KARL VENTO, Rainbow Lights

Sorti le 04 Novembre 2022 chez Perseiderna

Il existe des disques qui sont faits pour être écoutés plusieurs fois et dont les étapes dans l’élaboration nécessitent une recherche mélodique qui se nourrit d’une lumière nouvelle. c’est particulièrement vrai quand il s’agit d’un disque parallèle, peu évoqué voire insuffisamment relayé. Il y a la paix des couchers de soleil ou l’étincelle matinale de l’aurore, au-delà du froid magnétique, une palette de couleurs qui peint le coeur d’une lueur d’espoir dans chaque composition de Karl Vento. Rainbow lights est un petit miracle, une fleur au creux de l’hiver, reposant dans un écrin bariolé et enchanteur.

Voluptas serum

Karl Vento participe régulièrement aux enregistrements et aux prestations d’Anna Von Hausswolff ou de Det Stora Monstret. Il a apprivoisé l’art de l’harmonie avec la maestria d’un alchimiste, patiemment, en arpentant les chemins, il a déniché dans le moindre détail la consistance d’une chanson.

Contrairement au flétrissement de l’idéal, qui semble devenir la norme, Rainbow lights porte une certaine auréole visionnaire. Quelque chose d’oblique qui anime l’univers, révèlant toute la puissance expressive des éléments. « Pearly Gates« n’est-il pas le titre évocateur de cette montée depuis le monde terrestre vers les cieux ? Derrière, il y a la pulsation des percussions, la basse ondulante et cette voix cristalline, évoquant le timbre vocal d’Elliott Smith.

Mare Undarum

Cet état de suspension ne se limite pas à un état contemplatif, la sédimentation des mélodies constituant une vague salvatrice, pour soigner l’âme. « Out of control » est notamment un titre obsédant, par sa structure et par sa granulométrie d’une finesse comparable à une pierre précieuse. Une téléportation qui vient à point nommé, « one of billions » nous plonge dans la multitude des atomes que forme l’humanité,  » can you see me, can i see ? » l’individualité est finalement noyée dans une mer d’ondes, soubresauts à la surface que le vent vient frôler.

Une infinité d’instruments qui se greffent dans « going down », c’est une sculpture qui donne à chaque composition sa dématérialisation en tant qu’oeuvre onirique. L’espace est une fumée qui danse, l’âme est le prisme d’un arc-en ciel. C’est ce regard pénétrant que Karl a envers les formes et les couleurs, leur conférant cette pureté diaphane.
Rainbow lights est le disque idéal, pour soigner l’âme, le coeur. Les choeurs, les cordes, les arrangements sont dignes d’un travail d’orfèvre. L’album est sorti voici quelques mois, mais il mérite ce prolongement dans le temps, pour sa teneur immuable et hors du temps tel que le conçoit le monde matérialiste.

Bandcamp : https://karlvento.bandcamp.com/album/rainbow-lights
Order the lp : https://www.bengans.se/sv/artiklar/karl-vento-rainbow-lights.html

Franck irle

Elevé dès mon enfance aux vinyles, initié au piano et à la guitare, première révélation avec les Beatles à l’âge de 8 ans issue de la discographie de ma mère. Autre révélation avec Jack Kerouac, et la beat generation durant mon adolescence. Je me suis décidé à écrire des chroniques sur un blog dédié à la musique Francophone souterraine ( Jean Le Fennec, Wertheimer, Alain Kan…) et depuis ? Je dévore les disques au quotidien, participe avec WhatTheFest en tant que bénévole pour des concerts sur Montpellier ( Lingua Ignota, Anna Von Hausswolff). Ci-joint une photo polaroid un peu floue ! Je compose aussi et travaille sur un projet solo, Zero Circle : https://zerocircle.bandcamp.com/

Lire une autre chronique de Franck ici

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