Playlist 18, en richesse et en sensations fortes !

Nouvelle sélection musicale du vendredi 30 avril 21.

Alors que le président de notre pays a annoncé les étapes du déconfinement, on va vous décongestionner les idées, étant donné que nous ne sommes pas là pour faire de la politique, mais bel et bien pour parler de musique. Or, celle-ci a subi les foudres des confinements et des privations. Cette playlist 18 en fait état, sous des formes différentes. Soit dans l’image qu’elle véhicule, soit par les prestations live, nous voyons que la musique se renouvelle, se nourrit plus que jamais des expériences, des plus pourries au plus belles. Et surtout, ne manquez pas en milieu de playlist le très beau Morceau de Mounir Otai.

playlist 18 we hate you please die can't wait to be fineWE HATE YOU PLEASE DIE.

Comment mieux commencer cette playlist 18 que par le le dernier groupe vu live (en février 2020), et qui sera peut-être le dernier puisqu’on ne se laissera pas réduire en poussière, ou vacciner c’est la même chose, par la dictature sanitaire (mais on en a gros sur la patate). Nous retrouvons, avec une immense joie, We hate you please die avec Can’t wait to be fine, premier extrait du nouvel album du combo prévu pour dans un mois et demi. Celui-ci répondra au même nom, et pas dit que la pandémie n’y soit pas pour rien, puisqu’il représente, ce titre, à nos yeux, un cri d’espoir et de détresse mêlée. On ne peut plus attendre d’aller bien, il faut prendre le bonheur dans tout ce qui passe, en dépit des interdiction et privation diverses.

Ici, Raphaël pose sa voix de crooner, pas sans rappeler la classe folle d’un Iguane bien connu. Bercé par une mélodie pleine de mélancolie, nous sommes harponnés dès l’entame du morceau. Il y a de la douceur, un peu de ce sentiment de solitude qui nous a tous assaillit ces derniers mois, mais aussi quelque chose d’urgent, de puissant, comme une envie d’en découdre. Presque révolutionnaire même, notamment quand le chant se fait hymne avec l’apport des autres membres du groupe, notamment Chloé (si nous ne disons pas de bêtises) qui officie également à la basse. Ce presque slow nous fait une impression dingue, réveille quelques songes coincés du côté des states, des Pixies ou de Sonic Youth, peut-être plus dans l’esprit que dans la réalisation musicale pure.

Celle-ci est par ailleurs irréprochable, preuve de la maturité acquise par le groupe depuis la sortie du premier album. Il avait déjà su nous convaincre, et nous ne voyions pas comment il pouvait renouveler un deuxième hold-up. Force nous est de constater que nous pensons, en notre âme et conscience, que les quatre musiciens vont nous proposer un TRÈS GRAND DISQUE. Même si nous pressentions déjà la chose, nous étions loin de nous douter que la chose fut possible…. Désormais, nous en sommes sûrs : WHYPD va tout dévaster !

KIDS RETURN

Plongée dans un univers pop très inspirée par l’électro, Kids return, duo formé par Clément (claviers, vocoder) et Adrien (Guitare et chant) propose, en un vrai plan séquence (la session était tournée sur une pellicule de 11 minutes seulement, en 16mm, par Tara-Jay Bangalter) et en vrai live, un Melody dont la … mélodie justement, nous reste en tête tout au long de la journée. L’évidence de celle-ci nous saisis dès l’entame du morceau et ne nous quitte plus, quoi qu’il arrive, tout au long de la journée.

Il se dégage de ce morceau un sentiment positif, une envie de fêter la vie comme il se doit. Nous sommes très loin de l’esprit qui est celui de la société actuelle, anxiogène, complètement à côté de ses pompes. Nous sommes au contraire dans la simplicité de ce que les sentiments déclenchent chez nous, à savoir cette impression de légèreté, de bien-être que nous ressentons lorsque les personnes qui nous sont chères nous accompagnent, nous entourent de leur amour.

Peut-être que cela peut paraître baba cool (ce que nous écrivons), mais nous sommes convaincus que cet esprit nous manque cruellement en ce moment. C’est sans doute la magie de Melody qui agit sur nous et nous rend, l’espace de ces quelques minutes, totalement insouciant face à l’avenir qui se profile. Alors quand une parenthèse s’avère aussi enchantée, nous la prenons à-bras-le-corps et savourons à sa juste valeur son pouvoir libérateur. Pas vous ?

DELEO

Alors que son premier album est prévu pour tout bientôt, Déléo nous propose une petite vidéo, plus que sympathique, captée live. Une excellente façon de patienter avant la parution de l’album. Nous vous avions déjà parlé du groupe qui mélange, dans ses influences, d’obscurs groupes pop comme Archive, ou encore Radiohead.

Pourtant, sans prétention, le groupe parvient à titiller ces grands noms de la musique, avec un savoir-faire mélodique béton et des arrangements toujours réfléchis et intelligents. L’autre bon point réside dans la voix de leur chanteuse, tout comme dans ce penchant acoustique délivré par la guitare folk, qui assurément tranche avec le côté presque tout électrique de la pop music actuelle. Bref, on attend désormais l’album, pas vous ?

Reason est tiré de l’EP live Isolated (un excellent moyen d’attendre l’album)…

SPIN D.

Nous évoquons, avec un retard conséquent, le premier album, Dream or nightmare, de Spin D. Nous vous dévoilons juste le premier morceau de cet album, mais nous vous invitons fortement à découvrir ceux qui suivent. Le principe de ce Dream or nightmare est simple : il représente les sentiments de ce que peut ressentir quelqu’un lorsqu’il flashe sur une femme lors d’une soirée alcoolisée.

Le thème peut paraître un peu « déjà vu », mais la façon dont sont faites les choses l’est beaucoup moins. Instrumental de bout en bout, même si quelques bribes de mots sont discernables ici ou là, ainsi que quelques gémissements plus que suggestifs. Musicalement, nous sommes situés à un carrefour exigent entre esprit latino (dans les percussions et certaines mélodies « exotiques »), hard rock par l’aspect guitar hero qui donne une fougue toute particulière aux compositions, et modernité avec des arrangements électroniques.

Le tout s’avère très homogène, toujours surprenant, et habilement lié par le talent de conteur de Spin D. Le jeune guitariste toulousain nous propose donc un voyage dans sa psyché (l’histoire de cette rencontre alcoolisée étant réelle) et avouons-le, le résultat est fort convaincant.

KAITUHI

Poursuivons cette playlist 18, direction dream pop. Si le virage peut paraître à 180° de la musique de Spin D., nous ressentons néanmoins une similitude romantique (si toutefois le terme peut être accolé dans le cas précédent). Avec Divine (avec Napkey en featuring), Kaihuti nous propose un morceau aérien, synth/dream pop inspiré par la French touch de Air. Le résultat est des plus que probant, les tessitures sonores dégageant une douceur incroyable.

La voix de Napkey aide en cela. Elle dégage, avec une force évocatrice rare, la beauté d’un sentiment amoureux vibrant, capable de combattre tous les mots. La composition décolle à mi-chemin avec un développement épique, nous portant tout droit vers les étoiles et un sentiment de félicité extatique, peut-être perverti par la beauté d’un amour naissant (qui, nous le savons tous, rend aveugle, ce qui ne nous empêche pas non plus, nous le savons tous, de foncer tête baissée dans celui-ci). Bref, un morceau comme nous les aimons !

MOUNIR OTAI

Quand la douceur et la sensibilité viennent nous cueillir au menton avec la violence d’un uppercut, nous nous sentons le devoir de le faire savoir au monde entier. Ce très beau morceau de Mounir Otai (qui a déjà une riche carrière derrière lui puisqu’il a été rappeur du collectif E-M, membre du groupe yéyé Handcrafted Soul, moitié du duo electro Scandale!, du rock garage chez From The Moon…), cette fois-ci en solo, est en prise avec sa propre mémoire et histoire. Avec pudeur, il nous livre un morceau très intime.

Nous aimons le choix du mélange entre le chant en français (sur une grande partie du titre) et les sonorités orientales, ce beat électro puissant, et un texte superbement écrit. La sauce prend instantanément, nous porte dans un lieu intermédiaire entre notre pays et un pays ami, quelque part au Magrheb.

Ce titre fait partie d’une compilation fêtant les 15 ans du label Chinese Man Records. Intitulée Dig it ! cette compil’ est une série de titres axés sur la découverte de nouveaux artistes. Il s’agit aussi, pour le label, d’une ouverture vers des styles de musique encore non représentés en son sein. Avec ce titre, nous pouvons d’ores et déjà affirmer qu’il a tout bon !

BOBBIE

Nous vous reparlons de Bobbie, avec ce nouveau single annonçant l’album à venir. Ici, rien de superflu dans cette composition d’une clarté intemporelle. Tout y est simplement parfait, de la chaleur de la voix à celle de la production, de cette composition pleine de classicisme mais qui pour autant ne sonne pas datée. Bobbie nous fait immensément plaisir avec ce titre romantique, plein de ferveur. Qu’ajouter à cela ? Simplement parfait !

CEYLON (Bonus)

L’EP Le grand secret des oiseaux de sable sort aujourd’hui (la chronique, elle, sera lisible dès jeudi, sous la plume de LGH) mais pour vous mettre les sens au court-bouillon, on vous propose de découvrir leur toute dernière vidéo, la dernière de ce trois titres qui nous montre à quel point ce groupe nous plait, au-delà du raisonnable ! N’oubliez pas, la chronique complète arrive mardi !

WENDY MARTINEZ (BONUS 2)

Quand on aime, on ne compte pas. Alors ne comptons pas. Après son EP, La chevauchée électrique, sorti il n’y a pas longtemps, voici cette vidéo captée live. La magie est une nouvelle fois au rendez-vous sur un titre qui nous évoque un peu une certaine Françoise Hardy (tout n’est que question d’élégance). Quand on aime on vous dit…

ALAIN VALDES (Bonus 3)

Quand on aime… Ah non, on l’a déjà dit plus haut. Mais le fait est qu’on aime la musique d’Alain Valdés, et, comme pour Wendy Martinez, on vous propose de découvrir une captation live du musicien, toujours élégant, lui aussi. On ne va pas trop blablater, on vous laisse savourer.
Ainsi se clôt cette playlist 18. On vous souhaite désormais un bon week-end en musique, forcément.

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