ALISSA THOR Les heures de battements

alissa-thor-les-heures-de-battement-chronique-poesieAprès l’interview que nous vous avons proposée il y a peu (que vous pouvez lire ou relire ICI), découvrez désormais la chronique du recueil Les heures de battement (Éditions de l’aigrette) d’Alissa Thor.

Ce livre accueille en son sein 50 poèmes plutôt brefs, reflets de pensées happées en passant, comme autant de symboles de la vie, dans ce qu’elle a de plus beau, de plus tendre, mais également, parfois, de plus mélancolique.

La plume est légère, concise donc, mais ouvre le champ des possibles quant à leur interprétation. Pour nous, il est question de corps, de peau, de sentiments, de tendresse, de temps, d’espace. Les images abondent avec la douceur d’une plume tombée du ciel, avec la lumière d’un crépuscule de printemps, alors que le soleil s’abîme en mer pour laisser la quiétude de la nuit nous envahir et panser nos plaies.

Il s’agit de prose, une prose lyrique, mais au lyrisme intime, comme une introspection rendue publique. Si nous comparions l’écriture d’Alissa Thor à ses peintures, il ne ferait aucun doute qu’il s’agit là d’expressionnisme, synonyme de textures travaillées sans en avoir l’air, de fluidité du langage de l’âme.

Plutôt que d’expliquer, la poétesse pose ses mots par terre et les laisse fleurir où bon leur semble, dans nos vécus, dans nos idées du couple, dans celui de l’amour et de ses affres. Les couleurs pleuvent, chaudes, rassurantes, parce que nous les connaissons mais ne les avions jamais exprimés de la sorte.

Les formes se dessinent dans le flou de nos souvenirs, dans ce que nous projetons de l’avenir, avec ses incertitudes et ses doutes. Les errances passées, les sentiments apaisés, c’est le cœur léger que nous appréhendons ce recueil de poésie chatoyant.

Extraits

Au propre

J’ai toujours

Au fond

Des poches

Des mots

De papier

D’amour

Des bandelettes

Plissées

En accordéon

Sur lesquelles

On souffle

Pour chasser

Les diables

Ou à glisser

Comme le poème

Dans la pile

De linge

Frais

Cancale

À chaque

Grande

Marée

Je cache

Le mot

Amour

Dans les galets

Pour qu’un jour

Tu entendes

Le bruit

De la mer

Ces deux textes, Au propre et Cancale, extraits du recueil Les heures de battement, sont publiés avec l’aimable autorisation d’Alissa Thor.

© Alissa Thor – tous droits réservés, reproduction interdite.

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