Playlist 26, faire ressurgir l’émotion dans la simplicité
Nouvelle sélection musicale du vendredi 25 juin 21.
L’été est arrivé. Les vacances commencent même pour certains d’entre nous. Le covid semble un chouïa derrière nous. Alors ça se fête, par une longue playlist 26 qui vous propose pléthore de nouveautés toutes fraiches, s’ouvrant sur la bretpop (clin d’oeil à la britpop anglaise, version bretagne) de France is baked on et se terminant avec le rock chamanique, made in breizh également (côtes d’armor, comme pour france is baked on), de Broken Waltz. Entre les deux, le reste du monde. Et un maximum de qualité. Toujours.
FRANCE IS BAKED ON
Nous commençons cette playlist 26 avec ce nouveau titre tout juste sorti du four. PJ Harvey lorgne plus du côté britpop de Blur, période Parklife, que celui du rock de la fameuse chanteuse dont la carrière frôle le sans-faute absolu. Nous retrouvons le deuxième titre de France is baked on, après le très bon … de ce nouveau projet de Damien Bonhomme. Aux réjouissances, un refrain hyper accrocheur, une base mélodique l’étant tout autant, une apparente légèreté qui ne peut qu’avoir pour conséquence de nous faire tendre l’oreille, voire esquisser quelques pas de danse…
Bref, tout est réuni ici pour faire un hit de puissance puisque PJ Harvey possède l’âme d’un morceau britannique grâce à sa construction efficace, principalement portée par ce refrain qui, quoi qu’on en dise, reste une pièce centrale d’un morceau.
LOW
C’est un groupe que nous aimons bien qui revient aux affaires courantes avec Days like these, son nouveau titre, annonciateur d’un album à paraître prochainement (Hey what le 10 Septembre chez SUB POP/Modulor). Ne vous laissez pas berner par l’introduction du morceau, presque gospel dans l’âme qui, bien que dégageant déjà pas mal de choses émotionnellement parlant, paraît presque sage. Dès le deuxième couplet, le travail sur le son surprend, amplifie la beauté de la ligne de chant, et porte l’intensité de l’interprétation dans une sorte de paroxysme qui nous transporte.
Ce groupe, qui pratique un slow core orienté sur l’épure, nous touche toujours autant par sa capacité à faire vibrer LA corde sensible au BON moment. Simple, pertinente, sa musique produit à chaque écoute un effet électrisant qui touche sa cible en plein mile. Incontournable.
AURUS
Ce n’est pas la première fois que nous vous parlons d’Aurus (et sans doute pas la dernière non plus) tant l’univers de l’artiste nous touche. Mettant toujours un point d’honneur à produire un morceau élégant couplé à un vidéo-clip d’un même acabit, Aurus touche une nouvelle fois la perfection image/son avec Awol.
La pop du réunionnais dégage toujours ce mélange de douceur et de force, utilisant les apports technologiques pour renforcer ses aspects analogiques de façon à leur convier une aura dramatique prégnante. Une nouvelle fois, le morceau nous fait réagir, tout autant que cette voix à l’amplitude particulièrement bienvenue, jouant les contrastes de façon saisissante.
UNEIMA & DIANE
Nous poursuivons cette playlist 26 avec un artiste que nous aimons mettre en avant puisqu’il s’agit d’Uneima. Ici accompagné de Diane, le duo nous propose un album, Alcove (disponible dès aujourd’hui chez In silico records/La souterraine. Au rendez-vous, une pop en français, aux textes fragiles qui touchent à l’évidence.
C’est-à-dire qu’avec des mots simples, ceux-ci parviennent à éveiller des sentiments enfouis profondément en nous, tout en touchant à une forme de vérité universelle. Avec beaucoup de pudeur, Superfragile mêle voix masculine et féminine et traite de ressentis intimes et d’hyper sensibilité (et de sentiments amoureux contrariés aussi, beaucoup).
XAVIER POLYCARPE
Changement radical d’atmosphère puisque nous vous proposons ce morceau feelgood, absolument ensoleillé, léger comme une bulle de champagne, Simple as can be de Xavier Polycarpe. Que dire si ce n’est que tout ici possède un air de fête, de cette ligne de chant aisément addictive à cette pop sautillante, au rythme ne pouvant absolument pas nous laisser de marbre.
L’ensemble étant couplé à une production qui touche à l’intime, aux sonorités chaudes, légèrement feutrées, As simple as can be nous procure une joie immense. La voix, expressive, reste malgré tout d’une simplicité désarmante, sans jamais oublier de véhiculer un bonheur simple lui aussi. Génial !
NINA SAVARY
Il se pourrait bien que le nom de Nina Savary soit un de ceux qui marqueront cette année. Alors que son album s’apprête à sortir ( Next Level Soap Opera en septembre prochain chez Tin Angel), celle qui a oeuvré au magnifique dernier album en date d’Insititut se forge son identité propre, à base d’une pop élégante, parfois légèrement rétro futuriste, appuyant sur des aspects cinématographiques évoquant pour nous la musique de certains films des années 70.
Mais son univers est tellement complexe que le mieux reste de la découvrir, petit à petit, avec ce titre, par exemple, indice de ce nouvel album qui nous fait saliver d’avance !
MACKENZIE LEIGHTON
Nous poursuivons cette playlist 26 avec un autre morceau feel good. La franco américaine Mackenzie Leighton nous propose une pop rafraichissante, accentué par un petit accent craquant comme tout n’étant pas sans nous laisser totalement indifférents. Mais Un jour la vie s’illustre aussi par son texte, qui lui aussi dévoile un charme tout particulier car relativement éloigné des standards du genre, notamment par son vocabulaire.
Pour le reste, nous avons affaire à un morceau post covid qui laisse le marasme aux oubliettes pour laisser voir que le futur peut s’avérer radieux, si nous le décidons. Il n’y a plus qu’à le décider…
LE VAL
On retrouve Le Val avec ce nouveau titre, Un nuage passe. Jouant sur une tension évidente, avec toujours cette voix masculine imposante et nerveuse, couplée à la voix féminine, légèrement plus « discrète » et moins nerveuse, mais ne manquant pourtant pas d’implication (elle joue juste sur un autre registre), le titre dégage une ambiguïté entre électricité et acoustique.
Le mariage des voix reste évidemment l’une des caractéristiques principales du morceau, mais cela ne fonctionnerait pas sur une musique au rabais. Fort heureusement, derrière ce qui saute aux oreilles se déroule un tapis instrumental pertinent, presque pop, mais dont l’électricité latente nous fait dresser les poils sur les avant-bras.
SPENCER CULLUM
Avec Imminente shadow, Spencer Cullum s’acoquine à la pop folk de Nick Drake. La production, élégante, feutrée, intimiste du morceau, avec cet arpège lumineux, cette flûte et un certain classicisme tout britannique, la comparaison s’avère impossible à être tue. Et du reste, quand on cite Nike Drake, nous ne le faisons pas par hasard, ni pour n’importe qui.
Autrement dit, Spencer Cullum nous fait un effet incroyable avec ce morceau. Un classique instantané, plein de pudeur, d’intelligence, une beauté folle, sauvage, indomptable, à mettre entre toutes les oreilles.
JOON MOON
Un nouveau morceau feel good dans cette playlist 26 (eh oui c’est l’été!). Feel it, de Joon Moon nous propose une soul old school en tout acoustique, absolument jouissive de good vibes dans le cas présent. Comme rester de marbre face à ce morceau, à cette voix lead impeccable, à ce groove plein de sensualité. Efficace en diable, ce morceau mais une énergie incroyable et surtout nous fait sourire par sa simplicité, son côté bon enfant, le tout sans aucune prétention mal placée. C’est du soleil liquide qui coule dans nos oreilles !
SHANNON & THE CLAMS
Comme nous aimons bien les grands écarts, on vous présente Shannon & the clams, dans un registre tout autre, même si là aussi on se prend à sourire en écoutant ce morceau d’inspiration girls groups 60’s. La voix absolument géniale de Shannon nous transporte dans un ailleurs fantasmé, fait de mini jupes, de dinners avec serveuses en rollers. Bref, un certain goût d’Amérique quoi.
Et il faut bien avouer que le clip kitsch au possible ne gâche en rien notre plaisir. Bref, ça fonctionne très très bien, c’est efficace, très bien réalisé, avec des moyens analogiques qui fleurent bon l’essence même du rock. Bref, parfait !
THE VOGS
Nous restons dans une veine nostalgique avec cette soul teintée, elle aussi, 60’s/début 70’s. Mais en français dans le texte. The vogs nous propose nous propose Cette lettre-là, relativement classique dans la forme, mais qui pourtant ne manque pas de nous faire réagir. Les sonorités, comme pour le titre de Shannon & the clams, fontt mouche par leurs aspects analogiques du plus bel effet.
Et en optant pour le français, le groupe ne s’offre pas la simplicité dans laquelle certains groupes ne manquent pas de s’engouffrer. Nous ne pouvons que saluer l’effort, réussi, de The vogs qui nous offre donc un titre totalement à part, au charme évident.
BROKEN WALTZ
Nous terminons cette playlist 26 avec un groupe qu’on aime beaucoup et dont nous vous avions parlé il y a quelques mois, à savoir Broken Waltz. Il revient avec son nouveau clip, légèrement flippant, nous évoquant peut-être, sûrement, la folie, ou la bi-polarité, dans une scène d’une force frappante, notamment grâce à l’interprétation de l’acteur que l’on nomme, parce qu’ il le mérite : Franck Guiblin.
Pour le reste, la tension chamanique de Parade nous prend aux tripes. La voix caverneuse de Clément Palant nous procure un indicible frisson de plaisir. La musique, quant à elle, nous évoque une relecture d’un folklore irlandais passé à la moulinette vaudoue. L’emprise du morceau est terrible, terrasse tout sur son passage, avec un minimum d’effet. Tout repose dans l’atmosphère du titre qui, couplé à ce magnifique clip, ne peut que nous mettre à genoux. Superbe !