Playlist 25, faire feu de tout bois (et combattre les idées reçues)

Nouvelle sélection musicale du vendredi 28/06/21.

Cette playlist 25 nous démontre, une fois de plus que la musique fait fi des cloisonnements et des idées reçues. Même si, au niveau de cette industrie, les hommes s’accaparent les plus hautes fonctions, au niveau des ouvriers du secteur, l’égalité (de talent) est de rigueur. Ainsi, qu’il s’agisse de rock, de punk, de grunge, de pop (et des autres styles musicaux), les femmes imposent leur créativité avec brio, sans complexe, en proposant même des alternatives liées à leur perception du monde. Ce n’est donc pas étonnant que l’une d’entre elles occupe la première place de cette playlist et que, comme un clin d’oeil, un groupe d’homme possédant le mot femme dans leur patronyme la referme (si toutefois nous excluons le superbe Bonus). Quoi qu’il en soit, nous espérons que notre nouvelle sélection saura faire tomber quelques a priori.

playlist 25FANNY CHARMONT

Nous commençons cette playlist 25 avec Fanny Charmont qui nous propose un titre surprenant, L’amour parfait. Il possède un côté hypnotique, légèrement vintage, légèrement oriental, et il nous fait un gros effet. Nous aimons ce rythme syncopé, cette voix distillant une poésie aux images criantes de vérité. Musicalement, nous sommes dans un entre-deux chanson/rock, car le morceau possède du corps, un esprit légèrement abrasif.

L’autre bon point réside dans cette production un poil revêche, dans ces stridences de grattes qui nous évoquent un peu l’esprit de Silver Mt Zion. Elles aussi dégagent une certaine poésie qui, personnellement, nous retourne le ventre. Autrement dit, on adore ce morceau et nous avons très envie d’en découvrir plus sur cette artiste assurément à part.

AMEN VIANA.

Excellent remède à la mélancolie ou aux coups de barre, Amen Viana nous propose, en guise de mise en bouche de son album Afrocanalyst (qui sortira le 15 octobre avec, en feat., Keziah Jones et Akua Naru), ce Back home plein de vitalité. Nous aimons particulièrement ce morceau qui a le mérite de réunir des influences africaines, occidentales, un gros son flirtant parfois avec le hard rock d’antan.

Mais surtout, il y a du groove, ce truc qui nous donne une énergie solaire, qui nous transporte de joie. Back home nous donne envie de danser, chanter, et de retrouver ces lieux ayant bercé notre jeunesse et d’y retrouver tous ceux qu’on aime. Forcément, avec un titre comme Back home, il n’y avait que deux pistes possibles ; celle de la mélancolie ou celle de la joie. Amen Viana a choisi son camp, pour notre plus grand plaisir !

GINNE MARKER

Nous restons dans une musique qui véhicule des sentiments plutôt positifs. Quoique moins rythmé et dans un esprit différent de Back home, ce Never golden but beautiful nous porte dans un univers pop/soul/folk de la plus belle des manières. C’est-à-dire qu’elle est ici totalement lumineuse, exempte de noirceur. Il faut dire que la voix de Ginne Marker, Danoise de son état, ne laisse pas du tout indifférente et sert à merveille sa musique.

Il y a du cœur, de l’âme et de la générosité. C’est un morceau extrêmement prometteur, puisque c’est le premier de cette chanteuse qui pourrait être comparée (pour sa façon de concevoir la musique), à Melody Gardot ou Norah Jones. En tout cas, ce morceau nous fait du bien, en plus d’être sacrément bien fichu. Que demander de plus ?

ERASING GRACE

Les femmes se taillent une belle part du lion dans cette playlist 25, preuve de leur folie créative, quelque soit le style dans lequel elles évoluent. Dur de ne pas succomber aux charme vénéneux d’Erasing Grace et de son Shoot me qui nous rappelle aux belles heures de Nirvana et du grunge. Oui, mais ce qui est vrai sur l’entame du disque se trouve nuancé et magnifié par la suite par des incursions presque pop (bref, le juste équilibre grunge, mélodique de la pop et l’abrasif du metal/punk).

On ne vous cache pas que le texte est noir (il défile dans le clip). Et il fallait une putain de chanteuse pour lui donner une incarnation. Sa voix fait des merveilles, entre une certaine douceur et le côté éraillé de la voix qui montre une tension jamais inutile. Bref, on valide à 200%.

BAASTA !

Non, nous ne sommes pas des fans absolus de Baasta !. Enfin si, mais ça ne nous empêche jamais d’être objectifs. D’ailleurs, vous l’aurez déjà constaté, nous sommes charrettes sur le relai de la vidéo. Mais toujours est-il qu’il nous fallait absolument revenir dessus puisque le groupe nous propose, dans J’ai pas compris, une incursion en territoire mélancolique là où, auparavant, régnait une sorte de hargne totalement punk. Ici, les deux trublions qu’on adore développent leurs aspects post punk de façon brillante en laissant les teintes mineures envahir l’habitacle de notre cerveau (qui comme le miroir réfléchit, ou du moins essaye).

Sans donner de réponse à ce qu’il n’a pas compris, Bassta ! nous en offre en fait un paquet. Une nouvelle fois, sur des formules choc, le duo pose un texte dont la conscience joue avec les rouages de ce qu’est devenue la société (un conglomérat de bêtise, pour la jouer simpliste de notre part). Le talent d’écriture, musicale et textuelle, fait encore des étincelles. Mais nous ne sommes pas fans absolus du groupe… Enfin si, carrément.

WAY SHIT

On poursuit cette playlist 25 avec… une autre femme au chant (tiens donc). Cette fois-ci, c’est du côté du post punk que nous nous tournons, avec un groupe australien (tiens donc bis). Leur deuxième album, Shame, sortira en août, et en cassette, chez Psychic Hysteria et Declined nous donne la teneur de leur musique, à savoir un mélange d’esprit punk, de mélodie pop, d’une ligne de chant d’une redoutable efficacité.

Le seul hic, c’est que le titre est trop bref. En même temps, il vaut mieux tout dire en 1 minute et 36 secondes que de ne rien dire en 5. La fulgurance de ce titre ne laisse donc aucun répit, et c’est tant mieux car, derrière l’aspect bruitiste de la production, on réalise à quel point tout s’articule à la perfection sur le morceau. Autrement dit, c’est malin, efficace et nous, ça nous botte toujours autant quand les groupes vont à l’essentiel sans oublier d’être futé.

CANCRE

Bon ben nous avions eu un phénoménal coup de cœur pour l’EP de Cancre il y a quelques mois. Dans celui-ci, le groupe explorait la poésie de l’arrière grand-père des frères Millasseau. On retrouve ce mélange de chanson, de rock, et donc de poésie, dans La tête au ciel, avec toujours cette implication viscérale au niveau du chant. Nous, elle nous bouscule, d’autant qu’elle est portée, cette implication, par un vrai talent littéraire (forcément ça nous cause).

On espère grandement voir le groupe sur scène dans le coin. Parce que ça n’avait pas vraiment été possible après la parution de l’EP. Et qu’on a envie de vibrer sur cette musique, entourés d’inconnus. Parce qu’elle fédère cette musique, vous ne trouvez pas ?

GHOST WOMAN

On referme cette playlist 25 avec un groupe… d’hommes. Eh oui, même s’il se nomme Ghost Woman, le groupe est bien un groupe de bonhomme (même si le groupe ne comporte qu’un seul et unique bonhomme comme membre, Evan Uschenko). Il œuvre, sur ce fantastique Dead & gone, pour un rock d’inspiration garage psychédélique. Production rugueuse, groove mortel, le morceau nous déclenche des frissons orgasmiques un peu partout.

C’est efficace, carré, puissant, mélodique, et trop court ! À l’image de Way Shit, Ghost Woman opte pour la concision, comme pour mieux nous appater. Honnêtement, ça marche à merveille. Nous n’avons plus qu’une seule envie, en découvrir plus, tout de suite !

Ben ça tombe bien. C’est cadeau (et c’est un poil plus long, et toujours aussi bon) !

BONUS

On avait beaucoup aimé la pop de LaFrange, on vous diffuse sa dernière vidéo…. Et ça fonctionne toujours à la perfection ! C’est beau, la mélodie nous embarque dans un ailleurs baigné d’une lumière diffuse, mais jamais incommodante. Et puis on aime l’idée des pilules à tomber amoureux (on aime moins l’idée du bouquin trainant dans l’eau de mer, mais nous ne lui en tiendrons pas rigueur cette fois-ci).

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