[ALBUM] FANTASTIC MISTER ZGUY, États d’âme // intime.

États d’âme, nouvel album de Fantastic Mister Zguy (disponible Alter K distribution).

Nous aimons bien quand un disque porte un nom explicite et qui en donne la teneur, sans essayer de nous tromper dans une intellectualisation factice. Dans le cas de ce nouvel album, réussi, Fanastic Mister Zguy nous ouvre la porte de son intimité, en dévoilant ses États d’âme, avec pudeur et délicatesse.

Pour ce faire, l’homme utilise les qualités de sa voix, qui se mêlent à l’exercice avec délice, et celles de la pop music. Sans oublier, évidemment, puisqu’il est question d’États d’âme, de textes en français magnifiquement troussés.

Douceur expressive.

Tout passe à travers le regard, mais tout passe aussi à travers la voix. Si les premiers sont, paraît-il, le miroir de l’âme, la seconde en est l’expression. Autrement dit, nous voyons mal Fantastic Mr Zguy se la jouer death metal (quoique, ça pourrait être drôle). Onctueuse, nuancée, douce, sa voix s’accorde à exprimer, avec une délicatesse assumée, des textes touchants, émouvants, intimes.

Nous aimons son timbre de voix, sa façon de chanter. Les deux sont légers, semblables à un vent chaud qui viendrait nous réconforter du froid mordant de l’hiver. Ce chant, délicat, à la diction bien appuyée, délivre des ritournelles aisément mémorisables, que nous avons plaisir à redécouvrir à chaque nouvelle écoute. Nous disons un peu plus haut que cette voix est onctueuse, mais ne vous méprenez pas, elle n’est pas dégoulinante de bons sentiments. Au contraire, elle s’attaque, avec pudeur, mais aussi avec une sincérité (celle du vécu) qui fait tout son charme, à ce qui nous reste parfois coincé en travers de la gorge.

Des textes plein de vie.

Elle permet, cette voix, d’étaler des textes écrits avec un tact tout particulier. Les mots sont simples, pertinents, et surtout, ils disent les choses de manière poétique, sans pour autant les noyer dans un propos dilué dans les formules de style. Autrement dit, c’est du « explicit lyrics », tendance romantisme latin.

Ce talent d’écriture, presque enfantin (on adore!), en tout cas presque naïf, ne délivre pas que du beau, du heureux (ben ouais, États d’âme quoi). Certains textes parlent du manque (Gisèle), de déceptions, souvent amoureuses, mais également de la légèreté de ce sentiment qui fait tourner le monde, même si des fois tout part à vau-l’eau. Faussement candide, mettant les bons mots à la bonne place, Fantastic Mister Zguy parvient sans forcer les traits à nous émouvoir de façon elle aussi sincère. Dans États d’âme, les mots ne sont pas beaux, ils sont justes. Tout comme la musique qui leur sert de véhicule.

Pop.

Pour nous dévoiler ce qu’il a sur le cœur, Fantastic Mister Zguy joue avec les codes pop. L’entame du disque, Faire tourner la Terre (feat Gaetan Nonchalant) donne le la, en parlant des États-Unis. On retrouve sur certains titres (If I were a superhero, un des trois titres en anglais sur les 9 de l’album) quelques touches countrysantes, joliment mises en valeur par la production léchée de l’album. I want you in my bed (feat Th Da Freak qu’on aime beaucoup sur Litzic) surfe lui du côté de la pop anglaise.

Pour les autres titres, c’est une pop française qui n’a pas à rougir de la comparaison avec les voisins d’outre-Manche, ni ceux d’outre-Atlantique. L’ensemble est raffiné, jamais facile, propulse de mélodies simples, efficaces d’un bout à l’autre d’états d’âme. Avec la voix, avec les textes, cette musique forme un peu totalement indissociable du sujet (celui qui sert de titre à l’album). Cette unité de ton fait que cet album tient parfaitement la route, produit sur nous un sentiment réconfortant, celui qui fait que nous ne nous sentons pas complètement seuls à vivre pareils États d’âme. Très bien joué !

LE titre d’Etats d’âme.

Nous ne devons citer qu’un titre. Mais c’est compliqué. On aime beaucoup le morceau d’ouverture, qui dégage une sensation de cool, sans qu’il le soit véritablement. On aime aussi beaucoup C’est novembre, avec sa tension électrique, toute en guitare joliment saturée. Nous aimons aussi le titre qui referme l’album, en duo avec Pi Ja Ma (que nous aimons bien aussi). Mais nous allons plutôt nous rabattre sur Ce joli tableau de toi. Pourquoi ? Impossible à dire avec exactitude, on aime bien ses synthés légèrement teintés 80’s, son rythme léger, son texte un peu désenchanté… Il nous touche ce morceau, avec aussi cette guitare qui virevolte et nous fait penser aux fameux papillons qu’on a dans le ventre quand on est amoureux. Bref, c’est vers lui que se porte nous cœur, et ça n’explique pas toujours.

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