[ ALBUM ] DIRTY BOOTZ, Broken toy , rock blues et grunge

Debut album de Dirty Bootz,, Broken toy, disponible en numérique.

Le blues-rock va bien, merci pour lui ! Dirty Bootz nous le démontre de façon plus que convaincante avec ce premier album, Broken Toy, qui combine blues, rock et… grunge. Si le mariage peut paraître à première vue improbable, le résultat lui est probant.

Des bottes sales et des jouets cassés.

Pour le côté bottes sales, on voit bien pourquoi. Ce disque est poisseux, fiévreux, nous colle à la peau et surtout laisse des bribes de sa musique un peu partout sur nous. Les airs ressurgissent un peu à la moindre occasion, au détour d’un riff fantomatique qui ressurgirait à chaque carrefour de notre vie. Le son du duo sent le vécu, pas celui d’une vie toute rose, mais d’une vie malgré tout vécue à 100 à l’heure. La guitare est saturée bien comme il faut, évoquant à la fois l’électrification des premiers bluesmen mais aussi celles des groupes des années 90, Nirvana, Soundgarden et consorts.

La batterie, bien lourde comme il faut appuie là où ça fait mal. La rythmique possède ce côté imparable qui ne laisse place à rien d’autre qu’à un battement du cœur acoustique qui ne cessera jamais de battre. On y retrouve un peu de l’influence de Dave Grohl, ce côté à la fois animal et esthète. Ce n’est pas pour dire, mais ce jeu puissant et racé ne dénature absolument pas l’affaire rondement menée par le duo.

Côté joué cassé, nous sommes plus là dans une vue de l’esprit, de celle qui indique que le passé est derrière nous, notre innocence aussi, et que le grunge, aujourd’hui, n’est plus grand-chose d’autre qu’un style ayant vécu et relativement mal vieilli (et nous n’allons pas nous faire que des copains en disant cela).

Des titres acoustiques.

Plutôt que de la jouer électricité pleine balle tout au long de son album, Dirty Bootz pose ici et là des morceaux du plus bel effet acoustique. Nous y sentons alors une sorte de quintessence du blues vue de ce côté-ci de l’Atlantique. Parce que oui, le combo est français. Ce qui ne s’entend absolument pas. Ni dans l’accent, ni dans la réalisation/production de l’album. Les parties blues sentent les champs de coton, celles, plus grunge, le cambouis et les moteurs de Corvette. Américain jusqu’au bout des boots quoi.

L’équilibre que nous pourrions penser délicat à maintenir entre tension rock/grunge et blues est au beau fixe. Couplets fortement teintés de ces accords blues, refrains rageurs grunges, l’un n’est jamais délaissé au profit de l’autre. Tant mieux car cela apporte sa cohérence à Broken Toy, lui permet de maintenir l’énergie du premier titre en ligne de mire, sans que jamais ne s’effondrent nos illusions quant à un tel mariage.

Influences.

Parfois, nous voyons se dessiner l’ombre d’un Kurt Cobain au détour d’un titre (End is a start), ou d’un Layne Staley (et même d’un Jim Morrison, sur Burnt my home, cette voix!). L’effet est saisissant. Déroutant aussi. Parce que voilà, ça «évoque notre jeunesse à nous aussi. On a baigné dans Nirvana et Alice In Chains. Comme Dirty Bootz quoi ! Ces références sont aussi les nôtres et les voir ainsi couplées à un bon blues du terroir ne peut que nous combler. Parce que Broken Toy est respectueux de ces deux influences musicales.

Au final, Broken toy déploie son énergie et sa folie sur des titres qui ne s’essoufflent jamais. La tracklist est parfaitement agencée, ce qui fait que l’électricité et la relative rugosité émanant d’un duo guitare-voix/basse ne lassent pas. En incorporant des moments acoustiques très bluesy dans Broken Toy, le duo permet des pauses comme des retours aux racines de cette musique, mère de toutes les autres.

LE titre de Broken Toy.

Nous vous avions déjà parlé de la vidéo de Dead clouds in your pockets (ICI), qui reste une excellente mise en bouche de l’album, tout en étant un véritable révélateur de la tonalité générale de l’album. Il aurait pu être LE titre de l’album, sans forcer. Mais bon, comme il explore plus la face électrifiée de l’album, nous choisissons, pour contraster un peu l’effet, un titre plus posé, démontrant également le talent du groupe.

Du coup, Broken Toy, le morceau, est celui que nous plaçons en titre de l’album. Parce que… plein de trucs. Voix qui déraille à force d’émotions à fleur de peau, aspect grunge sur le refrain instrumental avec cette rythmique lourde et cette saturation vivifiante, blues poisseux au bout des accords sur les couplets. Ce titre file la chair de poule, simplement, et c’est bon. Car le titre prend le temps de se poser avant d’imploser sur ses ponts/refrain. Et puis il annonce Never say good bye au banjo, superbe (et capté en extérieur comme le démontre la vidéo en tête d’article). Bref, le feu et l’eau, la fureur et l’émotion sont au rendez-vous de ce très bon disque des Héraultais.

Dirty bootz broken toy

 

Site officiel Dirty Bootz

Suivre le groupe sur FB
On pense à Westwego

Ajoutez un commentaire