[ INTERVIEW ] BARBARA MARSHALL répond à nos questions

Découvrez la première partie de l’entretien que nous avons mené avec Barbara Marshall, notre auteure du mois d’avril !

C’est l’exercice commun à tous nos auteurs du mois, celui de répondre à nos petites questions. Pour que nous en apprenions un peu plus sur les moteurs qui sont les leurs, d’où provient leur inspiration, ce qu’ils aiment lire également. Barbara Marshall s’est prêtée de bonne grâce à nos questions. découvrez dès à présent la première partie de son interview.

L’interview !

Litzic : Bonjour Barbara. Quels sont tes premiers souvenirs de lecture ?

Barbara Marshall : Cela remonte à très loin ! Les premières lectures certainement, avec la Comtesse de Ségur et L’île au trésor. Je crois que Moby Dick m’a aussi profondément marquée ;  alors qu’il s’agissait d’une version pour enfants, l’image de la couverture montrait une immense baleine qui renversait une embarcation. La force des mots et de l’imaginaire était, je crois, à la hauteur de ce renversement, en me débarquant dans un autre monde à chaque livre.

L : Quel fut ton premier choc littéraire ?

Barbara Marshall : Je crois que j’ai déjà répondu en partie. Après, il y en a eu bien d’autres. J’ai dévoré pendant toute mon enfance et adolescence avec une appétence pour les gros romans.
Le premier choc ? Peut-être dans la façon d’écrire, d’utiliser et de détourner certains codes, l’œuvre de Vian m’a ouvert un champ des possibles immense. Que ce soit avec L’herbe rouge ou  L’écume des jours. Les écrits sous le pseudonyme Vernon Sullivan, comme J’irai cracher sur vos tombes, m’ont aussi fascinée. C’était cru, violent, et terriblement efficace.

« C’est un cycle constant parce que la lecture me nourrit toujours. »

L : Et celui qui t’a donné envie d’écrire ? Quand t’es venue cette envie d’écrire justement ?

Barbara Marshall : J’ai eu envie d’écrire très tôt. Mais le premier livre que j’ai fait contenait surtout des dessins agrafés, et pour cause, j’avais 6 ans. Je crois qu’il parlait d’une princesse chinoise. Plus tard, j’ai admiré la transparence et la profondeur de l’écriture de Camus, le lyrisme de Tolstoï, la fantaisie de Vian, la verve de Victor Hugo ou de Dickens, les nouvelles d’Edgar Allan Poe ou de Stefan Zweig. Je sais que l’envie d’écrire s’est confirmée quand j’avais dix ans mais je ne me souviens plus de mes lectures de cette époque.

L : Quels sont tes auteurs fétiches, ceux qui t’ont donné envie d’écrire des histoires ?

Barbara Marshall : C’est un cycle constant parce que la lecture me nourrit toujours. Je n’ai pas réellement d’auteurs fétiches mais plutôt des affinités qui se confirment avec le temps. Murakami pour son écriture légère, parfois évanescente, Virginie Despentes pour son féminisme, et tant d’autres. J’ai découvert récemment la trilogie Le Cœur de l’homme, de l’auteur Jón Kalman Stefánsson, c’est un livre sur l’Islande de la fin du XIXᵉ siècle. Son écriture tout à la fois romanesque et poétique m’a éblouie ; on sent la dureté de la vie des pêcheurs, on traverse transi de froid (en restant au chaud !) des tempêtes de neige tout en découvrant des gens, des vies… Côté théâtre, c’est plutôt Ionesco, Beckett et Ibsen qui me donnent envie d’écrire.

« L’inspiration vient après l’expiration ! »

L : Tu écris des romans, des nouvelles, du théâtre, de la poésie, et tu collabores aussi à un webzine sur l’art contemporain. Quel genre a ta préférence ?

Barbara Marshall : Si j’en avais le temps et la disponibilité d’esprit, je préfèrerais un voyage très long courrier, c’est-à-dire le roman. J’en ai écrit deux mais je suis toujours en recherche d’un éditeur. A bon entendeur, bienvenue !
La plupart du temps, je fais donc plutôt des excursions ou de simples balades, avec les autres modes d’écriture que sont la nouvelle et le poème. Ils permettent d’écrire dans un délai resserré, car ils s’écrivent inconsciemment avant d’être formulés, et les coucher sur le papier est du coup nettement moins chronophage. Le théâtre se situe entre les deux avec la particularité d’un double décentrage ; il faut se mettre dans la peau du public autant que dans celle des personnages parce que l’action se déroule sur scène, et non dans la tête du lecteur.

Quant au webzine Culturama de MonAgendart, c’est un travail d’équipe, et je trouve ça stimulant car tous les mois, quoiqu’il arrive, le numéro doit sortir. Les découvertes d’artistes innovants représentent toujours une source d’étonnement et d’enrichissement.

Quel que soit le mode d’expression, ce qui compte finalement est de rester fidèle à mon intention de départ. Ceci dit, j’aime beaucoup les nouvelles parce qu’elles sont en prise avec la fiction et l’émotionnel. Mes deux recueils de nouvelles qui s’intitulent La couleur interdite et Secrets et turbulences abordent souvent les personnages sous un angle psychologique.

« Le papier est plus léger que l’ordi, et ne tombe jamais en panne. »

L : Comment vient l’inspiration pour toi ? Te dirige-t-elle vers l’un ou l’autre de ces genres ou bien entames-tu l’écriture en sachant parfaitement où elle te conduira (vers quel genre notamment) ?

Barbara Marshall : L’inspiration vient après l’expiration ! En réalité, je ne connais pas la panne, je connais surtout la vie qui vient te happer. Il faut se battre chaque jour pour garder sa bulle temporelle dédiée à la créativité. Après, à l’intérieur, les choix s’imposent plus ou moins facilement à toi suivant les possibilités du moment. C’est un peu comme une course. Si tu ne te sens pas prêt pour un marathon, il vaut mieux courir et finir un 200 mètres !

L : Tu es plutôt rédaction sur ordinateur ou sur du papier, avec un stylo, à l’ancienne ?

Barbara Marshall : Le papier est plus léger que l’ordi, et ne tombe jamais en panne. Je l’utilise pour aller en vadrouille et voyager léger, c’est pratique pour noter des idées, des mots qui s’imposent aussi ou des passages romanesques.
En revanche, pour écrire en suivant un élan plus long, le stylo ne va pas assez vite. Le gros avantage du clavier est de pouvoir être synchrone avec sa pensée, et bien sûr de pouvoir ensuite retravailler le texte comme on veut.

Barbara Marshall blessure de sable

Quelques liens utiles :

Blog de Barbara Marshall

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et son FB

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