[ ALBUM ] YIN YIN, The rabbitd that hunts the tiger
Debut Album The Rabbit that hunts the tiger par Yin Yin (disponible chez Bongo Joe Records)
Yin Yin, qui sera très bientôt à l’affiche des 41éme rencontres Trans Musicales de Rennes, livre un premier album, The rabbit that hunts the tiger, entre sonorités world music et electro, pour un résultat dansant qui nous immerge dans un univers aux couleurs chatoyantes.
Eurasie disco groove.
Le jamais décevant label Bongo Joe records se voit, cette année, triplement récompensé par son flaire car trois de ses signatures auront rendez-vous, en décembre, sur les scènes des 41éme rencontres Trans Musicales de Rennes. Avec L’Éclair (dont nous avons chroniqué deux de leur disque Ici et Là) et Amami, nous aurons le plaisir de retrouver Yin Yin, groupe à l’univers coloré et ultra dansant.
En effet, le combo pratique une musique à la croisée de la world music et de l’electro. Nous y retrouvons, outre un groove le plus souvent démentiel, des fantasmes d’Asie, un peu de musique de western, et du disco. Bref, un mélange à haute teneur « inflammable » sur scène.
Voyage sensoriel.
Dès le premier titre, nous remarquons que nous avons composté nos billets pour un voyage où le lâcher prise est de rigueur. Les beats nous saisissent gentiment par le ventre, déclenchent des spasmes dans nos membres inférieurs et supérieurs, sans que nous ne puissions circonscrire l’incendie qui nous ronge. Notre épine dorsale, notre moelle épinière se font vectrices d’une furieuse envie de danser, sans que nous ne puissions résister.
À base d’arpège de guitares, de motifs obsédants, de percus et bidouilles électro, la fièvre s’installe dès les premières mesures, pour ne plus nous quitter. Nous nous imaginons facilement aux abords de la grande muraille de chine, tout comme nous nous promenons, par la force de l’imaginaire généré par la musique de Yin Yin, sur le sol du Machu Picchu. Mais l’ouest américain, du temps de la conquête des lieux par les héritiers du Mayflower, apparaît aussi en filigrane au détour d’ambiance digne de sanglants duels.
Musique à bouger… Mais aussi à écouter.
Mais qui dit musique qui donne envie de danser ne dit pas forcément qualité de composition. Souvent, de gros beats bien baveux suffisent pour donner envie de se trémousser. Avec Yin Yin, pas question d’une quelconque facilité puisque chaque titre peut aussi s’écouter tranquillement dans un bon vieux fauteuil confortable (même si nous nous interrogeons sur les capacités extraterrestres de ceux qui arrivent à écouter The rabbit that hunts the tiger sans lever leurs fesses du siège).
En effet, les arrangements de Yin Yin sont souvent judicieux. Ceci associé à une production soignée, évitant de sombrer dans un amalgame de sonorités pré-machée , nous offre de belles sensations d’écoute pure. Des titres comme One inch punch, Alpaca, The sacred Valley of Cusco et Lotus, par exemple, se démarquent allégrement les unes des autres question ambiance, quoi que leurs ingrédients soient les mêmes. Seule la recette change, pour notre plus grand plaisir.
Trans Musicales.
Nous n’avons aucun doute sur le fait que le groupe saura embraser le Hall 3, le samedi 7 décembre, de 22h40 à 23h40. Sa musique se vit comme une expérience en immersion totale dans un ailleurs aux paysages de rêves, de cocktails aux saveurs inédites et de couleurs tropicales. Yin Yin possède l’art de nous transporter dans son monde sans forcer la main. Tout ici est bien fait, agencé de telle façon qu’il est inhumain de ne pas succomber.
Nous attendons leur prestation scénique pour confirmer, s’il en est besoin, leur redoutable machine de danse. Nous leur donnons donc rendez-vous en décembre et, d’ici-là, nous allons déguster un jus de papaye sous notre sombrero, et écouter une fois de plus The rabbit that hunts the tiger pour nous réchauffer les sangs.
LE titre de l’album.
Nous avons une petite tendresse pour The sacred Valley of cusco. Pourquoi? Sans doute parce que ce titre se pare d’atours sud-américains, que nous y recherchons l’eldorado de Candide, parce que ça sent la quête de sens, la mythologie, le guacamole etc… Les sonorités y sont chaudes, presque étrangement asiatiques sur l’intro, avant de bifurquer, en partie, vers des rythmes plus chaloupés évoquant les musiques péruviennes, ou argentines.
La basse y produit une pulsation énergisante, bien que discrète, sur laquelle nous dérivons lentement, grisés par les grands espaces de notre pensée. Nous regardons le ciel étoilé, nous nous laissons capturer par des visions chamaniques de temps lointains, loin du fracas de la modernité. Ce lieu où nous conduit Yin Yin est accueillant, rassérénant, sans mémoire puisque, même la notre, nous la laissons sur le perron de cette maison sans âge. Un morceau pour s’évader, pour un album lumineux.