[ PORTRAIT ] CHRISTOPHE SIÉBERT, provocateur d’émotions.

Découvrez le portrait de Christophe Siébert, un auteur entier qui réveille les morts.

Pour ceux qui s’étonneraient de trouver Les articles consacrés à Christophe Siébert dans la rubrique dossier et non dans celle consacrée aux auteurs du mois, nous vous en expliquons rapidement la raison : la fameuse rubrique étant bouclée jusqu’à la fin de la saison, nous voulions proposer un peu plus qu’une simple rubrique Chronique de livres à Christophe Siébert. Pourquoi ? Simplement parce qu’il possède une actualité brûlante ces jours-ci.

Les actus de Christophe Siébert.

En effet, il sort très prochainement son prochain roman, le tome 1 de son cycle des Chroniques de Mertvecgorod, intitulé Images de la fin du monde (aux Éditions Au diable vauvert). Mais il sort également un fanzine, à titre personnel et totalement gracieux (pour ceux qui désirent l’acquérir, pas pour lui qui finance tout de sa poche) nommé Un demi-siècle de merde dans lequel il convie des auteurs amis, nés entre 1968 et 1978, à raconter leur demi-siècle de merde. Une façon comme une autre pour eux de cracher sur la fin du XXé/dzbut du XXIé siècle comme il faut.

Parmi ces auteurs amis figurent, car il est important de les nommer tous : Jérôme Bertin, Marlène Tissot, Immanuw’el Rosen, Sébastien Gayraud, Pascal Dandois et Gilles Laffay. Christophe Siébert y va de son propre texte en, nous le citons, « s’efforçant d’être à la hauteur » (de ses amis auteurs ndlr). Connaissant un peu la plume qui est la sienne, notamment à travers son duo de roman de Métaphysique de la viande (Nuit noire et Paranoïa), également paru aux Éditions Au diable vauvert, nous en venons tout naturellement à nous dire que ce fanzine doit valoir le détour, à plus d’une raison.

Notons que la personne chargée de la mise en forme de cet ouvrage (autrement appelé maquette) n’est autre que Luna Beretta, une amie proche de Christophe Siébert, qui fut en son temps l’autrice du mois sur Litzic. Ces deux auteurs à part organisent pas mal d’événements conjointement, via des fanzines, des revues, des lectures, des fois agrémentées de musique ou de projection de vidéos, l’ensemble faisant parti, de façon plus ou moins permanente, des actualités de Christophe Siébert.

Pourquoi lui consacrer un dossier ?

Mis à part ces actualités récurrentes, et mis à part les deux sorties que nous venons d ‘évoquer, Christophe Siébert est également éditeur aux Éditions La musardine, où il dirige la collection Les Nouveaux Interdits, qui a pour but, nous le citons, « de donner à lire une pornographie de qualité, masturbatoire, bien écrite et contemporaine ». Bourreau de travail vous dites-vous ? Il s’en défend, évoquant juste son travail d’écrivain comme celui de monsieur tout le monde, c’est-à-dire qu’il ne travaille pas plus que les autres, mais pas moins non plus. Bref, des horaires de bureaux, à peu de chose près, en fonction du caractère urgent de certaines actualités.

Mais revenons un peu à nos moutons. Nous suivons Christophe Siébert depuis un petit couple d’années. Le fidèle ami Philippe Azar nous avait parlé de lui alors que la rubrique l’auteur du mois cherchait ses premiers généreux contributeurs. Nous avions alors lu de lui une histoire qui est restée gravée dans notre mémoire, une histoire d’un homme qui vient à coucher avec sa mère, une femme atteinte d’Alzheimer qui prend son fils pour son défunt mari. Si le thème de l’inceste y est évoqué, exposant ainsi un tabou pour le moins choquant, l’humanité découlant de cette histoire nous avait transpercé.

Cette histoire, Tête morte, possédait une écriture à la fois fluide et directe, percutante, dont était extraite toute forme de provocation. Cette plume en venait même à atténuer le côté glauque de cette situation, pour simplement remettre à l’honneur l’amour d’un fils pour sa mère, fils qui cède non pas à une tentation perverse, mais à l’envie de rendre sa mère, dont la mémoire joue de vilains tours, heureuse une dernière fois.

Une littérature différente, hors des sentiers battus.

Donc, nous avions fait connaissance, par le biais de cette histoire, avec la plume de Christophe Siébert. Mais nous ne l’avions pas abordé pour l’inviter à rejoindre la rubrique de l’auteur du mois. Pourquoi ? Timidité ? Étions-nous impressionnés ? Peut-être un peu des deux, peut-être beaucoup plus que cela. Toujours est-il que nous avons commencé à le suivre de loin, sur les réseaux, nous tenant informé, en loucedé, de ses informations. Nous avions vu que son duo de roman avait trouvé pour éditeur Au diable vauvert, ce qui n’avait fait que renforcer notre sentiment vis-à-vis de sa plume. Celle-ci dépassait du lot (sans dénigrer pour autant les multiples auteurs que nous lisons régulièrement et dont nous pensons qu’une bonne partie d’entre eux mériterait de signer chez des maisons sérieuses).

Bref, nous continuions notre veille, jusqu’à voir passer un message indiquant que le fanzine Un demi-siècle de merde voyait le jour. Alors, nous avons contacté Christophe Siébert pour en obtenir quelques exemplaires (que vous pouvez obtenir également en écrivant à cette adresse konsstrukt@hotmail.com, en sachant que vous en obtiendrez au minimum 3 exemplaires, afin de propager « la bonne parole ») et le voilà dans cette rubrique dossier dans laquelle figureront ce portrait, une interview que nous sommes sur le point de finaliser, et les chroniques de ses deux ouvrages parus chez Au diable vauvert (celle de Métaphysique de la viande y est d’ailleurs déjà lisible).

A priori…

Nous parlions plus haut de timidité, ou du sentiment de nous sentir impressionnés par cet auteur. Eh bien il nous faut avouer que cet auteur, qui ose aller au bout des choses (lire Métaphysique de la viande rendra cette expression parlante), est d’une simplicité et d’une gentillesse désarmantes. Il démystifie une fois de plus ces êtres étranges, pour le commun des mortels, que sont les auteurs, vus, souvent à tort, comme des intellectuels à la pensée insondable.

Il n’en est effectivement rien (même si certains doivent être relativement imbuvables) avec Christophe Siébert, comme avec ceux que nous prenons plaisir à découvrir chaque mois dans la rubrique leur étant dédiée. En fait, nous découvrons un homme qui, s’il use dans sa plume, d’arguments horrifique, pornographique, fantastique, cherche simplement à provoquer chez nous des sensations, fortes, jamais dénuées d’une pensée plus globale que ce qu’elle laisse apparaître de façon criante.

Provocateur ?

N’aimant pas le tiède, Christophe Siébert pousse tous les volumes à fond, joue avec le feu, attise les sensations, pour mieux faire passer son message. Nous pouvons croire cela racoleur, mais à la vérité, il n’en est rien. Et de loin. Il n’y a pas de posture, aucunement. Nous sentons une sincérité aussi désarmante que sa simplicité.

Nous nous expliquons : à l’heure où certains auteurs cartonnent régulièrement, soit avec des romans de gare, soit avec un caractère provocateur gravitant autour d’un vide abyssal, Christophe Siébert, loin de prendre ses lecteurs pour des idiots, propose des univers souvent glauques, reposant sur une plume au contraire lumineuse, pour évoquer, en creux, l’être humain et ses vicissitudes, une société en manque de repères, les mécanismes de pensée, les engrenages pouvant conduire à la folie, ou à des situations extraordinaires.

Ainsi, ceux qui y voient une provocation vaine se trompent totalement de regard, car si provocation il y a, si elle existe (et nous émettons un doute), c’est simplement pour pousser les personnages (et les lecteurs) dans des retranchements dont rejaillit obligatoirement la vérité de leur âme. Et de celle de Christophe Siébert également.

Découvrez Christophe Siébert

Nous vous invitions donc à découvrir, si vous ne le connaissez pas encore (ou si le connaissez de loin, ou même de près car il pourrait bien vous apprendre des choses sur lui), cet auteur acharné, écrivain dans l’âme et le corps, à travers les articles qui lui seront consacrés.

Et pour information, il nous a autorisé à faire des coupes franches dans les réponses qu’il nous a données pour l’interview. Nous n’en avons rien fait, sa parole étant d’or, dans le sens où ses points de vue d’une part recoupent pas mal des nôtres, mais également parce qu’elle nous expose des faits avec une force peu commune. Et démontre, s’il en était besoin, de toute sa sincérité.

De cette interview, seules nos questions ont ou seront à remanier pour créer un peu de liant. La parole de Christophe Siébert, elle, ne sera pas violée (au contraire de nombreux protagonistes de ses histoires). Il ne nous reste plus qu’à vous inviter à entrer dans la danse et de savourer chaque article de ce dossier spécial, en vous conseillant, forcément, fortement, de lire cet auteur à part.

christophe siébert

 

Suivre Christophe Siébert sur sa page FB

Lire la chronique de Métaphysique de la viande ICI

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