FINN ANDREWS One piece at a time

finn andrews la chronique de one piece at a time

Premier album solo pour Finn Andrews, ex-The Veils.

S’installer, confortablement. Poser sur ses oreilles le casque. Laisser se déverser des grappes de notes pleines de sucre, de chaleur, de cœur. Rien ne doit venir parasiter l’écoute de One piece at a time, premier album solo de Finn Andrews (déjà disponible chez Nettwerk, Bertus).

 

Le nom d’Andrews vous évoque peut-être quelque chose. Son père, Barry Andrews, était clavier de XTC. Finn jouait quant à lui dans et avec The Veils. Avec ce groupe, il a sorti 5 albums, illustré quelques bandes originales de films et même tourné dans la saison 3 de Twin Peaks de David Lynch. Pourtant, il se tramait quelque chose en lui, une envie de s’émanciper du groupe pour livrer ce qui sommeillait sur son carnet de notes (carnet de chansons serait un terme plus juste), des idées consignées depuis plusieurs années et qu’il lui fallait mettre au jour.

Tout ceci est brièvement raconté. Finn Andrews quitte Londres et retourne en Nouvelle-Zélande, son pays d’origine. Là-bas, il travaille avec un groupe, fait le tri, agence, réfléchit et organise des idées en pagaille dont One piece at a time s’avère être la substantifique moelle. De son aveu, ce disque est celui dans lequel il a mis le plus de lui, dont les œuvres sont les plus profondes et intimes de sa carrière (le groupe ayant cette capacité à diluer le personnel ou profit du collectif).

One piece at a time, album délicat.

Et en effet, que ressentons-nous à l’écoute de cet album ? Il y a comme une forme d’évidence à l’écoute des 10 titres (pour 33 minutes de musique), un élan à la fois romantique, doucement exposé par une voix douce, posée, presque crooner, et une éloquence lyrique somptueusement orchestrée. L’album est posé, comme vidé du superflu, de l’anxiété de devoir absolument produire quelque chose. Il est juste là où il doit être, faisant fi des difficultés l’ayant enfanté.

L’élan romantique qui en émane provient probablement du fait que l’ensemble a été joué live, comme s’il était capté en concert. Et cela fonctionne divinement. Il y a du souffle, de la profondeur, de la sincérité et un charme indéniable que ne viennent disculper ni les violons, ni le violoncelle (et autres hautbois nous semble-t-il, ainsi que quelques cuivres discrets). L’instrument majoritaire de l’album reste cependant le piano, qui finit d’apporter cette douceur apparente, ce côté si romantique que viennent parfois renforcer des chœurs inspirés.

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Couleurs.

Les couleurs pleuvent sur One piece at a time. Pour nous, elles seraient sur un fond noir abyssal, quelques touches de jaune orangé, comme la flamme vacillante d’une bougie. Vacillante car nous sentons une certaine fragilité, celle de Finn Andrews de s’être ainsi exposé. En avant des instruments, sa voix porte le disque, avec une grâce rappelant celle des comédies romantiques britanniques (sans le côté mièvre que celles-ci peuvent cependant parfois dégager).

Mais les différents morceaux portent aussi en eux la couleur d’une authenticité retrouvée. Nous avons l’impression que Finn Andrews a complètement repris pied dans sa vie grâce à ce disque. Il paraît clair que le chemin qui devait être parcouru l’a été, contre vents et marées, mais qu’au final, Finn Andrews soit arrivé à bon port.

Cet album, tout en quiétude, s’écoute dès lors les yeux fermés, au calme. Il apaise nos tourments, nos doutes et nous transmet une énergie vibrante. Il nous lave de ce qui paraît superficiel, nous reconnecte avec ce qui a de l’importance, et surtout nous dit d’y aller, de ne pas avoir peur.

Un album profondément touchant que nous ne saurions que trop vous conseiller !

 

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