SÉLECTION 22-6, De Chahu à Wooden Cabin

Nouvelle sélection musicale.

Nouvelle playlist 22-6 qui nous délivre, par bien des monts et vallées, les sentiments intimes qui nous bouleversent tous à un moment ou à un autre. Introspectif ou explosif, le message passe, réveillant, par les mots ou la musique, un univers intérieur qui ne demande qu’à voir l’extérieur, qu’à être exprimé avec conviction et sincérité. Chacun des groupes ou artistes présents ici nous délivre une part de lui ou d’elle avec une pudeur délicate qui donne foi, simplement, en l’humain.

22-6 Chahu

Crédit Josic Jegu

CHAHU

Le spleen, c’est surtout beau quand c’est lumineux. Appuyé par un arpège minimaliste sur une grosse partie du titre, posé par une voix rauque et fatiguée, transcendé par un texte qui vient des tripes, Gros Blouson nous met une claque, de celle qu’on espère recevoir au détour d’un inattendu. Le talent réside dans cette vérité absolue, universelle, celle d’une rupture, de cette évidence de l’espoir qu’elle revienne (ça marche aussi avec lui).

La force réside, elle, dans la lumière qui rôde tout autour de cette mélancolie. Notes majeures, fin de titre acoustique « ukulélé » parviennent à nous extirper du broyage de noir , à nous faire sortir de l’appart’ et d’aller affronter le monde, avec un Gros Blouson sur le dos, comme une carapace qui ne montrerait rien de nos orages internes.

Le clip est sorti mercredi, le single est lui disponible sur les plateformes depuis aujourd’hui. Et surtout, l’EP 2222 sortira en juin prochain. On vous en reparle à coup sûr !

IMPARFAIT

Ne pas se fier au caractère régressif de la musique sur une bonne partie de Thérapie, titre éminemment cathartique d’Imparfait. Les symboles pleuvent sur ce clip claustrophobe, ressemblant à s’y méprendre à un placard dans lequel on enferme les fous. Il convient de rappeler qu’entre une personne dépressive et la folie, il n’y a qu’un pas que la thérapie peut aider à ne pas franchir. Et du coup,Imparfait bastonne, avant une fin apaisée. Shooté aux médocs ? Trépanation réussie ? Nul ne sait. Peut-être simplement que le pouvoir guérisseur des mots de l’âme de la musique trouve ici sa pleine puissance.

On adore ce contraste entre folie furieuse et douceur, entre punk et pop, entre énergie et implication de qui écoute. Parce que Thérapie prend aux tripes, nous laisse sur le bitume, avant de répandre sur nos peaux abimées un baume apaisant comme une caresse. ce groupe nous fait une nouvelle fois un gros effet (rappelez vous son A l’amércaine lui aussi foutrement régressif, mais tellement dans l’air du temps également).

MATHIEU SAÏKALI

Deuxième fois que nous évoquons le travail de Mathieu Saïkali. Il faut dire que le musicien possède un art de la délicatesse, celui des ambiances feutrées et boisées, celui d’une voix aérienne qui ne nous laisse jamais indifférents. Ce nouveau morceau ne fait pas exception à la règle, s’inscrit dans la même veine folk que son prédécesseur et nous donne le même sentiment d’appartenir à quelque chose de plus vaste et plus beau que ce qui est visible au bout de notre nez.

Quand la musique fait naître autant d’images de grands espaces, quand elle apaise autant qu’elle nous gonfle les poumons d’un air frais rassérénant, alors c’est que cette musique est faite pour nous, qu’elle s’accorde à nos inspirations profondes, et qu’elle fait simplement un bien fou.

WATINE

Laisser l’émotion nous gagner. Accepter de se laisser embarquer, d’avancer en terre inconnue, ne pas se soucier d’où nos pas nous guiderons, d’où nos ressentis nous porteront. Apprécier le collage, celui des ambiances, d’un ésotérisme, d’une plainte, d’une joie, mélanger le tout dans le grand shaker de Watine et obtenir Less is more, un morceau comme un voyage, une plongée dans l’abîme, dans des ténèbres lumineuses ou dans une lumière ténébreuses. Les images naissent, aussi métaphoriques que celles du clip, aussi oniriques, parfois un peu cauchemardesques.

Et puis ce poids sur la poitrine, cette connivence sur quelques notes de piano, cette dramaturgie qui s’installe, nous bouscule, fait naître des sentiments diffus, nostalgique mélancolie, mélancolique nostalgie, électricité vitale, acoustique virale. Et faire le vide.

CHARLES LIKE THE PRINCE

Pas grand-chose à dire si ce n’est que cette pop song élégante et raffinée, dégageant un petit goût de dream, nous emporte sur un petit nuage, naviguant au gré du vent, sans contrainte. Le tout est remarquablement produit et mixé, sans oublier ce choix de sonorités qui nous place d’emblée dans un petit cocon dans lequel le temps réel n’a plus cours. Idéal pour se délasser après une rude journée de travail, ce titre est un plaisir esthétique à ne pas bouder, d’autant que le clip dégage lui aussi ce même parfum légèrement hors du temps.

Parfait pour un vendredi, non ?

WOODEN CABIN

Son moderne, bonne humeur, ou du moins essence orientée vers le plaisir plutôt que vers l’introspection nocive, Piece of you fait son office à merveille, nous transporte dans l’univers de Wooden Cabin feat.Fabian Huss en un clin d’oeil. Celui-ci nous délivre instantanément une dose de plaisir, à mi-chemin de la soul, du blues, de la pop, pour un rendu magnifique et ensorcelant. Que demander de plus ?

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