MAXWELL FARRINGTON, 1er album solo

Disponible chez Crème brûlée records/Beast records

Maxwell Farrington, c’est un nom qui circule pas mal depuis quelque temps. Outre ses collaborations diverses et variées, comme avec Pandapendu par exemple, il a sorti un disque en duo avec le Super Homard (ce qui est marrant, parce que Maxwell Farrington est cuistot, alors le homard, il connaît), et officie aussi avec le groupe briochin Dewaere (dont le prochain opus est en cours de construction). Bref, il est actif, mais ça ne l’empêche pas de prendre le temps de nous sortir un premier album solo très personnel.

C’est le côté crooner sensible est romantique qui nous saute de primes abords au visage, sur les 5 premiers titres de l’opus, dont un excellent Je préférerai où le musicien s’exprime en français. Enfin nous disons crooner, mais il est plus que cela, ou n’est pas totalement cela, mais nous y retrouvons tellement de cette classe britannique (Maxwell Farrington est australien) que l’on touche à la fois une forme de nonchalance ultra distinguée et un art de la mélodie qui fait mouche. Sa musique nous transporte irrémédiablement vers un ailleurs sexy, sensuel, et plein d’une sorte de candeur rafraîchissante.

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Pop, folk, electro.

Son album se décompose presque en trois parties. Une partie pop délicatement rétro sur les 5 premier titres, passage plus blues/rock/pop sur les 3 suivant, puis fin électro/disco. Sur la première partie ressurgissent des images de séries télévisées datant de notre enfance, quand il ne s’agit pas de film des années 70 débuts 80. Le charme suranné de ces chansons, où le saxo flirte avec un piano club de jazz, où la voix délicate du chanteur, nous rappelant un peu celle d’un Philippe Katerine, nous cajole et nous protège du froid de l’automne. Derrière des mélodies tout de suite éloquentes, un véritable travail d’orfèvre se fait entendre avec des arrangements aux petits oignons (normal, il est cuistot…).

Ceux-ci sont d’une incroyable richesse, parfois surprenants, et une écoute au casque en révèle toute la subtilité. Le mix est irréprochable, tant pour capter cette variété que pour restituer la douceur de la voix. Celle-ci, souvent, se montre faussement vulnérable. C’est-à-dire que le timbre chancelle parfois, s’avère tremblotant, apportant une touche de sincérité supplémentaire à des compositions pourtant déjà pleines d’honnêteté. Celle-ci se traduit sur l’album par le fait que Maxwell Farrington fait exactement ce qui lui plait, il se fait véritablement plaisir, et ça s’entend d’un bout à l’autre de son opus.

A mi-chemin.

Back at Ma’s est un pur moment blues, délicat, qui rompt avec les sonorités premières de l’album. Le suit If it were paper plus funky, aux claviers rutilants, au groove délicat, porté par une ligne de basse divine et un saxo démentiel. La voix se perd dans une réverb’ qui paradoxalement met en exergue une ligne de chant imparable. Ce type est un grand, on vous dit, parce qu’il agit en toute décontraction, sans se forcer à aller là où il ne veut pas aller. Son plaisir de jouer, de chanter ces titres, sans pression, décuple le nôtre à chaque écoute. Homme terrestre surprend avec un petit côté latino et un spleen inédit (seul titre « grave » de l’album).

Sur les trois derniers titres, nous basculons vers un univers plus électronique, sans pour autant perdre en crédibilité ou en cohérence. Certes, les musiques sont plus portées sur le beat, mais on y retrouve cette voix qui sert de fil conducteur sur tout l’opus. Si ces morceaux surprennent forcément, il est bon de constater que les mélodies sont tout aussi efficaces que les morceaux précédents. La voix y fait des merveilles, encore, et bien que le côté club soit prédominant, il n’enlève en rien le travail sur les arrangements. Brillant.

Avec ce premier album solo, Maxwell Farrington se régale et nous comble. La classe, on l’a ou on ne l’a pas. Lui, il la porte à bout de bras, de cordes vocales, possède un sens musical extrêmement développé, flirte parfois avec le kitsch en l’évitant avec grâce, faisant dès lors de ses morceaux des pépites d’un absolu bon goût. L’oeuvre d’un grand on vous dit.

LE titre de l’album.

Incroyablement dur de se décider. Les deux titres 100% en français sont évidemment des sommets Je préférerai est une chanson d’amour comme il en existe peu (seul Numéros de Katerine réussit le même pari d’être romantique sans jouer sur les codes récurrents de la chose), J’aime les filles une sucrerie de lover, reposant sur quelques simples mots « j’aime les filles de Saint Malo, j’aime les filles de Saint-Brieuc,… j’aime les filles qui ne m’aiment pas,… j’ai travaillé si fort que j’peux en envoyer des cartes postales ». le dandy Farrington séduit sur ces titres, mais celui qui peut-être nous parle le plus est Weather.

Comme le temps de l’été, ce titre plein de sève, hyper pointu dans ces arrangements, aux sonorités sucrées font le job de façon plus que convaincante. Sorte de Sea sex and sun, il est une invite à la décontraction intelligente, tout en restant incroyablement accessible, dégageant l’impression que nous le connaissons depuis toujours, tout en restant original dans sa mise en place. Un des sommets du disque qui ne commet aucun impaire. L’aventure solo s’avère donc prometteuse, mais nous n’en doutions absolument pas, le bonhomme possède un talent fou.

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