[ PEINTURE ] NATHALIE STRASEELE, aux pinceaux, aux couleurs.

Une âme d’artiste.

Non seulement autrice, Nathalie Straseele, notre auteure du mois de novembre est également peintre. Nous ne sommes pas des professionnels de cet art, néanmoins nous voulions partager avec vous cette facette non négligeable du travail de Nathalie Straseele, fortement impacté, comme tant d’autres, par le caractère non essentiel de son activité. Bien évidemment, tout art est essentiel, nous ne le dirons jamais assez, à la compréhension de soi-même et du monde qui nous entoure. Et puis, il y a tant de couleurs dans ces tableaux que l’énergie qu’ils transmettent est bonne à prendre alors que nous nous enfonçons de plus en plus dans l’hiver.

Nous avons donc décidé de faire une petite visite de l’exposition se déroulant sur le site de notre autrice/artiste peintre. A l’intérieur de cette galerie virtuelle, qui ne peut avoir le même impact sur nous que lorsque nous contemplons un tableau droit dans les yeux, nous découvrons un monde coloré, aux corps et aux bleus expressifs, dégageant tout de suite un dynamisme rassérénant.

Celui-ci transparaît dans le trait, dans le jet de couleur, dans l’intensité que nous devinons derrière le premier plan. Si les personnages y sont représentés, les formes abstraites ne sont jamais bien loin non plus.

Des couleurs chatoyantes.

Toutes les toiles, à quelques exceptions, sont très colorées. Mais elles le sont sans surcharge aucune puisque ces couleurs symbolisent simplement le courant de vie qui circule entre le pinceau et la toile, mais également entre ce qui est peint et notre regard. Il y a une ardeur, une vitalité dans l’agencement des corps et des couleurs, un mouvement, figé sur la toile, mais dont nous imaginons sans mal la continuité hors de celle-ci.

Car c’est peut-être justement ce mouvement qui, comme un avion laissant sa trace dans un ciel azuréen, nous impacte. Les personnages ici représentés laissent leur empreinte, délibérément, comme pour affirmer leur présence. Quand bien même leur silhouette se dilue dans l’abstraction, elle reste vibrante, rehaussée de jaunes, verts, rouges ou bleus.

Des corps éphémères devenus immortels.

Les corps ont ici tous les honneurs. Le corps des femmes, majoritairement. Nus, majoritairement aussi. Les proportions sont toutes en courbe, généreuses, allongées, flatteuses, pleines d’un élan, là aussi, de vie. Elles expriment de l’allégresse, révèle parfois des images bibliques, jardin d’Éden où Adam et Ève se promènent pas très loin d’un arbre et d’un certain fruit défendu.

La symbolique, nous la cherchons là où nous le voulons. Nous taquinons aisément sur cet aspect car rien ne dit son nom, nous laissant libre de nos interprétations. Pas de pensées parasites, insufflées par le nom des tableaux qui reste suffisamment vague pour que nous nous fassions notre propre idée de ce qu’il raconte. Pourtant, nous nous posons les questions suivantes : qui sont ces personnes ? Qu’est-ce qui les a déposé là ? Quelle est leur vie à l’instant figée ? Quelle était leur vie avant, et même après ? Le travail de l’imaginaire prend le relai, guidé par la poésie du pinceau.

Une légèreté sensible.

Nous ressentons en voyant ces tableaux une sensibilité gracile, de celle qui appuie les détails sans les alourdir. Comme pour les mots, la patte de la peintre se fait expressive, légère quand il le faut, plus grave quand il se doit. En témoigne quelques toiles plus contrastées, où les couleurs de vie laissent place à celles, plus noires, d’une colère ou d’un deuil. Ces toiles pourtant nous montrent aussi un langage fort, percutant, comme celui que nous retrouvons dans son roman Je t’avais dit : ne viens pas avant midi, au paradis.

Notre auteure du mois nous montre ainsi qu’avec la peinture, autant qu’avec les mots, elle dépeint son monde intérieur, foisonnant d’envie, de corps, d’esprit, de couleur et surtout, de poésie.

 nathalie straseele couleurs

Foulard, crédit Nathalie Straseele (tous droits réservés)

Relire le portrait de Nathalie Straseele

Lire les textes de Nathalie Straseele

Redécouvrir la chronique de son roman Je t’avais dit : ne viens pas avant midi, au paradis

Relire la première partie de l’interview et la deuxième

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