Playlist 21. Sélection feu d’artifice (ça part dans tous les sens)

Nouvelle sélection musicale du vendredi 21 mai.

Des fois, nous avons beau essayer de rester dans une certaine esthétique ou thématique, nous n’y parvenons pas. Alors, chaque titre part dans une direction, puis dans une autre, réveille des sensations qui auraient pu rester cachées, mais qui, du coup, sont stimulées un peu comme par magie. Nous naviguons donc entre une pop so british pour finir avec de jazz aérien, en passant par du blues rock et du grand n’importe quoi, mais toujours avec cette étincelle de joie qui nous est chère, celle de la découverte. Découvrez donc sans tarder notre playlist 21, playlist feu d’artifice aux couleurs inattendues et surprenantes.

nikolaj grandjean playlist 21NIKOLAJ GRANDJEAN

Nous commençons cette playlist 21 en vous reparlant de Nikolaj Grandjean avec son nouveau titre, Beating up a grown man. La pop folk du musicien dégage tout de suite un frisson de plaisir. Avec ce choix d’orchestration en presque tout acoustique, sans gros effet, si ce n’est cette légère distorsion/réverb sur la voix, portant l’émotion à son firmament. Son style nous rappelle un peu celui d’Aliocha sur son premier album, ou Peter Van Poelh. On aime cette délicatesse, ce tact de ne pas jouer la surenchère mais au contraire l’épure pour nous proposer un titre « à l’os », là où l’émotion se fait le plus ressentir. Et ça fonctionne à 100%.

Ce titre accompagne la sortie de l’album, « The Wide Open« , aujourd’hui même via Embassy of Music.

THE TEACH

Voici un clip qui nous fait du bien, une musique qui nous évoque la pop tout droit venue de Grande Bretagne. Elle nous évoque un petit groupe de Liverpool, la campagne anglaise, une certaine façon de vivre, sans heurt, en prenant les choses comme elles viennent, sans s’en faire. Ce The banks of Goslyn Green est extrait d’un EP 5 titres totalement dans cet esprit pop folk, évoquant aussi la pop pastorale de The Kinks, du moins dans l’esprit.

L’EP a été enregistré dans les Côtes d’Armor, donc très loin de la perfide Albion, pourtant l’atmosphère y est plus vraie que nature, quelque part entre élégance distinguée et flegme détaché. Les compositions sont plutôt classiques, portées par une voix convaincante et surtout convaincue. Base rythmique appuyée mais paradoxalement légère, acoustique, parfois rehaussée de saxophone. Quand l’électricité de la guitare se fait ressentir, c’est pour un bon vieux rock des familles, bien senti, évoquant une certaine nostalgie, jamais putassière, mais au contraire pleine de raffinement à l’américaine (avec apport de blues et un clin d’oeil glissé à John Lee Hooker sur le titre refermant l’EP).

Bref, le dépaysement est total, mais pourtant rassurant, nous rappelant une pop comme on n’en fait plus, qui nous évoque néanmoins celle des parisiens de The Belmondos, à savoir sonner aussi anglais que les anglais (voire potentiellement plus anglais que les anglais). Parce que oui, The Teach n’est pas un groupe anglais, mais normand. Ce qui ne s’entend pas du tout et nous délivre un maximum de plaisir.

RED NOBILIS

Ici, plein de références se bousculent, notamment sur la voix. On pense instantanément à un mélange de Thom York et de Jeff Buckley. Il y a pire comme comparaison, vous en conviendrez. Et puis, musicalement, on est dans cette forme de rock indé qui les réunit, ces deux influences, dans le même giron, à la fois classe, expressif, enrobé dans une forme de mélancolie épique, qui ne manque jamais de nous émouvoir.Seul petit bémol, cette sonorité de clavier/violon, mais bon, il faut avoir les moyens pour regrouper autour de soi un orchestre à cordes, donc on ne tiendra pas rigueur de cette petite faute de goût.

Pour le reste, la qualité est présente, servie par une composition qui sait alterner les climats. On ne peut que se dire que Red Nobilis possède un petit truc bien à lui qu’il ne faut pas garder dans les cartons. Dont acte !

Le val.

Ce morceau, nous ne savons pas si nous l’aimons ou pas (enfin à la première écoute du moins). Parce que c’est assez déroutant, en particulier au niveau du chant qui dégage un côté théâtral, et punk. Autant dire que le chanteur ici s’exprime plus avec ce qu’il a dans le bide (et dans la tête), qu’avec ses cordes vocales. Posé sur une musique électro pop punk, inspiré en partie par la cold-wave, Laissez-moi sobre se forge bien vite une personnalité et reste gravé dans notre mémoire quoi que nous voulions y faire. Addictif, le titre nous laisse tout sauf… sobres. Du coup, son nom, et ce groupe D’Ivry sur seine, nous font une grosse impression. À suivre !

METAWAVE

Il y a quelque chose de sombre qui rôde ici. Une musique oppressante, un peu angoissante, aux relents de cataclysmes sur le point de se produire. Mais cet aspect sombre est contrebalancé par le lyrisme de la voix, qui s’avère dès lors comme une sorte de paratonnerre. Résultat, ce titre s’avère très vite infernal, nous entrainant dans une spirale qui semble se rendre directement au centre de la Terre, tout en étant tiraillée par ce désir de prendre l’air, très haut dans l’atmosphère.

Nous nous sentons donc écartelés par ces notes graves, plombées, et cette voix plutôt pop, new age, qui apporte un contraste inouï à ce titre qui laisse tout sauf indifférent.

NINA ATTAL

Poursuivons cette playlist 21 avec un titre blues rock, bien fait, plutôt inspiré, qui déroule ses charmes de façon progressive, Nina Attal déboule aujourd’hui avec son deuxième album dont est extrait ce titre, Daughter, très feel good dans ses aspirations. On y retrouve une (très légère) pointe gospel, du blues, du rock, bref, il n’en fallait pas beaucoup plus pour nous décider à partager ce titre. L’album, lui, s’appelle Pieces of soul.

DIJON.

Dijon, capitale du surf ? Pourquoi pas. En tout cas, avec Duck Island, Dijon, le groupe, nous propose un surf rock absolument réjouissant, chargé en soleil et en good vibration, avec ce léger côté psychobilly sur la voix (qui ici fait un minimum d’effort, contrairement aux guitares). Ce titre nous dispense un peu de vacances en avance, une envie sérieuse de déconner, du sourire, de la bonne humeur, de la non prise de tête à tous les étages. Bref,on en raffole et nous en redemandons !

HASSAN K

On reste dans le délire « surf » rock. Ou plus exactement, on s’en éloigne légèrement pour retrouver une ambiance rock garage perse, limite metal, limite électro, bref un gros foutoir qui se moque cruellement des codes. C’est la deuxième fois que nous programmons un titre d’Hassan K, et nous pouvons dire que nous aimons ce mélange des styles qui symbolisent, selon nous, la liberté créative tous azimuts d’un artiste transgenres (musicaux) qui écoute uniquement ce que lui dicte sa petite voix (frappadingue) interne. Fou. Et jouissif !

SIMULATED YOUTH

Avec ce Kill the messenger, Simulated Youth nous provoque. Il nous provoque les sens, nous assène sa musique qui ne ressemble à rien de connu, qui ressemble à un collage étrange, ou les parties mélodiques se battent avec une assise électro déformée par l’absorption de substance chelous. Non, en vrai, le morceau dégage un charme très particulier, entre une évidence qui prendrait place dans un chaos d’idées dévastatrices. Le tout donne un morceau hybride, pop et expérimental, fort et doux, déroutant et excitant. Le groupe demande donc à être suivi de près.

JEAN PASCAL BOFFO

Un peu de douceur dans ce monde de brutes. Un morceau en apesanteur, d’inspiration jazz, folk, avec une guitare aérienne ou ce chanteur, Florent Simon, pose une voix au diapason, dégageant une force pleine de nuances et de sensibilité. Un titre qui s’écoute pour se plonger dans un ailleurs onirique, doux, léger, et qui termine avec grâce cette playlist 21.

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