Fishbach à l’Olympia : Les grands airs d’une divine

Fishbach

Flora Fishbach
Olympia Paris
Mercredi 30 novembre 2022
Photo Patrick Auffret

Flora Fishbach a fait son premier Olympia mercredi 30 novembre à Paris. Les fans ont adoré.

Elle entre sur scène sous des lumières noires bleutées au son d’un Tu vas vibrer à la longue introduction musicale. Vêtue d’un pantalon noir, d’une ceinture dorée, d’un haut de gala à franges dorées et de bottes à talons aiguilles, Flora Fishbach, rouge à lèvres écarlate et chignon élaboré, se fait danseuse en multipliant les arabesques.

Ses musiciens, au nombre de trois, Aloïs Champougny aux claviers et aux machines, Alexandre Grolée à la guitare ou à la flûte et Simon Roger à la batterie restent dans le noir. Après ce joli prologue, elle se saisit d’un micro et captive immédiatement un auditoire sage et conquis.
Le meilleur de la fête dévoile un peu plus le quatuor du soir.

Après Presque beau, elle s’arrête déguste un verre de vin et enchaîne d’emblée ses classiques Dans un fou rire, Téléportation et De l’instinct.

Flora Fishbach Olympia Paris Mercredi 30 novembre 2022 Photo Patrick Auffret

Sexy en diable

Flora n’est pas que chanteuse, elle excelle aussi à la guitare et le prouve. Dans ses bras, l’instrument devient follement sexy. Au fil des titres, elle se lâche et se confie. « Cette chanson on m’a dit : ne la met pas sur ton disque c’est trop Johnny.  J’ai fait quoi à votre avis ? » Cela aurait été dommage de passer à côté de La foudre !

Fishbach capte toutes les lumières, derrière elle ses musiciens tentent tant bien que mal d’exister et pour jouer La babouche, une reprise de Salim Halali, elle se retrouve seule en scène sans sa guitare, enfin presque , portée par l’indispensable rythmique électronique.

Flora Fishbach
Olympia Paris
Mercredi 30 novembre 2022
Photo Patrick Auffret

De magnifiques jeux de lumières

Les jeux de lumières, intenses, donnent une dimension particulière à la représentation.
Le morceau terminé, un éclairage prend possession de la scène. Fishbach s’accorde une pause clope, elle en fera plusieurs, et trempe ses lèvres dans son verre. Dans un boîte à papier permet à Alexandre Grolée de s’essayer à la flûte alors qu’Aloïs Champougny tape sa batterie électronique.
Fishbach se confie à nouveau, raconte comment elle est passée de l’adolescence à internet … « Ben oui, j’ai 32 ans… »

Flora Fishbach Olympia Paris Mercredi 30 novembre 2022 Photo Patrick Auffret

Une chanteuse pétrifiée par l’enjeu

Elle poursuit en se disant « pétrifiée » de jouer dans une salle aussi mythique mais pas question de baisser la garde. Elle enchaîne avec Un beau langage puis balance L’Invisible désintégration de l’univers à grands renforts de sonorités électroniques et d’onomatopées.

Elle pose sa guitare, reprend son verre et respire un bon coup. « Ça va mieux allez on joue un autre morceau. »

Un brouhaha saisit l’assistance dès les premiers accords de Mortel, l’un de ses grands tubes.
Le spectacle semble déjà toucher à sa fin mais non, Flora reprend la parole pour accueillir Kirin J Callinan. « C’est un artiste que j’aime énormément. Il va interpréter le prochain morceau avec nous.» Perché sur des talons aiguilles, l’homme arrive habillé d’une jupe en cuir. Fishbach se dit émue. A eux deux, ils jouent Nocturne. Fishbach a cédé sa guitare à son ami de retour sur la scène de l’Olympia après avoir fait sensation en première partie du spectacle.

Flora Fishbach
Olympia Paris
Mercredi 30 novembre 2022
Photo Patrick Auffret

« Il règne une forme de chaos »

La formation classique guitare synthé batterie se reforment pour Y crois-tu face à un public enthousiaste. « Il règne une forme de chaos dans ce spectacle que j’aime énormément, lâche Fishbach. On a fait une tournée d’automne, c’était la meilleure tournée de ma vie. Dès fois c’est grandiose, des fois c’est le bordel. Là, c’est un peu le bordel. »

Le sublime Tu es en vie est joué alors que des lumières orange irradient la scène. Le synthé fait les backing vocales et joue avec des maracas.

Elle présente Sarah, la régisseuse et part boire « un petit canon » alors que les premiers accords d’ Un autre que moi ravissent le public.
Les musiciens sont présentés à leur tour. « Allez, chanson » tance Fishbach en reprenant une cigarette l’air provocatrice.

Flora Fishbach
Olympia Paris
Mercredi 30 novembre 2022
Photo Patrick Auffret

« Je me sabote ! »

Le titre démarre, Fishbach se concentre sur sa cigarette. mais Démodé est finalement joué avec entrain même si Flora lâche en début de morceau un cinglant « Je me sabote ! »
« C’était franchement pas mal, se satisfait Flora à l’issue de la chanson. Merci à vous tous. On s’en fait un der ? Non ? »

Masque d’or conclu le set avec ingéniosité. Flora Fishbach se montre attachante sous ses grands airs et dévoile des accents à la Catherine Ringer.
« Merci beaucoup, à la prochaine » assure-t-elle à la fin du morceau.

Un départ pour mieux revenir … avec un nouvel intervenant pour jouer Quitter la ville. « Je voudrais inviter mon ami Voyou, cher à mon cœur. On a peine répété mais c’est ça qui est chouette. » Ils chantent en duo. Elle à la guitare, lui trompette en main. Un vrai moment d’intimité dans un Olympia rempli.

Kirin J Callinan Olympia Paris
Mercredi 30 novembre 2022
Photo Patrick Auffret

Un dancefloor

Derrière elle, « les copains sont revenus un dernier bordello ». On me dit tu et surtout Mais qui ose clôturent définitivement le show dans une ambiance technoïde des plus réjouissantes. Voyou est revenu jouer de la trompette et un danseur fait son apparition pour un final sous les stroboscopes. La salle de l’Olympia est transformée en un gigantesque dancefloor.

Lors du salut général avec toute l’équipe, Fishbach fait le V de victoire avec ses doigts pour mettre un point final à une prestation remarquable de presque deux heures.

patrick auffret

 

Pat Auffret

Il a rejoint l’équipe début 2022 et son corps de métier se tourne vers la scène où il photographie les musiciens en même temps qu’il s’imprègne de leur musique, qu’il restitue son forme de live report hyper pointus.

Ancien rédacteur en chef à Publihebdos, Pat Auffret a également collaboré durant 20 ans avec le magazine Longueur d’Ondes et Rock & Folk. Il travaille régulièrement avec l’agence photo Dalle et ses clichés ont été publiées dans divers journaux nationaux (Le Monde, Les Inrockuptibles, Rock&Folk, …) et internationaux.
Il est aujourd’hui président de l’association dédié au spectacle vivant Out of time.

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Un autre live report : Moonya

Comments (2)

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    MARQUER

    Merci pour votre critique de ce superbe concert ou Fishbach s’est montrée beaucoup plus mature que lors de sa première tournée (normal) et en pleine possession de ses moyens artistiques. A vrai dire les répertoires des deux albums ne vont pas forcement ensemble ; j’ai trouvé Mortel moins fort que Nocturne par exemple et son magnifique solo final, de même Invisible désintégration de l’univers sonne moins abouti que les compositions actuelles. La richesse nouvelle des arrangements y est probablement pour l’essentiel mais pas seulement. Mais ne chicanons pas c’était un super concert.

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    • Avatar

      Patrick Beguinel

      Merci beaucoup pour ce retour. Et votre avis compte. Avoir un oeil critique ne veut pas dire que le show était mauvais, mais pinte au contraire des éléments de réflexion qui plaisent aux artistes car ils peuvent y voir des sources d’amélioration pour leurs prestations futures. un grand merci donc. Patrick

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