YUNGBLUD, L’interview Rock en Seine

Yungblud

Yungblud, Rock en Seine, Photo Patrick Auffret

«  Je suis fou et je suis fier de cela »

Dominic Harrison aka Yungblud était présent jeudi 25 août sur la grande scène du festival francilien Rock en Seine. Juste avant de monter sur scène, il a accepté de se confier et de parler notamment de son nouvel album sobrement intitulé « Yungblud« . Musicalement proche de Billy Idol et de sa Génération X, Yungblud se veut être la rock-star de la Génération Z à grands coups de riffs bien sentis et de paroles provocantes. Adulé par une armée de fans, Yungblud mélange les genres avec passion pour livrer une musique percutante et entêtante.
Rencontre avec un artiste hors du commun avant l’ouverture du festival.

litzic : Dominic, vous avez annoncé la sortie de votre nouvel album en vous faisant tatouer sur  la cage thoracique par Emily Malice. Que représentent les tatouages pour vous ?

Yungblud : Au moment où je me suis fait tatouer, je voulais savoir ce que Yungblub représentait pour moi à ce moment, à cet instant présent, même si cela devait s’arrêter demain et que d’un jour à l’autre, il n’y avait plus personne pour me supporter, au moins, j’aurais sur moi ce que cela représentait à ce moment précis.

L : Pourquoi appeler cet album « Yungblud » ? Vous manquiez d’inspiration ?

Yungblud : Non même si certaines personnes ont pensé cela. J’ai appelé cet album « Yungblud » pour bien monter ce que cela représente d’être Yungblud et de faire partie de la communauté Yungblud. J’avais pensé à un autre nom à l’origine mais finalement j’ai décidé de l’appeler « Yungblud » pour bien montrer ce que cela représentait d’être Yungblud aujourd’hui.

Yungblud, Rock en Seine, Photo Patrick Auffret

« Cet album parle particulièrement d’amour »

L : Quels sont les principaux thèmes abordés dans ce nouveau disque ?

Yungblud : Cet album parle particulièrement d’amour et du fait que lorsque j’étais jeune, j’avais une vision de l’amour faite de clichés. Mais plus on grandit et plus on se rend compte que c’est la chose la plus pure du monde. Cela parle de l’amour que l’on peut avoir pour soi-même mais aussi de l’amour que l’on peut avoir pour les autres et de la vision que l’on peut avoir de l’amour.

L : Vous vous êtes fait le défenseur des minorités, les gens « bizarres » et les marginaux du monde entier. Pensez-vous être vous-même une personne bizarre ?

Yungblud : Absolument. Je suis fou, je suis fou et je suis fier de cela !

L : Pouvez-vous me parler de Funeral, le premier titre de l’album ?

Yungblud : Quand j’ai écrit Funeral, j’ai décidé un peu de la teinte qu’allait avoir l’album. Je cherchais quelque chose d’énergique pour montrer que si du monde dit du mal contre moi, je peux dire du mal  en retour. Mais si je m’autocritique, personne ne peut rien dire en retour. En fait il s’agit de montrer de quoi je suis capable et j’emmerde tout le monde.

Yungblud, Rock en Seine, Photo Patrick Auffret

« Avoir de vrais messages politiques »

L : Il y a la musique mais aussi les paroles. Quels sont les sujets qui vous tiennent à cœur actuellement ?

Yungblud : J’adore parler d’amour et de politique. Ce qui me plait vraiment, c’est d’avoir de vrais messages politiques derrière les paroles car la pop ne raconte pas grand-chose. Moi, j’ai vraiment envie de montrer mon contentement par rapport à des sujets très politiques.

L : Justement, quels sont les nouveaux thèmes abordés dans votre nouvel album ?

Yungblud : C’est l’album le plus personnel qu’il m’ait été donné de faire et d’écrire. Je parle d’amour, de tomber amoureux. C’est très courageux de tomber amoureux. Mais je parle aussi de la mort et du fait que tout peut s’arrêter du jour au lendemain. J’ai vraiment voulu montrer avec cet album ce que je ressentais au fond de moi.

L : Le sexe et la sexualité sont des thèmes fondamentaux pour vous. L’une de vos nouvelles chansons, parmi les plus réussies, est intitulée Sex not violence. Pouvez-vous en parler ?

Yungblud : Absolument. Très souvent on parle de violence et l’on oublie la sexualité alors que c’est un aspect très important d’une relation entre deux personnes. C’est vraiment ce qui peut lier deux personnes et cela peut aussi amener la paix dans le monde. C’est pour cela que je parle autant de sexualité.

Yungblud, Rock en Seine, Photo Patrick Auffret

« On parle de toutes sortes de drogues »

L : La chanson Sweet heroine parle de quoi ? de la drogue ?

Yungblud : Oui clairement. On parle de toutes sortes de drogues. La drogue ouvre ton panorama artistique. Personnellement, j’ai besoin de m’évader pour créer. On a mis deux jours pour finir cette chanson en studio, c’était super. Je l’adore.

L : La presse vous a prêté une liaison avec Miley Cyrus, Vous vous dites pansexuel … Homme ou femme, vous n’avez pas de préférence ou vous êtes désormais en couple avec Jesse Jo Stark ?

Yungblud : L’amour reste un putain d’amour sous n’importe quelle forme. C’est pour cela que je trouve l’amour si beau. Conceptuellement, l’amour est la chose la plus belle au monde. Je me fous de ce que pense les autres de mes relations.

Yungblud, Rock en Seine, Photo Patrick Auffret

 

Propos recueillis par Pat
Traduction : Manon-Madeleine Remetter et Lysianne Roche

Yungblud en concert le 3 mars 2023 à Paris au Zénith, le 27 février à Lille à l’Aéronef, le 8 mars à Lyon au Radiant et le 9 mars à Nîmes au Paloma.

patrick auffret

 

Pat Auffret

Il a rejoint l’équipe début 2022 et son corps de métier se tourne vers la scène où il photographie les musiciens en même temps qu’il s’imprègne de leur musique, qu’il restitue son forme de live report hyper pointus.

Ancien rédacteur en chef à Publihebdos, Pat Auffret a également collaboré durant 20 ans avec le magazine Longueur d’Ondes. Il travaille régulièrement avec l’agence photo Dalle et ses clichés ont été publiées dans divers journaux nationaux (Le Monde, Les Inrockuptibles, Rock&Folk, …) et internationaux.
Il est aujourd’hui web-reporter pour Rock&Folk et président de l’association dédié au spectacle vivant Out of time.

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