Playlist 22-11, de Dewaere à Kiey
Nouvelle sélection musicale du vendredi 01 avril 2022.
1er avril ou pas, on reste sérieux et on vous propose de belles surprises avec cette nouvelle sélection musicale au nom de code 22-11. De belles découvertes donc, des annonces d’albums, et toujours une originalité de ton qui ne manque jamais de nous surprendre.
DEWAERE
Dewaere, c’est ce groupe briochin, du nom de l’acteur, lui-même né à Saint-Brieuc, qui propose un rock garage à la fois puissant, rugueux, et au chant absolument démoniaque. Il faut le dire, ce chanteur est aussi capable de feuler tel un félin vénère que de poser une ligne de chant digne du plus séduisant des crooners. Pas étonnant quand on sait qu’il s’appelle Maxwell Farrington. Bon, tout cela étant dit, le groupe revient avec un nouvel album, quelques années après le plus que convaincant Slot Logic, petite bombe énergique et mélodique, qui réveillait un rock garage, légèrement punk sur les bords, qui évoquait un peu la folie de MC5, de Nirvana par certains aspects également.
Il nous tarde de découvrir What is pop music anyway ? Dont nous vous faisons découvrir le premier single clipé, My shangri-Laaa. On attend la suite avec une impatience folle (et on ne dit pas ça parce que ce groupe est de chez nous).
SlsTS
Nous aimons les morceaux doux, tendres, surtout quand ils sont bien faits. Et cet Anima Altra est simplement magnifique. La ligne de chant est fantastique, sonne très anglo-saxonne quand bien même SlsTS chante en français. Elle dégage une douce nostalgie, un peu rêveuse, passionnée, le tout dans un écrin soyeux.
Folk pop, le titre nous enivre par ses arpèges (guitare, banjo ?), et par sa production chaude, enveloppante, qui ne donne qu’une envie, se blottir sous un plaid et savourer ce titre, en mode répétition, pour partir tranquillement dans nos souvenirs les plus chers.
SlsTS nous fait une très très belle impression et nous vous reparlerons avec plaisir de cet artiste qui déjà nous emballe plus que de raison.
GOOD FORTUNE
Petite nonchalance dans la voix, à la manière d’une BB de la belle époque. Musique à mi-chemin entre Nancy Sinatra et une Françoise Hardy période yéyé, Mon cœur relate une histoire d’amour qui s’est mal terminée. Si le thème est un classique, le texte fait mouche par sa précision et par les images qu’il dégage. Musicalement, on tombe également sous le charme de ce moog, de cette rythmique tranquille, de cet imaginaire qui se crée l’air de rien.
On pense un peu (beaucoup même) à la grâce d’une Wendy Martinez, mais avec une personnalité autre, car, si la musique des sixties semble imprégner Mon cœur, elle le fait avec un recul tel qu’il reste éminemment moderne. Du coup, on est ravagé par cette histoire et par ce charme rayonnant.
JÉRÉMIE KIEFER
Voici un morceau assez incroyable, pour ne pas dire improbable. Mêlant rythmique disco, chanson française et esprit rock, À l’orange propose une foule de références, autant musicales que cinématographiques. Et puis, il y a un côté un peu décalé, entre l’expression de l’amour par l’évocation du sexe, plus fun quand même que l’expression simple et basique des sentiments à la manière d’une chanson française peu inspirée (ce qui n’est assurément pas le cas ici).
Ici, de l’inspiration, il y en a plein, un foisonnement d’idées qui se télescopent avec élégance, sans tomber dans la facilité. Au contraire, l’ambition est au rendez-vous, pour un résultat plus que convaincant. Il ne reste qu’à découvrir l’album de Jérémie Kiefer. Et ça tombe bien car il sort aujourd’hui. De quoi se régaler durant le week-end.
LODÉLIE
LoDélie nous gâte avec Éclat noir qui nous rappelle aux belles heures de Noir Désir. Bon, ça ne ressemble que vaguement au feu groupe Bordelais, mais nous retrouvons malgré tout quelque chose dans ce rock qui nous rapproche d’un album comme 666667 Club par exemple. Avec une voix expressive et un morceau efficace, qui ne joue jamais à paraître ce qu’il n’est pas, LoDélie pose un texte à la poésie sensuelle et cryptique.
Rock, mais également gorgé de blues, ce titre nous met des frissons un peu partout, nous prouve que le rock peut sonner en français, sans être cliché. Et si nous trouvons une similitude en LoDélie et Noir Dés’, il convient d’ajouter qu’elle possède assez de personnalité pour ne pas faire du réchauffé. Et nous, on applaudit !
NIKOL BÓKOVÁ
S’installer confortablement et se laisser envahir par une entame rêveuse, jazz. Sonorités ouatées, douces, de velours, qui disperse une atmosphère pleine de quiétude, une légère nostalgie aussi. On décolle, tranquille, vers un onirisme peu démonstratif, mais pourtant présent, comme lorsque la lueur de la lune repousse les ténèbres de la nuit. Alors, on décolle doucement, et lorsque la guitare apparaît, elle renforce l’effet d’apesanteur.
Petit à petit en revanche, elle semble nous ramener vers la terre ferme, par cette légère distorsion, douce, mais symbolisant une ancre qui empêcherait de dériver, sans contrôle, vers des contrées potentiellement dangereuses (mais si terriblement aguicheuses). Ainsi se joue un paradoxe, sans opposition frontale néanmoins, plutôt en connivence. Et le tout fait de Perseids un moment suspendu comme nos les aimons.
KIEY
Kiey nous épate avec sa pop qui mêle ici élément classique et d’autres plus dans l’air d’une électro-pop intelligente et sensitive.La voix, les instruments acoustiques et les programmations se fondent à merveille, donnent une atmosphère très particulière au titre, une sorte de grâce aérienne hors du temps, comme une musique de manège qui tourne sur un axe qui nous élève vers le ciel. Petit à petit, nous entrons dans une danse féerique, familière et pourtant totalement inédite. Preuve que cet artiste en provenance du Vietnam possède une grande classe, qu’il convient de partager.
France Mrct
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La dimension cinématographique apportée par l’ambiance et le choix artistique du clip va avec l’énergie de ce single de Jérémie Kiefer. Le second album, Exode, est arrivé : enfin !
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Patrick Beguinel
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Merci pour le commentaire et la précision quant à ce deuxième album déjà disponible.
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