MARBLE ARCH Children of the slump

children-of-the-slump-marble-arch-chronique-deuxieme-albumL’album Children of the slump sortie le 22/03 sur Géographie records.

 

Une Mercedes, des roses éparpillées sur le coffre, négligemment. Nous imaginons un album pessimiste, mélancolique, penché sur un passé dans lequel l’un des deux membres d’un couple se retrouverait largué avant le « oui » final. Telle est la première impression que nous ressentons en voyant la jaquette du deuxième album de Marble Arch, Children of the slump.

De prime abord, cela ne nous encourage pas forcément à pénétrer dans l’univers de Yann Le Razavet. Le pessimisme, en temps de crise (Children of the slump peut littéralement se traduire par « enfants de la crise), nous nous en passons bien. Si nous n’avions jamais entendu parler de Marble Arch, pas sûr que nous aurions mis la galette sur la platine. Mais comme son album précédent (The bloom of division) nous avait fait un effet plutôt sympathique, c’est l’eau à la bouche que nous filons découvrir celui-ci.

D’entrée de jeu, la mélancolie se dégageant de la pochette se dissipe. Les arpèges de guitares électriques cristallines, ce jeu de cymbale nous amenant à approcher et une ligne de basse légère et entrainante finissent de nous convaincre qu’il ne faut jamais, au grand jamais, se fier à un visuel.

 

 

Musique au diapason ?

La musique qui ouvre ce Children of the slump s’avère plutôt guillerette, une pop évoquant parfois un peu, par ses sonorités camouflées, le shoegaze de la fin des années 80/début des années 90. Du moins, cet aspect de camouflage est présent, légèrement,  sur la voix du chanteur que nous percevons de façon diffuse à certains moments. En effet, certains propos nous échappent quelque peu, mais cela sans grande gravité car l’esprit est là.

Nous avons affaire ici à une pop de belle facture, à la production moderne, au mixage impeccable (aucun instrument n’est mis en retrait, notamment la basse que nous kiffons tout du long du disque, tout comme les fulgurances électriques de la six cordes). Les tempos sont plutôt enlevés, avec un groove bien senti (Today), mais laissent parfois place à des moments plus introspectifs et calmes.

L’énergie dégagée par Marble Arch est étrangement optimiste, musicalement parlant du moins. Pour le pessimisme, ou ce que nous qualifierions d’esprit nostalgique, il faut chercher dans certaines inflexions de voix. Celle-ci paraît à certains moments mélancolique, mais son timbre nous séduit sur chaque titre. Sur Moonstrucks, par exemple, elle nous entraîne à sa suite dans une émotion à fleur de peau, romantique, à sa façon.

Pop moderne

Délaissant le côté couplet refrain, dans sa forme « pop » traditionnelle, le disque nous propose de belles incartades instrumentales qui s’imbriquent dans des compositions laissant potentiellement place à des improvisations (ce que nous espérons être le cas en live). Il y a de l’ampleur dans des morceaux tels que Instant Love, I’m on my way qui nous donnent envie de nous mettre en mouvement.

Ce disque prend le temps de déverser tous ses secrets, et c’est tant mieux, car si tout était dit à la première écoute, nous n’aurions pas autant de plaisir à y retourner. Yann Le Razavet, natif de Lannion, nous prouve tout son talent à arranger des titres et à s’affranchir des codes en proposant une pop puissante dans ses évocations, lumineuse dans ses intentions, parfaite dans sa concrétisation.

Franchement pas mal pour un réputé difficile deuxième album.

Children of the slump tient toutes ses promesses. Marble Arch fait partie de ces groupes qu’il faut suivre, absolument.

 

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