Moonya envoûte L’étage du Gibus

Moonya

Moonya crédit photo Pat Auffret

Live report du jeudi 17 novembre, Paris.

Amandine Fontaine-Rebière, alias Moonya, a subjugué son auditoire jeudi 17 novembre dernier à l’Etage du Gibus, dans le XIe arrondissement de la capitale avec son ambitieuse Dreampop.

Situé rue du Faubourg du Temple, l’Etage du Gibus est une très belle salle. A la fois discothèque, bar et restaurant, le lieu accueille une programmation variée. Ce jeudi, Moonya et Joad sont à l’affiche.

Il est 20 h 30 lorsque Moonya quitte son long manteau à damier pour revenir habillée d’un top en dentelle noire et d’un short en jean enfilé sur des collants noirs. Son épaule droite, dénudée, laisse voir un tatouage écrit à l’encre noire. A ses pieds, des bottes  noires façon Doc Martens et, pas très loin, un ordinateur portable.

L’objet est indispensable pour assurer le show.

Moonya, seule sur scène, n’a besoin de personne pour imposer son univers. Habituée à vadrouiller en solitaire en Europe pour diffuser sa musique, elle est également une véritable femme orchestre.

Moonya crédit photo Pat Auffret

Une femme orchestre

Pour preuve, l’instrumentation présente autour d’elle sur scène : un synthétiseur Nord lead, un pad Roland SPD-SX, une guitare électrique rouge Epiphone et à ses pieds quelques pédales d’effets.
Avec son premier morceau, I’m setting sail, un extrait de son dernier EP intitulé Golden tree,  elle impose d’emblée un univers onirique porté par une belle gestuelle.

Moonya, également batteuse du duo Aña avec le réalisateur David Fontaine, maîtrise parfaitement son sujet. Elle a déjà plusieurs fois traversé la Manche pour développer « on stage » une Dream pop du meilleur goût.

Un écrin de velours

Dès le second morceau, le bien nommé Living on the moon, encore un extrait de son dernier EP, elle saisit sa guitare rouge et pose avec délicatesse ses paroles en anglais sur la ligne synthétique.
Les voix enregistrées rebalancées sans filtre donnent une belle dimension à l’ensemble. Moonya n’a plus qu’à poser la sienne pour que l’écrin de velours se referme.

Le public applaudit avec ferveur, Moonya est tout sourire, repose sa guitare et entame Gifted hands, un morceau de 2015 puis continue de visiter son déjà vaste répertoire avec le très beau No tears puis You and I.

Moonya crédit photo Pat Auffret

De nouveaux titres convaincants

Au bout d’une vingtaine de minutes, Moonya propose à l’auditoire conquis de découvrir ses nouvelles compositions, encore en cours de création. Ainsi est joué le très beau Silence, déployé avec grâce.

Le morceau est presque techno et rappelle par moments les expérimentations de Bjork. Bref, on touche au sublime ! Puis elle reprend sa guitare pour jouer trois nouveaux titres en Français cette fois. La guitare électrique résonne et se mêle aux sons enregistrés. Moonya se fait chef d’orchestre, joue avec ses pédales d’effets. Ainsi, La face du jour  semble tout en retenue avant de se finir dans une furie sonore rythmée par la batterie électronique.

Un avenir radieux

Le titre suivant, Ma nuit, est également en français. Il est également plus langoureux. Moonya se refait batteuse, baguettes à la main.

Elle lance maintenant une nouvelle boucle, encore pour un titre en français répondant au nom d’Emportée.

Véritable femme orchestre Moonya impose son style. A l’écoute de ces nouveaux titres, l’avenir semble aussi radieux que sa musique. Le dernier morceau s’appelle Save me. Moonya prévient qu’il sortira en clip en février sur le label Atypeek Music. La nouvelle, toute fraîche, fait plaisir à entendre : Moonya va être signée sur un label indépendant et elle le vaut bien !

D’ailleurs, preuve que tout va bien, elle est, sur la demande pressante du public, amenée à jouer un titre supplémentaire.

La guitare résonne pour Éclaire moi, un très vieux titre, l’un de ses premiers, en français.
Entre deux couplets, elle joue de la batterie puis du synthétiseur et finit morte de rire sous les hourras du public.

Moonya crédit photo Pat Auffret

Joad au même programme

Belle découverte dans la foulée avec Joad. Le groupe rouennais emmené par Vincent Blanchard a connu son heure de gloire en remportant en 2019 le César de la meilleure musique de film !

Il propose des chansons aux accents Eiffel mais pas que. Loin de là même puisque le répertoire de ses cinq musiciens, dont une bassiste, est très large.

Selon les styles, Vincent Blanchard joue de l’orgue, de la guitare électro-acoustique ou de la guitare électrique. Il chante en français et se montre très convaincant comme le montre le dernier album du groupe sorti en 2019 « Le banquet des charognards« .

Joad

Joad crédit photo Pat Auffret

Un répertoire très varié

Mais Joad chante aussi en anglais, la musique se fait alors plus country sans pour autant tomber dans la caricature. Parfois, la pop devient alors récréative à la mode des Beatles.

Joad ce jeudi soir a montré un véritable savoir-faire à défaut de convaincre un public venu en majeure partie voir Moonya.
Vincent Blanchard l’a annoncé en fin de concert, un nouvel album est attendu pour le mois de mai.

Joad crédit photo Pat Auffret

patrick auffret

 

Pat Auffret

Il a rejoint l’équipe début 2022 et son corps de métier se tourne vers la scène où il photographie les musiciens en même temps qu’il s’imprègne de leur musique, qu’il restitue son forme de live report hyper pointus.

Ancien rédacteur en chef à Publihebdos, Pat Auffret a également collaboré durant 20 ans avec le magazine Longueur d’Ondes et Rock & Folk. Il travaille régulièrement avec l’agence photo Dalle et ses clichés ont été publiées dans divers journaux nationaux (Le Monde, Les Inrockuptibles, Rock&Folk, …) et internationaux.
Il est aujourd’hui président de l’association dédié au spectacle vivant Out of time.

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Comments (4)

  • Isabelle K. Noir (autoproduit) - LITZIC

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