Quelques questions à Arnaud Delporte-Fontaine, auteur franc-tireur.
Interview d’Arnaud Delporte-Fontaine.
Nous avons posé quelques petites questions anodines à Arnaud Delporte-Fontaine, l’auteur d’Erreur 404, la vérité est radioactive, roman chroniqué en nos pages avant la trêve estivale. Vous verrez, sa liberté de ton vaut le détour et tisse dans sa globalité la personnalité d’un homme conscient, engagé, et d’un auteur cohérent avec ses papiers. On vous laisse découvrir tout de suite la teneur de ses propos, agrémentés ici d’un titre de sa complice, Bertille des Fontaines.
L’interview.
Première question rituelle : comment vas-tu ?
Arnaud Delporte-Fontaine : Mal. Comment veux-tu que j’aille bien dans un monde où l’on interdit aux citoyens de respirer, de s’étreindre, de se retrouver, de chanter, de s’aimer, tout ça pour alimenter les délires d’un virus instrumenté par Big Pharma et ses confrères monétaires ? Dans un monde qui se préoccupe plus de son appétit sans faim et sans fin, plutôt que de la santé de son prochain, et de cette putain de belle planète qui étouffe sous nos pas liberticides ? Mal, quand l’école publique explique à ton fils que ne plus être en contact avec un camarade ou ses parents est la nouvelle norme. J’aimerais pas être dans la peau hormonale d’un ado. Mal, quand on te traite de complotiste d’extrême droite, dès lors que tu n’es pas en phase avec la pensée unique propagée par l’Etat comme du temps de Pétain. Mal, quand chacun préfère rallonger sa durée de vie planqué derrière un masque chez soi à balancer ses haines sur des réseaux (a)sociaux en attendant un prétendu vaccin miracle contre un virus qui ne cessera de muter, plutôt qu’aller ouvrir la gueule dehors pour ses libertés fondamentales. Mal, quand tes potes d’hier, avec qui tu buvais des coups librement au comptoir, ont opté pour le CAC40 pharmaceutique à tendance macroniste et muselé leur clapet derrière une serviette hygiénique buccale. Au plus mal, donc.
Avant de parler de ton roman Erreur 404, la vérité est radioactive, explique-nous brièvement qui tu es et comment en es-tu venu à l’écriture. Quels sont les livres qui t’ont marqué, qui ont façonné ton amour de littérature et qui, finalement t’ont conduit à te jeter dans le bain ?
Arnaud Delporte-Fontaine : Qui je suis ? Arnaud Delporte-Fontaine, ni plus, ni moins. Auteur, écrivain, conteur de fictions, et témoin de mon époque. On n’arrive pas à l’écriture. C’est elle qui vient à vous. Que répondre sans me répéter. J’ai de mémoire toujours écrit… Que ça soit des bandes dessinées à mon usage, des scénarii de jeux pour des potes, des adaptations filmiques, mais là où je me suis le plus retrouvé, c’est dans le roman, car il est sans contraintes (hormis éditoriales)…
L’écriture coule dans ma sève. Gamin, je suis pas mal resté confiné à la maison familiale, tu vois, j’étais en avance sur mon temps. Malingre, j’étais souvent dans ma chambre, comme Travolta dans le film, L’enfant bulle. Alors, à défaut d’aller crapahuter, j’ai eu le temps d’imaginer… Et puis, j’habitais en proche banlieue parisienne, Cergy-Pontoise, ville dortoir, où franchement, il n’y avait rien à voir. Plus tard, j’ai pris une pause quand j’ai commencé à m’intéresser aux filles et pigé qu’elles n’avaient rien à faire de mes histoires… Les livres qui m’ont marqué ? Tellement… Je parlerais d’auteurs plutôt : Musset, Zola, Alan Moore, Claremont, Katsuhiro Otomo, Hermann Hesse, Molière, Homère, moi-même…
« L’écriture coule dans ma sève. »
Peux-tu résumer le propos de ton livre à nos lecteurs (qui n’auraient pas pris la peine de lire notre chronique) ?
Arnaud Delporte-Fontaine : Comment ? Des lecteurs n’ont pas lu ta chronique ? Ok… Pour eux, donc, je vais pitcher, Erreur 404, mon dernier roman paru en version numérique, parce que jugé trop polémiste, ou anti-macroniste, par les éditeurs traditionnels. Sous Hollande, il serait passé, comme ce fut le cas de mon précédent opus, Système A, et son Paris libertaire hautement sexué…
Erreur 404, C’est une anticipation caustique cradingue d’un présent pas vraiment lumineux ces temps-ci, plongé au cœur d’une réalité lourde à avaler, d’un confinement liberticide sous l’ombre menaçante du macronavirus, de libertés masquées dans la rue, de cortèges de gilets jaunes qui voient rouge, de vaccins miracles contre l’hystérie collective, du dérèglement climatique et de ses conséquences pas drolatiques, d’un président-illusionniste, véritable Tartuffe, capable de faire avaler un steak vachard à un végane convaincu (en deux mots), bref, c’est un récit truculent à l’image de Système A, qui fleurait bon le pavé du Paris des Affreux pour ceux qui connaissent, un roman donc, avec son lot de putes, de politiciens véreux, de courses poursuites dans un Paris sous cloche, de catastrophes nucléaires et climatiques, avec au beau milieu de ce gros bordel, Alfred, un journaliste d’investigation à l’ancienne, qui boit son coup au comptoir du coin et vient fureter là où ça sent mauvais, en plein cœur de l’Erreur 404 (in)humaine !
Avec, en invité d’honneur pour la préface, l’ami Laurent Bouhnik (Zonzon, Q…), le seul réalisateur qui mouille encore son froc pour nos libertés ! Avec une couverture qui aura fait mouche, concoctée par Bertille des Fontaines, la troubadour aux chants envoûtants qui, comme les autres musiciens, et interprètes du vivant, est aujourd’hui toujours interdite de scène…
« Erreur 404, C’est une anticipation caustique cradingue d’un présent pas vraiment lumineux ces temps-ci… »
J’ai senti dans ton roman, mais ce n’est pas très compliqué de le ressentir, un esprit très critique quant à la politique mené dans notre pays. Le tartuffe n’est-il pas, sans le nommer, une caricature regroupant nos différents dirigeants politique des dernières 40 années ?
Arnaud Delporte-Fontaine : Je ne suis pas politisé. Je ne vote plus depuis… que je me suis assis sur ma carte d’électeur un soir d’égarement… Je ne crois pas en la cinquième république (d’ailleurs je lui zappe ses majuscules) et ce charabia destiné à nous endormir les consciences. Je ne crois pas que l’Homme doive être gouverné par un autre. Chacun devrait se gouverner lui-même, trouver la vérité en son sein, de manière à pouvoir se connecter avec l’autre et son monde. Ça n’est pas en s’abreuvant des peurs de dictateurs qui ne vibrent qu’au son des coups de fouets infligés au croupion de celles et ceux qui ont été assez stupides pour les élire (celle-là est pour toi, Macron), qu’on va pouvoir s’aimer les uns les autres, comme le disait, soi-disant, ce Jésus déifié par les Catholiques. Je n’aime pas celles et ceux qui cherchent à nous infantiliser comme aujourd’hui. Ces connards arrogants incompétents qui nous expliquent qu’il faut télécharger une application pour mieux communiquer… Je ne me suis pas affranchi de leur firme pour me laisser enfermer.
Question ouverte : Erreur 404 est-il un livre politique ?
Arnaud Delporte-Fontaine : Non et oui. Selon les ressentis. Moi, j’ai écrit une fiction inspirée par ce qui m’écœurait dans le pays dans lequel je vivais (et vis toujours, jusqu’à preuve du contraire, ou exil politique), cette soi-disant république où la liberté d’expression était de mise… sur le je-m’en-foutisme général quant à la réalité de notre environnement comme ces parcs nucléaires vétustes (le propos du roman), et leurs centrales qui menacent de nous claquer à la gueule… Là, on reparlera des protocoles sanitaires (j’ai un pote qui bosse dans la sécurité des sites, Laurent, il se reconnaîtra, qui après lecture de ma bombe nucléaire littéraire, confirme que je ne délire pas)… En cas d’incident à la centrale de Nogent-sur-Seine (à 110 km de Paris), par exemple, les mesures prises seront bien pires que le masque en papier de la kermesse de l’an dernier qu’on nous colle sur la gueule… Dites-vous qu’ils nous entraînent au pire à venir… Ainsi, dans dix ans, plus personne ne s’étonnera de porter le masque à gaz avec combinaison intégrale. Nous sommes constipés par nos peurs.
Erreur 404, conte le déni quant à la Nature qui nous environne, et rappelle comment nous avons tiré la chasse d’eau sur notre système immunitaire pour le remplacer par ces vaccins dont nos scientifiques, démiurges frankensteiniens, sont si fiers. Chacun préfère se gaver de burgers devant sa série consumériste NetFlix, en attendant le verdict de ce médecin de mauvais augure qui leur annoncera le cancer du côlon (retour de karma pour tout bon Français) ou l’attaque invisible du dernier virus en vogue instrumentalisé par Macron (qui veut nous désauvager pour mieux nous hygiéniser), Gabriel Attal (je précise le prénom pour ne pas que vous emmerdiez Yvan, l’acteur-cinéaste, qui n’a aucun lien de famille, je crois, avec ce tocard-là), Darmanin (qu’a une envie folle de nous mettre au pas, la tête rasée), Castex (et sa castagne, elle est facile, celle-là) et leurs potes Américains à tendance pékinoise (ces Chinois, que l’on accuse de tous les maux, parce qu’on est des blancs suprématistes)… Je joue avec les mots pour illustrer le grand n’importe quoi de la folie ambiante que l’on vit en ce moment !
Quand un type de trente ans, t’explique qu’il préfère humer toute la journée les champignons de son masque par peur d’attraper le coronavirus, plutôt qu’aller embrasser sa gonzesse, tu te dis qu’il y a un truc qui cloche… A quand le bouchon anal pour protéger des aérosols cunéiformes? Ma politique à moi serait l’absence de politique, le retour au communautarisme, le « stop » au pillage des terres africaines, de l’expérimentation sur nos animaux pour mieux digérer notre charcuterie, bref, le retour aux sources… Mais ça ne se fera pas dans ce monde-là. Hélas… Il faudra passer par une catastrophe planétaire pour que ça se fasse… D’ici 2030, il y a des options : entre les catastrophes climatiques et humaines, y’a de quoi boire et manger. Hélas. La question étant, y survivra-t-on ? Donc, au vu de ces prévisions dignes d’un collapsologue (terme obscur toujours réfuté par Word…) convaincu, je conseille aux humains, aux jeunes, surtout, d’oublier le Dieu pognon, d’écraser leurs tablettes mal appliquées et d’aller conter fleurette à leurs prochains… Y’a du monde sur terre… Ouvrez les yeux avant que notre planète ait des airs de Wall-E (cette référence ultra geek devrait vous causer, non ?)
Ainsi, dans dix ans, plus personne ne s’étonnera de porter le masque à gaz avec combinaison intégrale.
Le personnage du « Défroqué », Alfred de son prénom, est-il un héros de la liberté ? S’il existait aujourd’hui, pourrait-il être journaliste ou serait-il blacklisté ?
Arnaud Delporte-Fontaine : Blacklisté, assurément, comme mon bouquin l’a été. Tu me diras, je l’ai sorti juste avant le confinement… Y’a pas de hasards. « En même temps » (oui, Macron, j’aime paraphraser tes petites phrases clé), un type comme Denis Robert (qui a mis au clair, Clearstream sous l’ère du « Casse-toi, pauv’con ! »), que j’ai eu la chance d’interviewer entre deux mails pour ma revue, Chroniques des Fontaines, pourrait incarner ce type-là, avec sa verve intarissable, et sa gueule qui ne lâche rien… Alfred, c’est finalement un peu moi, en plus esquinté (et pourtant, j’suis pas au top)… Avec un soupçon de Denis Robert, de Juan Branco, de Zola…
En creux, Erreur 404 dénonce-t-il le manque de courage de la presse d’une part, mais également celle de la population qui accepte ce qui lui arrive sans rechigner, parce que passive dans son vote (ou son absence de participation au processus démocratique) ?
Arnaud Delporte-Fontaine : Exact. Tout est dans ta question. Il faut comprendre que « la presse », ça ne veut rien dire. Il y a chez les médias, des gens qui ont envie d’être au plus près de l’information (je veux dire de « la vérité », qui de toute façon reste subjective), et d’autres qui se contentent de propager l’information des gens du pouvoir qui détiennent via le secteur privé (souvent) ces médias. (Un lien qui date de 2017 si vous ne me croyez pas)
Bfmtv, Google News, etc., tout ça est un micmac cocu qui trempe ses racines dans la fondue savoyarde de Xavier Niel (Free !!!), proxénète qui a fait élire Manu (c’est même inscrit sur son casier judiciaire dixit, Wikipedia), Bill Gates, Macron (encore lui), Trump et tant d’autres qui se fichent de vos libertés… Ces journalistes des grands médias n’ont aucun intérêt à remettre en question ces « géants » puisqu’ils sont leurs employés. Gates finance une partie de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) le journal, Le Monde, pour ne citer que ces deux-là. Vous ne le saviez pas ? N’avait-il pas dit, jeune, que les geeks (ou nerds) seraient les maîtres du monde de demain ?
Voilà, tu as pris ta revanche sur les sportifs d’hier, Bill… Tu vas enfin pouvoir convoler avec la Cheerleader et tous nous vacciner à la queue leu leu.
La seule presse que tu peux encore lire sans te faire entuber savamment, c’est celle des médias indépendants (du type, Le médiaTv…), ou les quelques shows qui remettent en cause la pensée unique… Récemment, même Pujadas s’est étonné des mesures liberticides prises en ce moment contre un virus qui a quasiment disparu de la surface de notre pays. Les chiffres sont là (oui, vous allez me dire qu’on est dans le complot…).
Mieux, écoutez Christian Perronne, spécialiste des pathologies tropicales et des maladies infectieuses émergentes (pour faire court, il est infectiologue), s’exprimer sur Bfmtv (et ses journalistes qui regrettent de l’avoir invité), ou encore ces pages soi-disant conspirationnistes, parce que leurs vérités dérangent les mesures du moment.
C’est sûr qu’après ce tas d’infos, tu vas te faire censurer, Patrick…
Ces journalistes des grands médias n’ont aucun intérêt à remettre en question ces « géants » puisqu’ils sont leurs employés.
Après un papier, cette population se réveille. Utopie ?
Arnaud Delporte-Fontaine : Utopie, car œuvre fictionnelle, oui. Dans la réalité, celle que nous vivons, Alfred se serait fait étouffer et décrédibiliser en trente secondes. Il suffit de voir les réactions des médias quand un ponte comme Perronne te démontre que l’épidémie est aujourd’hui, quasi inexistante. Et les mesures, du coup, disproportionnées. Et jamais les Allemands n’auraient accueilli un peuple Français sinistré par sa connerie nucléaire… On s’est tellement foutu de la gueule de leur politique à base d’énergies fossiles (ceci dit, j’espère me tromper et qu’ils nous accueilleront en cas de pépin)… Il y a bien un moment où nous serons forcés de nous réveiller. Le réveil va être, disons, abrupt, pour rester soft.
Cette instrumentalisation d’un virus qui ne porte pas la couronne mortuaire de la grippe espagnole (qui a tué entre 50 et 100 millions de personnes entre 1918 et 1919 dans le monde) pour faire gagner de l’argent aux groupes pharmaceutiques et autres vendeurs de masques et surtout nous faire rentrer dans un Nouvel Ordre Mondial dirigé par la peur via des applications mercantiles est une honte. L’Histoire ne donnera pas raison aux criminels à la tête de nos Etats. Ces idiots nous font oublier notre planète en danger… C’est con…
Avec le recul qui est le nôtre aujourd’hui, je ne peux m’empêcher de me demander ceci : tu sentais qu’il allait se passer quelque chose, non ?
Arnaud Delporte-Fontaine : Etant déconnecté de la sphère sociétale, parce que j’ai choisi de ne plus aller travailler pour le compte d’un patron obsédé par son compte en banque, je suis plus à même d’écouter mon instinct, mes tripes, si tu veux… J’ajouterais qu’en ayant partagé, ces années passées, la vie d’une femme éthérée, j’ai pu plus facilement me laisser aller à mes prévisions sur la comète. Plus concrètement, pour en savoir plus sur ce qui nous attend, il suffit de lire les rapports de GreenPeace, Sea Shepherd, de Pablo Servigne (là, on va me dire que je surfe sur la vague complotiste). La planète tire la tronche… Ça n’est pas une légende. C’est avéré.
Ces ONG ou types cités plus haut n’ont aucun intérêt à nous mentir sur la pollution éhontée de nos océans (après la pêche aux moules, on repêche du masque…), de nos sols, la disparition de la faune et de la flore, et tant de clichés qui n’en sont pas, etc. A part, ceux qui vous traitent de complotiste sans en comprendre le sens, comme Donald Trump, et le con-citoyen du coin, il est difficile de fermer les yeux sur cette réalité qui nous pend au nez. Je ne suis pas prophète, j’ai les yeux grands ouverts. Et j’ai écrit Erreur 404 en 2017, si je ne m’abuse…
Mais, attention, ma liberté ne doit pas s’appliquer au détriment de mon voisin.
Tu écris des billets d’humeur sous le nom de l’Affreux (je mettrai le lien). Alors, l’Affreux et le Défroqué, la même et seule personne ?
Arnaud Delporte-Fontaine : A deux détails près. Lui, il est plus esquinté, suicidaire et alcoolique sur les bords, partage son aventure avec une pute et a des faux airs d’Alain Delon, période La piscine… Moi, je suis vegan, j’ai pas bu une goutte d’alcool depuis 2011, ni ne me suis tapé une autre gonzesse que la mienne à ce jour, et en bonus, j’ai un gamin que je dois préparer pour le monde de demain… Donc…On peut mener deux existences opposées tout en partageant les mêmes idées. O.K, avant 2010, je tapais pas mal sur la bouteille et fréquentais plus qu’assidûment les troquets de Paris… Si j’avais su que Paris ne serait plus une fête, j’aurais peut-être continué la picole plus longtemps…
Leur mot d’ordre commun est Liberté, non ?
Arnaud Delporte-Fontaine : « Liberté ! », comme le criait Mel Gibson, dans Braveheart ! Mais, attention, ma liberté ne doit pas s’appliquer au détriment de mon voisin. Si par exemple ma liberté est de me promener à poil chez moi, ça n’est pas pour imposer mes courbes au voisinage… Pareil pour ceux qui t’enfument à la fenêtre, ou ceux qui t’interdisent de respirer dans la rue, aujourd’hui, pour éviter que d’autres crèvent de peur derrière leurs masques…
Crois-tu, dans ton roman comme dans ces billets, que la liberté soit menacée « réellement » malgré la quasi-totale liberté de circulation de l’information (via les moteurs de recherche et les réseaux sociaux) ?
Arnaud Delporte-Fontaine : J’ai récemment interviewé Emmanuel Pierrat (sur les pages de notre revue, à moi et Bertille, Chroniques des Fontaines), avocat des Lettres et des libertés, qui s’occupe pas mal de la censure, etc. Emmanuel Pierrat n’est pas rassuré quant à cette censure de la morale qui s’attaque au « tout culturel ». Il faut contextualiser les œuvres écrites dans le passé. Ça n’est pas parce que Tintin au Congo dépeint les Africains comme des ignorants que ça fait d’Hergé un raciste à tendance nazie. A ce sujet, c’était surtout lui, l’ignorant… Je crois qu’il ne voyageait guère et se documentait avec ce qu’il avait sous le coude… Il n’y avait pas Internet… A ce propos, savais-tu qu’ils avaient débaptisé Dix petits nègres, d’Agatha Christie ? Maintenant, ça s’appelle, Ils étaient dix… Du pur délire… Je pense qu’aujourd’hui, chaque mot est susceptible d’être attaqué par un/e effarouché/e de la nouvelle morale bien-pensante, qui à mon avis, écrase la liberté d’expression. Ce qui colle tout à fait avec l’esprit de Macron qui dirige la France avec la peur, sa grande amie… Faut-il relire l’album, Astérix chez les Normands pour prendre conscience que la peur ne donne pas des ailes ?
« Arf… Tu m’emmerdes avec ta question… »
Il y a toujours beaucoup d’humour dans tes écrits. Crois-tu que l’humour soit aujourd’hui devenue une forme de résistance et, en ce sens, crois-tu que les humoristes actuels, contrairement à des Coluche ou Desproges ou Bedos en leur temps, ne prennent plus aucun risque par peur de froisser la bien pensance ?
Arnaud Delporte-Fontaine : les humoristes de ce jour, je parle des quarantenaires, pas des vieux trépassés ou presque, ont été élevés devant le Club Dorothée, Goldorak, etc. et lu le Club des Cinq. Ils n’ont pas l’esprit incisif sans freins des anciens. Desproges, Coluche, Bedos seraient aujourd’hui étouffés par des procès pour atteinte à la morale… Alors, ça laisse la place aux gags sans réelle portée ni intérêt des Youtubbeurs en couche-culotte… D’ailleurs, on n’entend plus des masses Stéphane Guillon ? Il fout quoi ces derniers temps ? Mais, pour répondre à ta question sans détours, plus que l’humour, les écrits, les chansons, le cinéma (qui agonise des suites du confinement, etc.) bref, les artistes de tout poils et de tous bords doivent résister à la pression étouffante en vogue. Résistons, ne nous laissons pas intimider ! Et si l’on veut vous empêcher de vous exprimer, montez un blog, une chaîne YouTube (si vous avez du contenu, sinon passez votre tour), usez des réseaux sociaux, autoproduisez-vous ou autopubliez-vous, ainsi vous échapperez à la censure (du moins, dans un premier temps…)
Dans le même ordre d’idées, et j’ai évoqué cela plus haut, que penses-tu de la presse hexagonale, autant papier que radiophonique et télévisuelle ?
Arnaud Delporte-Fontaine : de la merde, de la merde, de la merde. Et ne me parle plus de papier… Il serait temps de songer aux forêts que l’on décapite pour imprimer… de la merde… Et ne me parle pas de papier recyclé, même si c’est une réalité, même si les éditeurs font plus gaffe qu’à l’ère consumériste de Reagan, recycler du papier, c’est mettre un pansement sur une plaie à échelle planétaire. Il faut cesser d’imprimer des contenus en papier et se contenter des livres qu’on a déjà imprimés. Il y en a tant… On fera comment pour respirer sans arbres ? Quant à la radio, si les gars balancent des bonnes ondes ou de la bonne zic, je n’ai rien contre… La télé ? Qu’est-ce que c’est ? Ne me dis pas que des gens regardent encore cet outil propagandiste ? Je croyais qu’à l’ère du Net, on flippait, en chœur sur les réseaux sociaux ?
Un peu d’optimisme pour finir. Dans Erreur 404, la population finit par se réveiller. Tu es optimiste dans le fond ? Tu fais confiance à l’humain ?
Arnaud Delporte-Fontaine : Arf… Tu m’emmerdes avec ta question… Au fond de moi, je crois qu’il y a encore de l’espoir, sinon, je ne me casserais pas le cul à éveiller les consciences à travers mes billets d’humeurs ou mes romans… Et j’opterais pour l’option suicide tout-confort, prozac NetF(l)ixé livré à domicile… Tant qu’on pourra encore l’ouvrir, il y aura de l’espoir… Ah… J’avais oublié qu’ils nous avaient masqués… Ce qui n’empêchera pas les manifs… comme celle que préparent les gilets jaunes ce 12 septembre prochain dans toute la France… Il faut y aller… Je crois que celle-ci est cruciale sous peine d’étouffer prochainement, ou les coups de gueule des anarchistes à l’ancienne comme Alan Moore… Ou les miens sur mes billets… Tant que je pourrai… N’en déplaise à Macron… Tu veux goûter à l’espoir ? O.K, mon prochain roman conte une histoire d’amour sur fond de fin du monde, ça te va ?
J’attends ça avec impatience. En tout cas, je te remercie pour tes réponses et le temps que tu as pris pour nous les concocter !
Note de la rédaction : tous les liens proviennent d’Arnaud Delporte-Fontaine. Par soucis de liberté d’expression, nous les avons retransmis tels quels. N’oubliez pas d’avoir un esprit critique (ici comme ailleurs) comme par exemple sur la vidéo de David Pujadas ne bénéficiant pas de réponse(s) de la part des autres protagonistes de l’émission étant donné le montage de celle-ci.
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Exclus ! Retrouvez l’interview d’Arnaud Delporte Fontaine sur Radio-activ et dans l’émission B.O.L