[CHRONIQUE ALBUM] L’ÉCLAIR Sauropoda

L'éclair sauropoda chroniqueL’éclair Sauropoda (disponible chez Bongo Joe).

Un peu plus d’un an après la sortie de leur précédent opus, L’éclair revient sur le devant des platines avec Sauropoda, un album invitant à s’évader des chemins terrestres grâce à sa musique instrumentale répétitive et obsédante.

5 titres.

L’éclair peut paraître, comme ça, vu de l’extérieur, avare en musique. Sauropoda ne contient effectivement que 5 titres (Still Steeve, Endless Dave, Castor McDavid, Suite II et Parapluie Bulgare). Pourtant, l’album dépasse gentiment les 35 minutes grâce à une pièce de 12’41 et deux de plus de 7 minutes. Ces titres à rallonge ont pour effet de nous permettre de déconnecter avec la réalité concrète de la vie.

Musicalement, nous avons une nouvelle fois affaire à une musique entremêlant rythmes funky, gorgée de groove, de parfums world, de pop. L’électricité est présente, les claviers vintages aussi. La basse prend au ventre, les mélodies sont hypers efficaces. Quelques bidouilles électroniques, distribuées avec une grande dose de parcimonie, complètent le tableau pour nous propulser dans un univers cosmique chaleureux.

Motifs répétitifs pour évasion cosmique.

Les morceaux reposent le plus souvent sur une base que le groupe étire à la manière d’un chewing-gum que nous enroulerions au bout de notre index, comme quand nous étions gamins. Les titres s’étirent, s’allongent, et se trouvent enrichis de petites trouvailles qui nous font rompre avec la monotonie qui pourrait découler d’un tel étirement du thème. Souvent, nous sommes portés par la basse qui, couplée à une batterie plutôt sensuelle (oui, une batterie peut-être sensuelle), nous embarque dans sa danse.

Les guitares apportent leur petite dose d’effets, d’électricité mobile et fluctuante, tandis que l’électronique dispense des spirales semblables à des vis sans fin, comme si nous revoyions se dérouler le même film, à l’infinie. Pourtant, la lassitude ne survient pas, parce que les arrangements se font malins, attirent notre attention là où ne nous y attendions pas. Plutôt sympathiques, les thèmes sont faciles à retenir, et nous pouvons aisément les fredonner bien après que nous ayons arrêté d’écouter le disque.

Effets indésirables.

Cependant, cette approche lancinante possède aussi ses effets indésirables, le premier étant que parfois il nous arrive de déconnecter, chose qui ne nous arrivait pas sur l’opus précédent. Pourquoi ? Sans doute parce que la musique des Suisses fait affluer à la lisière de notre imaginaire des images de films (que nous créerions). En effet, le pouvoir évocateur de la musique de L’éclair est très très fort, un peu comme le Night Fever des Bee Gees (ou Staying Alive) pouvait évoquer pour nous les pistes de danse.

Avec Sauropoda, nous nous imaginerions plutôt dans un univers stellaire, avec un infini se dévoilant progressivement devant nos yeux sans pour autant que cela ne soit anxiogène. Car dans la musique du groupe, aucun élément n’est flippant. Il y est juste question d’espace, de volumes infinis dans lesquels progresser, encore et toujours, sans entraves ni frontières.

Notre esprit se trouve en effet libéré de tout carcan. C’est en cela que parfois nous nous évadons, parce que la musique de L’éclair, et Sauropoda en particulier, invite au voyage sensitif, à la quiétude. C’est donc un album à réserver à tous ceux qui veulent ouvrir bien grand leurs chakras. Ce qui est notre cas.

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Réécouter le titre Endless Dave ICI

Mise à jour ! L’Éclair sera aux Trans Musicales de Rennes le vendredi 6 décembre (à l’UBU)

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