[ ESSAI ] YANN RICORDEL, EXTRAPLAT, Le pop art américain…
Court essai sur le pop art américain de notre auteur du mois Yann Ricordel-Healy.
Extraplat, le pop art américain et l’idéologie est paru aux Éditions Laura. Il y décortique les pratiques artistiques de personnes (personnages serions-nous tentés de dire) tels Andy Warhol et James Rosenquist. Yann Ricordel-Healy, qui outre ses talents d’auteur de fiction, est aussi un redoutable (parce que juste) critique/essayiste/analyste de l’art contemporain et ce court essai nous amène à nous interroger sur notre perception du pop art.
Le Pop art et son idéologie.
Yann Ricordel-Healy nous interroge sur le pop art de Warhol et de Rosenquist (tout en citant d’autres artistes de cette époque haute en couleur, comme Rauschenberg par exemple). N’étant pas des spécialistes du genre, nous dévorons néanmoins Extraplat…, parce qu’il va bien au-delà de la simple critique plastique (il n’en est d’ailleurs presque aucunement question) puisqu’il nous interroge sur les questions (politiques notamment) ayant motivées cet art.
Très technique, il parlera d’autant plus aux amateurs éclairés, mais ne nous laisse cependant pas sur la touche car ce qui est évoqué est très concret, et surtout terriblement bien écrit. Combien même il est malaisé de rendre lisibles des citations troublant une lecture linéaire, Yann Ricordel-healy semble en faire fi, proposant une entrée dans un univers qui, bien que peu familier, ne s’avère pas repoussant.
Mais alors ?
Les avis sur l’art contemporain sont souvent très tranchés. Les derniers exemples en date, comme le célèbre plug anal édifié place Vendôme, ou alors le tout aussi fameux Bouquet de tulipes de Jeff Koontz (en hommage aux victimes des attentats de Paris en 2015) étant sources de nombreuses théories et polémiques. Mais qu’en est-il de l’univers des « peintres » comme Warhol et autres esthètes de cette même école ?
Évidemment, chacun ira de sa propre conviction, soit foutage de gueule intégral, soit génie de notre temps. Néanmoins, en creusant ce sillon, en argumentant son propos de façon imparable, Yann Ricordel-Healy impose sa vérité (que nous avons du mal à ne pas faire nôtre). Il n’est donc pas question d’évocation de beau, de touchant, mais bel et bien d’éthique de cet art et de ses fondements égotiques.
Extraplat, le pop art américain et l’idéologie s’avère donc un petit livre très instructif, argumenté, sérieux, qui ne cherche pas à « casser » du mythe, juste à y voir clair dans le jeu d’artiste ayant compris avant les autres certains rouages du monde de l’art. Si nous y ajoutons des qualités littéraires, nous sommes en présence d’un ouvrage qu’il fera bon ressortir lors de visites dans certains musées d’art moderne.
Retrouvez le portrait de Yann Ricordel-Healy
Retrouvez la chronique de Le risque et autres textes ICI
Retrouver la nouvelle Le démon de la singularité ICI.
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