[ LP ] THE CHAINSAW BLUES COWBOYS, The magnificient seven part I.
The magnificient seven – part I, 3éme album de The Chainsaw blues cowboy (disponible le 04 avril chez Inouie Distributions).
C’est bien quand le nom d’un groupe colle avec la musique qu’il propose. Avec The magnificient Seven – part I, The Chainsaw blues cowboys nous offre effectivement un blues cowboy, tendance garage, qui nous ravit au plus haut point !
Grosse énergie.
Le premier titre du troisième opus du groupe ne laissait pas présager du déferlement qui allait suivre. En effet, Once upon a time (il était une fois n’est-ce pas) commence comme un pow-wow, tout en fredonnements aériens, mais déjà nimbé de suie (et de spiritualité chamanique). Ces ingrédients, à savoir une certaine rugosité et une spiritualité amérindienne, nous les retrouvons tout au long de cet exaltant The magnificient seven – part I. Ah, ils savent y faire les Américains ! Quoi ? Non non, ils sont Français. Honnêtement, c’est bluffant.
Si nous ressentons par moments le caractère épique des compositions d’Ennio Morricone (Il était une fois dans l’ouest), nous lorgnons également du côté de 16 Horsepower avec cet amour du folklore américain, ici plus vrai que nature. Hommage ? Pas du tout, car nous sentons The chainsaw blues cowboys investi d’une véritable mission, ressusciter l’âme cowboy et indienne, le tout nimbé d’une blues-rock des plus authentiques, légèrement teinté d’une énergie garage punk dévastatrice.
Part I ?
Cet album, The magnificient seven, sera donc, au pire, un diptyque. Sur cette part I, 8 titres (pour 33 minutes) se bousculent au portillon. Comme nous le disions, nous commençons par un pow-wow autour d’un feu, dans une prairie du middle ouest. Un gars siffle, sur quelques arpèges de guitare électrique. Les esprits des défunts rôdent, le souffle qui balaye les prés fait s’envoler les Stetson. Quand le chaman arrive, de sa voix éthérée, il émiette des vérités séculaires, nous entraîne dans son histoire. Et nous décollons. Direct.
Ambiance cinématographique en 16/9éme, les paysages s’étalent devant nos yeux ébahis. L’imaginaire tourne à plein régime, le caractère épique nous gonfle les poumons d’un sentiment de puissance, d’invincibilité. Et ne nous quitte pas de l’album. Dès The wild bunch massacre, la rythmique arrive, tellurique. Batterie lourde, sur gratte électrique suintante de slide, The Chainsaw blues cowboys libère ses purs sangs, peintures de guerre sur le visage contre Colt dans leur étui. Le duel s’avère explosif.
Carbure à l’eau de feu.
L’album carbure à l’eau de feu. The magnificient seven – part I nous réchauffe l’œsophage, libère nos inhibitions, nous met en transe, nous propulse dans un monde fantasmé, toujours avec ce juste dosage énergie/spiritualité. Les voix sont diaboliques, les riffs monstrueusement efficaces, pour une immersion des plus totales. Nous ne ressortons pas indemne d’un tel déferlement d’idées (toutes plus abouties les unes que les autres).
Mais si tout cela fonctionne aussi bien, c’est surtout parce que le groupe ne pose pas. Pas du tout. Ici tout est fait avec goût et implication. Celle-ci est indéfectible, puissante, nourrie à on ne sait pas quoi, peut-être au western spaghetti ? Impossible de dire mais c’est bel et bien un esprit du far west qui règne ici, avec des chœurs monstrueux aussi, et cette voix passée au filtre d’un micro téléphone (et auréolé d’une réverb pas dégueulasse sur certains passages).
Un album dévastateur.
Nous parlions de 16 Horsepower, et nous sommes dans le juste car le chanteur, ici, dégage le même charisme que David Eugene Edwards, un charisme auquel il est inutile d’essayer de résister (parce que c’est peine perdu). On retrouve aussi un peu de l’esprit Black Keys sur certains titres (sur Possessed by William News Carver par exemple) mais, on va faire nos chauvins, The chainsaw blues cowboys, c’est vachement mieux que les Black Keys.
Vous l’aurez compris, ce The magnificient seven – part I est un pur dépaysement, une pure merveille de blues rock chamanique qui nous transporte illico dans notre imaginaire. Non seulement c’est bien fait, mais en plus nous sentons une cohérence folle dans cet album qui ne souffre d’aucun temps mort. Habité, possédé, tels pourraient être deux adjectifs caractérisant cette première partie de The magnificient seven, absolument parfaite. Et habités, possédés, nous sommes. Envoûtés par le son de The chainsaw blues cowboys, nous en redemandons ! Il nous tarde (déjà) de découvrir la part II. Mais savourons déjà la part I comme il se doit (et comme elle le mérite).
LE titre de The magnificient seven – part 1
On en a parlé juste au-dessus. Le titre qui nous fait un effet du tonnerre, c’est Possessed by William News Carver. Parce qu’il possède une présence dingue. Parce que les chœurs nous font frissonner. Parce que le chanteur y est en transe dès le premier Hero. Parce que la guitare impose une ambiance que ne vient pas contredire la batterie tribale (ou presque).
Parce qu’il y a là de la poussière, des larmes, du sang, parce que nous rentrons en nous pour ensuite expulser le mal, célébrer les héros et nous sentir lavés de nos péchés. Ce titre, comme l’ensemble du disque, est une expérience cathartique, une communion avec les esprits de la terre, un voyage sensoriel (presque) immobile. Il est chant de la vie, ce disque.
Site officiel The chainsaw blues cowboys
On pense à Dirty Bootz