfois rébarbatif, tout y est plongé dans un quotidien fait en même temps de routine, de moments de plaisir, de franche camaraderie, ou d’autres d’énervement, de lassitude. Cassandre est une professeur d’histoire de l’art comme il en existe beaucoup, vivant seule, avec son chien. Comme tout le monde, elle a des amis, Martin et Sophia, son chien, Sorley, et son frère, Mathéo. Et comme une part grandissante de la société, elle croit en la catastrophe imminente qui nous pend au nez, celle du désastre du réchauffement climatique. Elle croit aussi qu’il faut agir pour prévenir des conséquences future de celui-ci en agissant dès à présent, quitte à être à la limite de la légalité..

Sa vie prend une tournure magique lorsqu’apparaît dans sa vie un étrange homme, retrouvé nu, dans son jardin, à l’endroit où a poussé, en une nuit, suite à une formule magique, un arbre gigantesque. D’abord surprise, on l’imagine aisément, elle se laisse convaincre par cet homme qu’il est un dieu, qu’elle a appelé (sans le savoir, même si c’est un peu plus compliqué que cela) pour qu’il puisse prendre soin d’elle. Comme souvent, cette rencontre s’avère un moment de flottement, entre incrédulité, incompréhension de deux univers. Les dialogues s’avèrent assez rigolo, léger, mais petit à petit, tout se met en place et la pièce s’articule sur des considérations plus profondes et potentiellement dramatiques.

Romance et quête de vérité(s).

Nait alors un étrange duo, avec d’un côté Cassandre, pragmatique, les pieds bien ancrés dans le sol, et ce dieu, censé prendre soin de « sa magicienne », se retrouvant protégé lui-même par celle-ci. Inversion des rôles. Mais petit à petit, l’histoire entre les deux personnages se développe, des sentiments naissent (chez Cassandre), alors qu’autour d’eux se profile une menace qu’ils ne prévoyaient pas.

Celle-ci prend naissance lorsque le « couple » assiste à une conversation à laquelle ils n’auraient pas dû assister. Ils découvrent que la réserve naturelle, à proximité d’où Cassandre vit, fait l’objet de spéculations immobilières plus ou moins louches. L’histoire se développe, les révélations affluent, et la bande d’amis se retrouve mêlé à une affaire qui les dépasse.

Conscience.

Nous avons plusieurs éléments qui s’entrechoquent dans L’arbre de cendre. Une sorte de romance, une affaire « policière », des événements surnaturels. L’arbre de cendre forme un tout assez explosif et nous amène à vouloir en connaître le fin mot. Malheureusement (ou heureusement), cela n’arrive pas dans le premier tome. Donc, nous avons envie d’aller plus avant dans l’histoire de Cassandre, de Frêne, et savoir où l’histoire nous conduit (sous tous ses aspects).

Ce roman n’est pas exempt de certains défauts qui ont tendance à en ralentir la lecture. Quelques apartés sont facultatifs, quelques considérations personnelles de Cassandre nous semblent également peu pertinentes. Mais ces défauts sont facilement balayés par les points forts de l’écriture de Calliopée Verdet. Parmi ceux-ci, les dialogues. Ils sont absolument parfaits dans la forme, dans leur rythme, apportent toutes les nuances nécessaires pour nous maintenir en haleine.

De la même façon, l’autrice nous décrit avec précision toutes les scènes « surnaturelles », nous dresse des portraits de personnages au plus près de ce qu’on peut espérer, tout en en gardant suffisamment sous la plume pour ne pas tout nous dévoiler lors de ce premier tome. Autre point positif, « l’enquête écologique » nous paraît, malheureusement très réaliste, pour ne pas dire tristement crédible. L’âme humaine et ses méandres n’échappent pas à l’oeil perçant de l’autrice, apportant un sentiment de danger permanent.

La suite ?

Forcément, nous n’avons qu’une envie, découvrir la suite de L’arbre de cendre, apprendre de quoi il retourne exactement, et de découvrir également différents points importants, parmi lesquels ceux de savoir en quoi consiste au juste la magie de Cassandre, et comment l’autrice réussira à mêler le naturel au fantastique, sans perdre justement les spécificités de chacune de ces deux identités.

Le challenge nous paraît ardu à relever. D’autant plus que Cassandre… Mais non, nous n’allons pas vous le dire car ce tome 1 recèle déjà bien des péripéties que nous ne pouvons vous dévoiler comme ça. Il ne vous reste plus qu’à lire cette histoire que nous pensons tout public, même si, par certains aspects plutôt pointus, nous imaginons un âge minimum de 15 ans pour ne pas être totalement perdu (les aspects concernant la réalité du monde de Cassandre, donc du notre, sont en effet très bien documenté). Nous ne savons pas comment nous parviendrons à vous parler des tomes 2 et 3 sans vous en dire trop sur ce premier chapitre qui nous laisse sur notre faim. Ce qui n’est pas plus mal quand vous annoncez un tome 2. Alors, un peu de patience…

calliopée verdet l'arbre de cendre

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