[48] De Bad Temper Joe à Mathieu Saïkali

Nouvelle sélection musicale du vendredi 10/12

Retrouvez dans cette playlist Bad Temper Joe, Jordan Samrose, Dmitry Wild, Papooz, Walter Astral,Brace ! Brace !, The Linda Lindas, November Ultra, Ceramic Animal, Telefis, Bernardino Femminielli, Mathieu Saïkali et bonus.

48 bad temper joeBAD TEMPER JOE

L’essence est blues, dégage un sentiment romantique, genre cowboy solitaire s’effaçant dans le soleil couchant. Guitare, percus, et une voix portant en elle une sourde douleur, sans doute soignée à longues gorgées de whisky, de longues taffes tirées sur un cigarillo. Stetson, santiags, et ce blues qui nous colle au cuir, qui nous émeut. Même si les larmes s’évaporent sous la chaleur des rayons du soleil, la musique de Bad Temper Joe, elle, ravive notre brasier interne. Sans âge, donc indémodable, Been a While Since We’ve Talked nous marque au fer rouge. Sublime.

JORDAN SAMROSE

Nous poursuivons presque dans la même lignée, même si la voix est ici moins sculptée par les excès de Bad Temper Joe. Pourtant, nous retrouvons aussi cet esprit provenant d’une folk sans âge, plutôt nord-américaine, plutôt axée autour de l’Arizona ou du Nouveau-Mexique. Esprit far west donc, genre Calexico, notamment avec cet apport, aux arrière-plans, d’une pedal steel, et du jeu au balai de la batterie. On aime cette atmosphère faisant naître les images mirages d’une folk absolument magique (et aussi un peu dramatique).

DMITRY WILD

On change de cap, direction le nord des États-Unis, direction New York par la highway rock express. On retrouve en effet ici une essence plus purement rock, un peu dans la lignée de celle des Strokes, mais en différent tout de même. On pense aussi, mais sans que ça ne soit bien justifié, aux Dandy Warhols. Enfin toujours est-il que ce morceau au clip plutôt marrant, est efficace, surtout lorsque vient le pont, un poil trop court. Le morceau plaisir pas coupable de cette playlist, on vous le dit tout net !

PAPOOZ

Le clip est marrant aussi, et puis un peu onirique aussi, ou du moins poétique. Papooz revient avec None of this matters now, morceau country cabaret pop rock. Rien que ça. Ça croone tranquille du côté de l’EPHAD, jusqu’à ce que deux chenapans viennent libérer papy. Ce morceau plein de douceur, dans les orchestrations, dans les images, dans les collages do it yourself, nous ravit, nous fait un bien fou aussi, parce que c’est malin, que ça reste original malgré les codes imposés, et que ça nous montre bien que tant que l’inventivité est au rendez-vous, la musique ira bien. (Et pensez à vos vieux en cette période de fêtes qui va bientôt commencer).

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WALTER ASTRAL

Walter Astral, c’est la réunion de Polycool et de Zaspéro. Ils proposent tous deux un morceau qui marie avec intelligence pop, électro, aspects orientaux et psychédélisme. Et ça fonctionne à merveille, d’autant plus que le parti pris de chanter en français aurait pu s’avérer particulièrement glissant, ce qui n’est absolument pas le cas ici. L’ensemble dégage une atmosphère grisante, brûlante (normal, le titre s’appelle Le Feu, même si on se dit que le feu a sans doute servi ici pour allumer des drôles de cigarettes). On s’en fout, le morceau est très bien foutu, propice à l’évasion, et annonce un album à sortir très bientôt. 2022 sera chaud !

BRACE ! BRACE !

Pop, en douceur. Superbe travail sur les sonorités, base allégée, rythmique qui va bien, on entre de plain-pied dans Places. Parce qu’un peu de douceur ne fait jamais de mal, parce que ça sonne comme un marshmallow placé au-dessus d’une flamme, que l’on pense Beach Boys, que l’invite à rouler cheveux au vent est pressante. Il règne ici une intelligence évidente dans la mélodie, un goût pour la belle pop comme on en fait trop peu ces temps-ci. Bref, comme un pied de nez à l’urgence et au remplissage, puisque tout tombe pile à la bonne place, sans vouloir combler un éventuel vide. Le morceau parfait par excellence.

THE LINDA LINDAS

On aime ces américaines-là. Parce qu’elles font du punk rock jubilatoire, ici légèrement rehaussé d’une pointe de psychédélisme à la Lucifer Sam des Floyd (oui attendez le pont). Bref, concis, direct, malin, Nino montre que l’instantanéité, ça a du bon aussi. À savourer (mais vite avant que ça ne refroidisse).

NOVEMBER ULTRA

Bon, November Ultra, on aime mais vraiment beaucoup ! Son EP nous avait pas mal retourné la tête, et la revoilà avec son nouveau titre, Le manège, où l’anglais s’invite joliment. Il y a un côté un peu lyrique (beaucoup en fait), un côté pop à l’ancienne plutôt très sympatoche. On aime vraiment beaucoup November Ultra qu’on vous dit, et on n’est pas les seuls puisque la dame est déjà programmée pour l’édition 2022 d’Art Rock (sauf si on nous fout encore les pétoches à cause d’un variant alors qu’on détruit gentiment l’hôpital public, et que tout le monde s’en fout, à même de soigner les gens, mais c’est un autre débat). En tout cas, découvrez vite cette artiste incroyablement raffinée. Vous ne le regretterez pas.

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CERAMIC ANIMAL

Le groupe a été signé par Dan Aeurbach, qui produit aussi le titre ci-dessous. Preuve de qualité ? Assurément jeunes gens. On aime cette country folk à la coule, superbement produite il va sans dire, porté par une composition certes classique mais qui met tout de même les poils. C’est romantique, légèrement nostalgique, voire un chouïa mélancolique, mais aussi aérien, et tourné vers une direction que l’on regarde dans la même que l’être aimé. Bref, un slow qui tue, comme il en était tant au temps jadis. L’album arrive très bientôt.

TELEFIS

On poursuit cette playlist par un titre incroyablement dense, malgré son minimalisme. Tout passe, en fait, par la voix, par son traitement, par ses quelques notes de piano, par ses silences aussi qui nous maintiennent en haleine. Il dégage, ce Falun gong dancer, un magnétisme incroyable, une originalité osée, surtout à l’heure où il faut montrer son cul si l’on veut vendre. Ici, c’est tout le contraire, rien de racoleur, même presque un côté répulsif pour ceux qui ne sont pas habitués. Nous, on crie presque au génie tant ce titre, véritable ovni dans l’univers pop, nous impacte. Le clip, onirique au possible, renforce la donne. Moment entre parenthèses et en apesanteur.

BERNARDINO FEMMINIELLI

Un titre qui nous fait des guillis au bidon ce Dans les yeux d’Iris, puisqu’il nous évoque le Gainsbourg de Melody Nelson, avec une voix qui nous évoque celle d’Arthur H. Pour ne rien gâcher à la fête, les paroles sont superbement écrites. En 4 minutes, Bernardino Femminielli nous raconte une histoire à la basse gorgée de groove, de sève funky, qui magnifie le texte de relents 70’s absolument pas périmés. Magnifique, saisissant, et surtout malin et classe. Un sans faute !

MATHIEU SAÏKALY

Autre ambiance, mais esprit tout aussi classe. Morceau folk sans âge, et donc indémodable, If it’s all a choice nous embarque immédiatement dans son univers ouaté, chaud. Si on croit ressentir une pointe de mélancolie (ou nostalgie) en début de morceau, il s’avère au contraire qu’il est plein d’espoir, d’une saine combativité. Le choix de production aide l’émotion à atteindre ses sommets, renforcé en cela par une voix qui nous met des petits frissons partout. Classe on vous dit !

BONUS : FLEUR BLEU.E

On vous a déjà proposé le morceau Sun dans une précédente playlist, mais sans le clip. Le voici rien que pour vous.

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