TH DA FREAK Freakenstein

th-da-freak-freakenstein-nouvel-album-chronique

Troisième album du groupe rock indé Bordelais

Heureux

Comment ne pas se sentir heureux en entendant un tel album ? S’il évoque fortement pour nous des souvenirs adolescents (pas ceux liés à l’acné et à la puberté florissante, mais bel et bien ceux liés à la découverte de la vraie et bonne musique), il est également fortement ancré dans son époque. Nous vous parlons aujourd’hui de Freakenstein de Th Da Freak (Howlin’ banana records).

Les freaks sont nés au moment de la contre-culture hippie sur la côte ouest américaine. Le terme peut se traduire par « monstre humain » (vous voyez le rapport avec Frankenstein) et était utilisé et mis en avant par le génialissime Frank Zappa et ses Mothers of invention. Th Da Freak s’approprie le terme, sans doute également en réaction au contexte actuel, mais, s’ils viennent effectivement de la côte ouest, celle-ci se situe du côté de l’Aquitaine et non des states.

La recette

Nous retrouvons dans leur son tout ce qui pouvait faire le sel des années 90 outre-atlantique. Et c’est franchement jubilatoire. Ici, pas de rapport avec Frank Zappa (sauf de très rapides choeurs dans Peeling the onion, une certaine forme d’humour dont se réclamait l’américain et quelques sonorités parfois proches de celles des années 50-60), la musique du combo lorgne plus facilement vers le rock indé de Pavement, de la rage grunge de Nirvana et des hits campus tel que Popular de Nada Surf. Bref, tout ce qui nous faisait kiffer à l’époque.

Ici, pas de mystère, tout réside dans une énergie euphorisante, à base de guitares explosives aux ritournelles obsédantes, d’une paire rythmique diablement efficace qui porte des compos presque immédiatement assimilables. Les voix ne sont pas en reste, sont souvent passées à travers différents filtres (réverb, distorsion), mais, portées par des lignes de chant épurées, dégagent une vraie personnalité.

Pas de place à la mélancolie, la musique de Th Da Freak est enjouée. Les mélodies sont efficaces, se démarquent du tout venant actuel, et surtout renoue avec un rock dont serait bannie toute idée d’électronique. Les sons sont vintages, authentiques, et nous apprécions grandement cette « sagesse » du groupe, de ne pas nous tromper sur la marchandise.

Poseurs ?

Si un revival nineties est actuellement en vogue, Th Da Freak ne fait pas partie des poseurs. Leur sincérité transpire sur des titres comme Hospital, Kurtains (contraction de Kurt et de Cobain, dont les premières paroles sont directement celles utilisées par ledit chanteur « I hate myself and I want to die »), Freakenstein etc… Bref, l’album sent la spontanéité, le travail bien fait tout en ne se prenant pas trop au sérieux ( comme l’atteste le clip de Peeling the onion) ce qui s’avère salvateur.

Les compositions sont variées et pourtant homogènes tant la patte du groupe y est présente. Aucune lassitude ne survient à l’écoute de ce trop court album (seulement 32 minutes au compteur) qui nous fait redevenir adolescent l’espace d’un moment. Fini les responsabilités, fini le stress d’une chronique à rendre à l’heure, nous vivons 32 minutes dans une bulle de souvenirs, de bonne humeur, déconnecté du surplus technologique qui envahit nos vies.

Cette parenthèse ne se referme jamais vraiment. Nous retournons à Freakenstein dès qu’un moment se présente, en fredonnant Mars Attacks en nous promenant, par exemple. Bref, Th Da Freak nous (re)donne foi en la musique indé made in France et Dieu sait que c’est bon.

Encore !!!

Ajoutez un commentaire