BRUNO GENESTE & PAUL SANDA, et la sagesse des druides.

Paul Sanda, Bruno Geneste, révélations sur la magie et la sagesse des druides

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Philosophie, spiritualité et pratiques des cultes chrétiens celtiques actuels.

L’époque que nous vivons est trouble, incertaine, anxiogène. Elle nous place actuellement face à nous-mêmes, à nos craintes, nos doutes, face à nos propres croyances. Dans Révélations sur la magie et la sagesse des druides (éditions TrajectoirE), le duo d’auteurs poètes (et ici essayistes) Paul Sanda et Bruno Geneste nous offre un moyen d’appréhender celle des druides et des peuples celtiques dont les croyances, ancrées dans les étoiles, dans la nature, au sens le plus large du terme, peut provoquer chez certains d’entre nous des déclics salutaires.

Ce bouquin entre forcément, quelque part, à l’heure où un virus paralyse et cristallise un peu toute la planète, en relation avec notre conscience de toutes ces choses qui nous dépassent, nous surclassent. Il nous permet d’appréhender une culture non pas oubliée mais qui a sans doute était trop peu étudiée en comparaison des grandes civilisations de l’antiquité. Même s’il est beaucoup question de divin, il est ici démystifié pour rejoindre la spiritualité dans ce qu’elle possède de noble puisqu’il est ici fait mention de ce grand tout qui nous entoure et qui fait que nous avons les deux pieds au sol (et parfois la tête en l’air).

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Animaux, pierre, végétaux.

La culture celtique nous est globalement étrangère. Du moins celle qui est ancestrale et remonte au temps des débuts de la chrétienté. Puisqu’elle était principalement orale, les marques historiques se sont faites rares et les traces dures à retrouver. Mais, à l’instar des grandes civilisations de l’antiquité, Grèce, Égypte et Rome, celle des Celtes mérite que nous nous y arrêtions et que nous creusions le sujet. C’est ce qu’ont fait les deux auteurs dans cet essai référencé qui, loin d’être exhaustif nous donne des bases plus que solides pour tenter de percevoir les nuances de cette culture incroyablement riche.

Comme nous venons de le dire, des « trous » importants demeurent dans la compréhension globale de l’histoire de ces peuples. Sanda et Geneste ont la finesse d’esprit de ne rien inventer, restant absolument factuels, ce qui donne à leur ouvrage (qui peut s’avérer un peu ardu par moments, surtout pour des non-initiés, même si la plume y est belle, de celle des conteurs d’autrefois)une dimension concrète sur la sagesse des druides, sur leur magie, mais également sur leur manière d’être, de vivre.

Ceux-ci, que nous « connaissons » notamment par la culture populaire (celle d’Astérix par exemple, ou de Kaamelot, dans un autre registre) et mythologique (la quête du Graal du roi Arthur et du célébrissime Merlin), nous donnaient quelques pistes, très vagues, de ce qu’est le druidisme. Nous nous rendons néanmoins compte lors de la lecture de ce livre que les auteurs de ces œuvres grand public sont assez fidèles à l’esprit, toutes proportions gardées et souvent sous couvert d’humour, d’une réalité tangible : les druides ne font qu’un avec la nature.

Sens et spiritualité.

Loin d’être un bazar dans lequel les stéréotypes s’accumulent (grâce une nouvelle fois au soin apporté par les auteurs à être le plus précis possible), nous découvrons que les celtes étaient un peuple très spirituel, conscient de ce qui les entourait. Lieux de passage entre le monde du vivant et celui des morts, pouvoir des plantes, interprétations des mouvements célestes, tout nous montre un peuple, et leurs chefs spirituels les druides, vivant en harmonie avec ce qui les entoure.

Alors que la mondialisation nous a délivré bien des poisons, il est bon de constater que cette sagesse druidique savait se concentrer sur ce qui l’entourait quotidiennement. Bien sûr, une part de mysticisme demeure, faite de croyance aux Dieux (comme les grecques, les égyptiens et les romains, les celtes étaient polythéistes), de rapport à la magie concernant ce qui n’avait à l’époque pas d’explication rationnelle, pourtant nous sentons, grâce aux extraits choisis par Sanda et Geneste, un rapport presque viscéral aux éléments les plus concrets qui soient.

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Les celtes, ne redoutant pas la mort, et sûrs de revivre au-delà, étaient débarrassés de toute frayeur p.203).

L’art médical n’y est pas pour rien. Les druides savaient en effet utiliser les plantes, leurs vertus, pour se soigner, ouvrir leur perception, se fortifier le corps (un superbe chapitre y est consacré, p187). Ils voyaient dans les animaux des symboles forts (p,59) . Et surtout, ils pensaient que la mort physique n’était qu’une étape de la vie spirituelle (chapitre 20, voyage en Avalon, p203 notamment, même si la mort est évoquée de façon régulière dans le livre).

Autrement dit, ils n’avaient pas peur de mourir car la vie terrestre ne faisait pour eux que partie d’un grand tout. Mieux, ils « espéraient » la mort pour atteindre un niveau de conscience plus élevé. Aujourd’hui, avec la mort devenue sujet tabou, nous ne pouvons que constater que cette sagesse druidique permettait de vivre pleinement l’instant.

En conscience.

Ce livre nous interroge. Sur nous, sur des systèmes de valeurs imposés, de gré ou de force, par notre société creuse, poreuse à tous les vices. La lecture de ce livre, qui plus est en période de pandémie, de vaccination « pour ne pas mourir  ou faire mourir » tombe à point, nous ouvre des pistes de réflexion sur ce qu’était le « vrai » monde d’avant. Celui d’une époque où la pollution n’était pas endémique, ou la quête de plaisirs futiles n’existait pas, où le respect de la vie, de tous les organismes qui soient, avait une réelle importance. Loin d’être décadente comme la société romaine par exemple, la culture celtique, comme peut-être celle des indiens d’Amérique, et de tous les « sauvages » du monde, était au contraire bien plus sensée que celle des civilisations prétendument supérieures.

Humbles face à la nature, artistes méticuleux, respectueux du vivant tout autant que respectueux des morts, les celtes les druides articulaient ou accordaient leur vie au cycle des saisons, au rythme du vivant végétal ou animal (et même minéral). Sans vouloir sombrer dans un prêchi prêcha moralisateur (de notre part, car les auteurs du livre sont, nous le répétons très factuels, et didactiques), il nous semble qu’il serait grand temps de s’inspirer de ce que faisaient nos aïeux pour peut-être endiguer ce qui nous pend au nez (désastre écologique, vie superficielle mais de laquelle la mort semble aujourd’hui exclue, course au profit incessant dévastant les hommes et la nature).

Le monde d’après ?

Forcément, nous ne livrons là que notre interprétation, nos réflexions. Cet essai nous remue les méninges et réveille surtout une part de nous, enfouie trop profondément chez certains malheureusement, celle qui s’émerveille encore des beautés nous entourant, qui ne sont pas monnayables, par corruptibles (qui ne s’est jamais émerveillé face à la mer, face à une montagne, face à une biche traversant une route de campagne, face à une pierre représentant un cœur par exemple?).

Bref, ce livre, un peu magique, poétique, et surtout plein d’une spiritualité « de bon sens » nous offre des armes pour essayer, à notre échelle, de changer les choses, retrouver du sens, ou simplement vivre en conscience. Ce qui est diablement primordial aujourd’hui.

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